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Sénégal: le président Sall ouvre un "dialogue" pour sortir de la crise électorale
Publié le lundi 26 fevrier 2024  |  AFP
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© aDakar.com par DR
Visite de courtoisie du président Sall auprès du Khalife général des Mourides
Touba, le 1er septembre 2023 - Le président de la République a effectué, jeudi, une visite de courtoisie auprès du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.
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Le président sénégalais Macky Sall réunit lundi un certain nombre d’acteurs politiques et
sociaux pour tenter de forger un accord sur la date de la présidentielle, mais des
protagonistes majeurs ont annoncé qu’ils boycotteraient les discussions.
M. Sall s’est donné deux jours, lundi et mardi, pour trouver une sortie à la crise que traverse le
pays, l’une des plus graves en 64 ans d’indépendance, depuis qu’il a décrété le 3 février le
report de la présidentielle qui devait se tenir dimanche.
Il invite à ce "dialogue" à Diamniadio, ville nouvelle à une trentaine de kilomètres de la
capitale Dakar, les candidats retenus en janvier par le Conseil constitutionnel, ceux qui ont
été disqualifiés (les "recalés"), les représentants de la société civile, des responsables
religieux et coutumiers, a indiqué la présidence.
Le président Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, n’est pas candidat. Mais il insiste sur les
divisions qu’a creusées le processus préélectoral selon lui et la nécessité de "réconciliation"
pour la stabilité volontiers vantée de son pays. Il vise un "consensus" à l’issue de
concertations qui porteront, a-t-il dit jeudi, sur une nouvelle date, mais aussi sur l’après-2
avril, date oficielle de la fin de son mandat.
Soit les participants s’entendent sur une date et il publiera "immédiatement" un décret
convoquant les électeurs, soit il renverra l’afaire devant le Conseil constitutionnel, à charge
pour lui de trancher, a-t-il dit jeudi.
Seulement, 16 des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont dit qu’ils ne
participeraient pas. Le collectif Aar Sunu Election ("Préservons notre élection"), qui
revendique plus d’une centaine d’organisations et de personnalités fédérées contre le report,
ainsi que d’autres plateformes citoyennes, ont fait de même.

Ils forment un vaste front qui réclame que l’élection ait lieu le plus vite possible, et avant le 2
avril. Une partie d’entre eux s’inquiète des conséquences d’une vacance de la présidence
sans succession établie. Le président Sall lui-même a émis des doutes sur la faisabilité d’une
élection avant son départ.
D’autres l’accusent de jouer la montre, soit pour avantager son camp parce que les choses se
présenteraient mal pour lui à la présidentielle, soit pour s’accrocher au pouvoir au-delà du 2
avril. Ils redoutent que le "dialogue" ne serve à réexaminer les candidatures.
L’un des principaux bénéficiaires d’une reprise à zéro du processus serait le "recalé" Karim
Wade, fils et ministre de l’ancien président Abdoulaye Wade. Son combat contre sa
disqualification a mis en branle la chaîne qui a conduit à l’ajournement de l’élection, grâce à
une alliance inattendue entre le camp du président et celui de M. Wade.
- Rentrée universitaire -
Le Conseil constitutionnel a finalement mis son veto au report. Il a constaté l’impossibilité de
maintenir la présidentielle le 25 février et demandé aux autorités de l’organiser "dans les
meilleurs délais".
Un porte-parole du parti de M. Wade a confirmé la participation de ses représentants au
"dialogue", dont les modalités sont inconnues. M. Wade lui-même vit en exil.
Avant l’ouverture oficielle à 16H00 (locales et GMT), le président a invité à 11H00 les
candidats qualifiés et 12H00 les "recalés".
"Nous avons décidé de ne pas répondre à cette invitation sous ce format-là", a dit dimanche
un des principaux candidats, Khalifa Sall, après s’être prêté avec d’autres à un simulacre de
vote pour matérialiser le fait que, pour la première fois depuis plus de 40 ans, les Sénégalais
ne voteraient pas à la date prévue fin février.
"Nous pensons, nous, que les acteurs, ce sont les 19 candidats retenus par le Conseil
constitutionnel (...) c’est avec eux (seulement) que la concertation devrait se dérouler", a-t-il
dit.
Le président Sall a justifié le report de la présidentielle par sa crainte qu’un scrutin contesté
ne provoque de nouveaux accès de violence après ceux connus en 2021 et 2023.
L’opposition a dénoncé un "coup d’Etat constitutionnel". Des manifestations réprimées ont
fait quatre morts et donné lieu à des dizaines d’interpellations.
M. Sall afirme sa volonté d’apaisement. L’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), haut
lieu de contestation, rouvre lundi après des mois de fermeture consécutive à des troubles
politiques. Des centaines d’opposants ont été libérés depuis 10 jours.

bur-lal/cr
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