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Sénégal: des candidats et un collectif citoyen refusent le dialogue sur la présidentielle
Publié le vendredi 23 fevrier 2024  |  AFP
Boubacar
© Autre presse par DR
Boubacar CAMARA
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La très grande majorité des candidats qualifiés à la présidentielle au Sénégal ainsi qu’un
important collectif citoyen ont rejeté vendredi le dialogue proposé par le chef de l’Etat pour
fixer la date de l’élection et tenter de sortir d’une crise profonde.

"Nous nous opposons à tout dialogue sur cette question et nous exigeons qu’une date soit
prise avant le 2 avril", a dit devant la presse Boubacar Camara, membre d’un collectif de 16
candidats supposés être les premiers à être reçus par le président Macky Sall lundi prochain.

"Nous appelons à la mobilisation", a déclaré un autre candidat du collectif, Aliou Mamadou
Dia. Le collectif, qui représente 16 des 19 candidatures validées en janvier par le Conseil
consitutionnel, travaille à un plan d’actions à mener lundi et mardi, pendant qu’aurait lieu le
dialogue, a-t-il dit.

De son côté, Aar Sunu Election ("Préservons notre élection"), qui réunit des dizaines
d’organisations de la société civile, a qualifié de "tentative de diversion" le dialogue envisagé
par le président et l’a jugée "inacceptable" dans un communiqué. Il exige que l’élection ait
lieu avant le 2 avril.

Après la prise de parole très attendue du président Sall jeudi soir, la balle était dans le camp
des acteurs politiques et sociaux, à charge pour eux de dire s’ils acceptaient de suspendre la
date à un dialogue que M. Sall a dit vouloir mener lundi et mardi, avec l’espoir de s’entendre
mardi soir.

Les Sénégalais étaient censés se rendre aux urnes ce dimanche. Le président Sall a décrété le
report de l’élection le 3 février, au prix de l’une des plus graves crises traversées par son pays
depuis des décennies.

Le report, dénoncé comme un "coup d’Etat constitutionnel" par l’opposition, a provoqué une
commotion dans l’opinion et des manifestations qui ont fait quatre morts. Le Conseil
constitutionnel a finalement déjugé M. Sall et l’Assemblée nationale.

Après ce veto constitutionnel, et malgré une aspiration partagée à la clarification dans un
électorat largement attaché à l’exercice démocratique et au respect du calendrier, le
président Sall a non seulement laissé la date en suspens, mais jugé plus probable que les
Sénégalais ne voteraient pas avant l’expiration officielle de son mandat le 2 avril.

M. Sall, au pouvoir depuis 2012, a répondu à une préoccupation répandue et dissipé le doute
sur le fait qu’il quitterait bien son poste le 2 avril, à la fin de son deuxième mandat.

Lui qui avait justifié le report par la crainte de contestation pré et post-électorales et de
violences comme le pays en a connu en mars 2021 et juin 2023, a insisté sur sa volonté
d’apaisement et de réconciliation.

"Le 2 avril, ma mission se termine à la tête du Sénégal", a-t-il dit, piqué au vif par le fait que
son attachement aux principes démocratiques ait fait l’objet de "procès d’intention", dans
son pays comme à l’étranger.

- Patate et pilule -

Mais pour la date, M. Sall, soumis à de multiples pressions nationales et internationales pour
organiser le plus vite possible cette élection, aura des discussions lundi et mardi, d’abord
avec les candidats, puis avec les autres acteurs politiques et sociaux. Il écoutera "ce que le
dialogue dira" et "si un consensus peut être obtenu sur la suite".

A défaut d’accord, il appartiendra au Conseil constitutionnel de trancher, a-t-il dit.

"Le président rassure le pays", a titré le quotidien gouvernemental le Soleil. Au contraire, il
"refile les patates chaudes au dialogue", affichait le journal Vox Populi.

"Notre position, c’est (avant) le 2 avril, sinon c’est la crise", a dit à l’AFP Malick Diop pour Aar
Sunu Election. Le collectif redoute la situation exceptionnelle de vacance dans laquelle
s’organiserait l’élection.

Aar Sunu Election, qui a mobilisé plusieurs milliers de personnes le week-end dernier à Dakar,
maintient ses actions, dont un nouveau rassemblement samedi à Dakar et une journée ville
morte mardi, a-t-il dit.

Le candidat Thierno Alassane Sall a accusé le président de manoeuvre. M. Sall va sélectionner
pour son dialogue des participants divisés, a-t-il dit sur les réseaux sociaux. Puis il prétextera
de l’absence de consensus "pour réintroduire et exclure qui bon lui semble" de la liste des
candidats "et rester jusqu’à la passation de pouvoir" au-delà du 2 avril, a-t-il poursuivi.

"Pour faire passer la pilule, Macky Sall nous offre une amnistie", ajoute-t-il.

Le président a envisagé la possibilité de libérations provisoires, de grâces ou d’une loi
d’amnistie, dont pourraient bénéficier, entre autres, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye
Faye.

Ousmane Sonko, personnage principal d’un bras de fer avec l’Etat qui a donné lieu à
plusieurs épisodes de contestation meurtrière depuis 2021, est emprisonné depuis juillet
2023 et a été disqualifié de la présidentielle. Mais la candidature de son second, Bassirou
Diomaye Faye, détenu lui aussi, a été validée par le Conseil constitutionnel.

bur-lal/blb
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