Une concertation sur l’état de l’enseignement supérieur s’est tenue jeudi à Diamniadio. L’idée a été, selon le chef du gouvernement qui a dirigé la rencontre, d’élaborer des solutions inclusives et durables dans un secteur qui demeure un levier essentiel de développement, un vecteur de création de richesse intellectuelle et économique. Amadou Ba a ainsi décliné 11 recommandations pour en arriver à ce stade.
Par Alioune Badara NDIAYE – C’est un nouveau pari : insuffler une nouvelle dynamique au secteur de l’enseignement supérieur qui a certes enregistré, selon le Premier ministre Amadou Ba, des réalisations louables, mais est tout autant confronté à des défis persistants qui entravent le chemin vers l’excellence éducative. Tel a été l’objectif de la concertation sur l’état de l’enseignement supérieur organisée jeudi à la Sphère ministérielle Habib Thiam de Diamniadio. «Des investissements sans précédent ont été réalisés pour améliorer l’accessibilité, la qualité et la pertinence de l’éducation à tous les niveaux (…) Des efforts sont à faire en matière d’infrastructures, de qualité de l’enseignement, d’accès équitable à l’enseignement supérieur et de pertinence des programmes», a souligné Amadou Ba dans son propos d’ouverture de la rencontre.
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«Nous devons également faire face à des défis tels que le manque de financement adéquat, l’insuffisance des personnels, des taux d’encadrement et des équipements, la nécessité de renforcer la formation initiale et continue des enseignements et des chercheurs», a encore souligné le Pm au nombre des facteurs bloquant la bonne marche du secteur. Des échanges entre membres du gouvernement et de la communauté universitaire, sont ainsi ressorties 11 recommandations sur lesquelles les ministres de l’Enseignement supérieur et des Finances devront s’atteler pour un secteur davantage plus performant. Il s’agira intrinsèquement pour le ministre des Finances, de soumettre à validation un planning d’apurement des dettes fiscales, sociales et dépenses permanentes (eau et électricité) des universités, ainsi que des créances dues aux repreneurs, et ensuite de poursuivre les efforts d’apurement de la dette due aux établissements privés d’enseignement supérieur.
Pour le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (Mesri), il est d’abord question de prendre les mesures idoines pour le réajustement du calendrier universitaire ; ceci en relation avec les instances académiques des universités. Ensuite, de soumettre à la validation un plan spécial de recrutement de nouveaux personnels d’enseignement et de recherche, et de soumettre aussi les conclusions de l’étude prospective sur les flux d’étudiants en Master et Doctorat. Il est encore attendu des équipes du Mesri, un programme spécial d’équipement (outils et connectivité) des universités pour la promotion de l’enseignement à distance. Et de finaliser le processus de lancement du premier satellite sénégalais, Gaindé Sat, et de veiller à la mise en service diligente du Super calculateur. Trois des recommandations devront être exécutées en interrelation avec les deux ministères. Elles concernent l’accélération de la réalisation et de la mise en service des chantiers prioritaires des universités, l’achèvement des travaux des résidences des campus sociaux et, enfin, la prise de mesures utiles pour diligenter les chantiers des Classes préparatoires aux Grandes Ecoles de Thiès, des Espaces numériques ouverts (Eno), ainsi que des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep).
«Les ministres concernés vont mettre en œuvre, sous la coordination de la Primature, les recommandations arrêtées lors de cette rencontre. Et, compte rendu sera fait à Monsieur le Président sur certaines décisions qui nécessitent absolument son arbitrage», a fini par dire le chef du gouvernement, invitant les responsables universitaires à dresser l’expression des besoins qui seront étudiés lors d’une rencontre qui se tiendra dans quelques jours.
abndiaye@lequotidien.sn