Les longues détentions provisoires suscitent une préoccupation croissante parmi les acteurs de la justice sénégalaise, malgré les réserves émises par le premier président de la Cour suprême, Aly Ciré Ba, lors de la récente rencontre des Chefs de parquet à Dakar.
Le Secrétaire général de l'Ordre des avocats du Sénégal, Me Ibrahima Ndiéguène, a mis en lumière cette problématique en révélant que sur une population carcérale estimée à 15 000 prisonniers au Sénégal, pas moins de 6 000 se trouvent en détention provisoire.
Lors de la conférence annuelle des Chefs de parquet à Diamniadio, Me Ibrahima Ndiéguène a interpellé le ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, sur cette question pressante de la détention provisoire. Il a déclaré : « En 2023, vous avez eu le courage de vous interroger sur la réduction de la durée de la détention provisoire. Puissent vos assises trouver la solution à ce fléau qui constitue le mal le plus profond de notre système répressif et l’une des causes de la rupture de la confiance du citoyen envers la justice de notre pays ».
Le Secrétaire général de l'Ordre des avocats a également souligné des pistes pour réduire la durée des détentions provisoires, notamment en abolissant les retours de parquet sans fondement légal et en bannissant les mandats de dépôt systématiques. Ces propositions visent à remédier à un problème qui mine la confiance du public envers le système judiciaire sénégalais et à garantir une justice équitable et efficace.