L'enlèvement par la secte Boko Haram de plus de 200 lycéennes au Nord Est du Nigeria est un acte innommbale qui atteste de l'urgence qu'il y a à réfléchir sur les nouvelles formes de violences dont sont victimes les femmes en zone de conflit, a affirmé mardi à Dakar, Joséphine Odera, directrice du bureau régional d'OnuFemmes.
"Cet acte innommable montre l'urgence qu'il y a à réfléchir sur les nouvelles formes de violences durant les conflits, dont les conséquences doivent faire l'objet d'une attention particulière dans les recommandations du sommet mondial (qui se déroule actuellement à Londres) pour mettre fin aux violences sexuelles", a dit Mme Odera.
Elle prend part à un panel régional d'une journée sur les violences sexuelles dans les zones de conflits dans le cadre du sommet mondial de Londres sur le thème "mettre fin à la violence sexuelle en temps de conflit".
Selon la directrice régionale d'OnuFemmes, le viol, la prostitution forcée, l'esclavage sexuel et la grossesse forcée font aujourd'hui incontestablement partie du vocabulaire des conflits.
"La situation reste préoccupante et les statistiques sont effarantes. Par exemple au Liberia, dans les camps de déplacés, près de 80% des femmes et des filles avaient été agressées. Il est évalué à plus de 60.000 le nombre de femmes qui ont été violées durant la guerre civile en Sierra Leone et à plus de 40.000 au Liberia et 200.000 au moins en RD Congo depuis 1998", a poursuivi Josephine Odera.