Ziguinchor - Cheikh Abdoul Aziz Sy Al Amine, porte-parole de la famille d’El Hadji Malick Sy, a préconisé, vendredi à Ziguinchor, d’allier prières et négociations dans le règlement du conflit en Casamance, en proie depuis 1982 à une crise sociopolitique.
‘’Les négociations sont primordiales dans la recherche de la paix, mais les prières ont aussi leur importance. Dans l’histoire de l’humanité, tous les conflits ont été réglés par des négociations et des prières’’, a-t-il dit
Le marabout, arrivé jeudi à Ziguinchor, s’exprimait à l’occasion de la cérémonie officielle des journées de prières pour la paix en Casamance, à l'initiative du mouvement des Volontaires pour l'émergence économique de Ziguinchor (VECOZI).
Des autorités administratives, religieuses et locales de la région ont pris part à cette rencontre de dévotion dont l’objectif est aussi de rendre hommage à Sérigne Mansour Sy (Borom Daradji), ancien Khalife général des tidjanes.
Selon les organisateurs, le défunt guide avait émis le vœu de réunir ce que la Casamance compte de familles religieuses et d'érudits musulmans afin de prier pour le retour de la paix.
‘’La paix ne s’obtient pas par les armes. La paix s’obtient par des négociations bâties autour d’un consensus’’, a soutenu le porte-parole de la famille Sy de Tivaouane, illustrant ses propos par les crises en Syrie et en Egypte.
Serigne Abdou Aziz Sy a précisé qu’il n’en était pas à sa première visite dans le Sud du pays, signalant qu’il avait effectué une tournée qui l’avait conduit dans 17 villages de la Casamance, il y a 20 ans de cela.
Tout en saluant la pertinence de cette initiative du VECOZI, l'hôte de Ziguinchor a invité les grands marabouts de la Casamance à organiser souvent des retraites spirituelles pour un retour définitif de la paix en Casamance.
L’abbé Lucien Célestin Manga, au nom du Diocèse de Ziguinchor, a invité les acteurs de la crise casamançaise à s’appuyer sur la parole de Dieu pour bâtir une paix durable.
‘’La paix n’est pas un mot. C’est une vie. La vie se vit chaque jour’’, a prêché le curé, selon qui, ‘’la recherche de cette paix tant souhaitée est le souci de tous’’.
‘’Soyons des hommes et des femmes qui travaillent tous les jours pour la paix sans distinction de race, d’ethnie et de religion’’, a-t-il ajouté, souhaitant que les journées de prières ‘’portent des fruits judicieux pour la Casamance et le Sénégal’’.
Alassane Sarr, président de VECOZI, a déclaré que tous les Casamançais voulaient le retour de la paix, estimant que ‘’les prières sont l’habillement’’ du processus de paix en Casamance.
‘’La paix est toute proche. Le président Macky Sall peut régler le problème de la Casamance sans bouger du palais’’, a-t-il lancé à l’assistance.
‘’Il faut que le président sache que la Casamance est le moteur du développement. Il faut qu’il sache que les chefs religieux musulmans et catholiques, sont tous convaincus de la paix’’, a-t-il dit.
Les journées de prières prévues pour prendre fin le samedi se tiendront au stade Jules François Bocandé de Néma.
Au programme de ces journées figurent une séance de lecture de Coran et une conférence publique sur le thème : "Les religions et la paix".
Il sera introduit par le sociologue Djiby Diakhaté, a indiqué le président de VECOZI.