Le Parti socialiste (Ps) et l’Alliance pour la République (Afp) ont investi ce samedi Amadou Bâ, le candidat libéral de Benno bokk yaakaar (Bby), coalition de la majorité qui gère le pays depuis 12 ans.
Communauté de destin oblige, les socialistes ont peu le choix, eux qui ont décidé, depuis, de cheminer, main dans la main avec les apéristes. Ils ne seraient pas logiques avec eux-mêmes s’ils avaient leurs propres candidats car ils partagent le bilan de la majorité et ont renouvelé leur confiance au candidat de la coalition Macky dans le cadre d’un pacte de continuité. Pis, que ce soit le Ps ou l’Afp, ces partis traditionnels sont dans une phase de transition avec des bureaux provisoires qui sont aux instances de décision. Donc, ils fondent beaucoup d’espoir dans la victoire du libéral Amadou Bâ même si leur premier choix était Macky lui-même.
C’est bien sûr, une curiosité évidente que ces socialistes ne puissent pas s’affranchir de la complicité avec le régime libéral. Mais c’est le prix à payer d’une collaboration dans laquelle ils ont pu bénéficier de postes importants de responsabilité mais aussi d’égards et de considération même s’il y a eu quelques couacs. L’autre paradoxe est que ces choix des équipes dirigeantes de ces partis n’est pas partagé par tout le monde. Il y a eu en effet, dans ces formations politiques, des échappées solitaires pour ne pas dire des rébellions de nostalgiques qui souhaitent que leurs partis retrouvent leur aura d’autan. Qu’à cela ne tienne, le Ps et l’Afp apparaissent, de nos jours, comme les plus fidèles dans le compagnonnage. Plus que certains partisans de Macky.
Et c’est ça aussi, c’est une autre contradiction de Bby. Il est étonnant en effet qu’ils soient les premiers à investir un candidat qui a son propre parti lequel traîne apparemment les pieds. La démarche contraire aurait été plus acceptable. C’est l’Apr qui devrait normalement porter la candidature de son leader même si ce dernier n’est ni numéro un ni le numéro deux du parti.
Un autre paradoxe. Le problème de structuration du parti fait que le choix porté sur Amadou Bâ ne fait pas encore l’unanimité. Beaucoup de responsables montrent des signes évidents de timidité dans le soutien s’ils ne se rebellent pas directement. Il est évident en effet que ce sont les alliés socialistes et autres de la gauche qui sont plus les fidèles et les moins hostiles par rapport au choix porté sur le candidat de la coalition.
Moult contradictions internes minent ainsi la coalition. Et elle risque d’en souffrir surtout lors de la présidentielle où le candidat choisi a plus besoin de solidarité et d’unité autour de sa personne.
D’ailleurs, actuellement, beaucoup de membres de la coalition s’interrogent sur leur devenir si les choses devraient continuer à ce rythme. Benno a aujourd’hui du mal à surmonter ses contradictions à sublimer la déception énorme de n’avoir pas eu Macky comme candidat. Et dans ce choc post-traumatique, c’est l’Apr qui prend la part du lion. D’où la léthargie dans ses rangs…