Thierno Alassane Sall, candidat à l'élection présidentielle de 2024, a exprimé son scepticisme quant à la pertinence du dialogue engagé par le président Macky Sall pour fixer une nouvelle date pour le scrutin. A l'émission Objection sur Sud FM, ce 25 février, M. Sall a déclaré qu'il ne voit pas l'utilité de ce dialogue et a précisé que lui-même et les 16 candidats du Fc25 n'y participeront pas. Il a clairement fait savoir que le gouvernement a annoncé leur participation au dialogue alors qu'ils disaient le contraire.
« Le plus drôle d'ailleurs, c'est que l'un des ministres du gouvernement est allé dire que nous allons participer au dialogue. Alors, nous avons dû faire des démentis parce que dans la foulée, le ministre de l'Intérieur ( Sidiki Kaba) a fait un communiqué en disant que nous avons été invités, que nous allons rencontrer au CICAD le Président à 11h00 ( lundi) en prélude de l'ouverture du dialogue. Et nous avons dit, que nous n'y serons pas en wolof, un Français en Allemand. On l'a dit dans toutes les langues, en arabe ou poulaar, on n'y sera pas. On ne veut pas de son dialogue, on veut d'une date, des élections », a-t-il asséné.
Thierno Alassane Sall a également souligné que le Président cherche à obtenir une amnistie pour lui-même et ses alliés, mentionnant des affaires telles que l'affaire Pétro Tim, le Prodac et la mort des jeunes dans les manifestations. Il a accusé le Président Sall de vouloir effacer des faits graves sous son magistère.
« Macky Sall, non seulement il cherche à faire prolonger son mandat avec l'histoire des dialogues et donc de l'amnistie. Il ne cherche rien de moins qu’a se soustraire et soustraire tous ses amis qui peuvent être impliqués dans des dossiers. (...) . S’il y’a un autre régime, il y aura une chasse aux sorcières, il suffira de prendre le document et de le mettre à jour. En 2019 j'avais dit que Macky Sall ne partira pas sans s'assurer qu'une loi d'amnistie viendra couvrir ces faits là comme l'affaire du Prodac, le rapport sur le fond Covid-19, à cela s'ajoute des crimes de destructions de biens.On a emprisonné des centaines de gens qu'on est en train de libérer dans des conditions atroces et il y a eu tout dernièrement 4 morts. Vous croyez qu'on peut passer par une loi d'amnistie pour effacer les tombes de ces jeunes, selon l'humeur du président de la République, vous croyez que ça, on va le laisser faire? », a fustigé M. Sall.
Ce dernier a également évoqué les récentes déclarations du Président Sall concernant la possibilité d'une intervention militaire en cas de troubles, qualifiant cela de "ridicule".
Selon M. Sall, le président tente de détourner l'attention du peuple en évoquant des scénarios de chaos. Ce, dans les moments où le peuple sénégalais réclame des élections et non des dialogues prolongés.
« Macky Sall fait dire à ces gens que nous, nous allons venir au CICAD, c'est parce qu'il sait qu'il a de moins en moins de marge de manœuvre. Pourquoi venir dire que attention, il y a des forces organisées ? Dans un pays où le président de la République dit " si vous ne faites pas attention, c'est l'armée qui va prendre le pouvoir. Il nous dit encore "jai un Premier ministre à qui je renouvelle ma confiance, mais qui a potentiellement été indexé par l'Assemblée nationale comme corrompu". Mais le ridicule n'a jamais été aussi atteint. Depuis le 24 janvier en un mois, Macky Sall a donné aux Sénégalais une occasion de voir la réalité de son moi profond, de qui il est profondément. Il avait réussi jusqu'ici, à coup de dialogues, de faire intégrer certains opposants dans son gouvernement, aujourd'hui, le monde entier voit Macky Sall tel qu'il est exactement », a dénoncé Thierno Allassane Sall.