En déplacement à Paris, en France, dans le cadre d’une activité politique, l’édile de la Ville de Dakar n’a pas porté de gants pour s’attaquer à son « ami » Ousmane Sonko, dont il n’a pas voulu citer le nom. Face à des militants de Taxawu Sénégal de la diaspora, Barthélémy Dias déclare d’emblée : « J’ai décidé, par convenances personnelles, de ne plus parler de certaines personnes que je considère, aujourd’hui, comme étant encore des alliés politiques ». Selon lui, la raison est toute simple : « J’ai une formation et une culture politiques qui ne m’autorisent pas à oublier mon passé. En politique, il ne faut jamais oublier les compagnons de lutte, parce qu’il s’agit du Sénégal ».
Le responsable de la plateforme Taxawu Sénégal a fait une révélation de taille concernant son mentor et le leader de l’ex-Pastef, envoyé en prison pour plusieurs chefs d’inculpation. Ces propos qui lèvent un petit coin du voile sur sa cible, Ousmane Sonko. « Khalifa Sall avait même son permis de visite pour aller en prison, pour rendre visite à un de nos anciens alliés (...) Ne soyez pas surpris de le voir rendre visite à une personne qui se trouve être son fils et qui est victime de la même injustice que nous avons vécue, mais que nous avons vécue dans la dignité, j’insiste là-dessus », a-t-il martelé.
« Nous n’avons jamais dénigré, insulté, critiqué personne, par rapport à l’injustice qu’on subissait », a-t-il tenu à préciser, rappelant que Khalifa Sall, en prison, a reçu tous les leaders politiques qui ont souhaité lui rendre visite pour obtenir son soutien, ses conseils ou ses suggestions.
« Et sans aucun état d’âme, nous avons ensuite soutenu un candidat avec lequel on était ensemble à l’élection législative », a ajouté M. Dias, qui n’a pas manqué de déplorer « la stratégie de l’élimination » mise en place, depuis 2012, par le régime en place, d’après lui.
« Il sera éliminé, quel que soit Alpha »
A ce titre, le maire de Dakar a juré, devant ses ouailles, que « l’autre sur lequel presque beaucoup d’espoirs sont portés, quel que soit Alpha, il sera éliminé. Ce n’est pas une histoire de justice, mais une histoire de raison d’Etat. Et il n’y a que le peuple qui pouvait régler ce problème, mais le vrai problème du peuple, c’était le troisième mandat ». Il dit en avoir parlé « avec un ami qui ne (l)’a pas écouté, qui n’a pas voulu (le) suivre, mais j’espère qu’il reviendra à la raison, parce qu’il n’a pas le choix, parce qu’il ne s’agit pas de lui, ni de Khalifa Sall, encore moins de moi, mais du Sénégal et tout le monde doit se sacrifier ».
Très en verve, Barthélémy Dias a voulu éclairer son opinion sur «la malhonnêteté intellectuelle et l’escroquerie politique », même s’il précise n’avoir accusé personne. « Mais moi je parle aux Sénégalais, sur ces 3 millions 200 mille électeurs qui ont voté lors des dernières élections, le président Macky Sall a fait 1 million 566 mille et quelques voix et il n’a pas la majorité absolue. Toute la coalition Yewwi Askan Wi, on a fait 1 million 81 mille voix, Macky Sall nous a quasiment dépassés de 500 mille voix. Abdoulaye Wade avec le Wallu a fait 471 mille voix. Et les 200 et quelques mille voix restantes sont allées aux autres », a-t-il tenu à souligner.
Et de poursuivre : « Alors comment des gens peuvent, aujourd’hui, dire que s’ils sont candidats, ils allaient gagner au premier tour ? C’est insulter l’intelligence des Sénégalais. Dire qu’ils sont aujourd’hui dans l’opposition la plus populaire, on peut le leur concéder, de dire qu’ils sont les plus visibles, les plus nombreux et plus audibles, on peut également le leur concéder, mais dans le cadre de la coalition Yewwi, où tous les leaders sans exception ont battu campagne, Macky Sall nous a battu ». C’est pourquoi Barthélémy Dias a appelé les gens à « arrêter de verser dans l’émotion et dans la sensation et à se respecter pour se dire des vérités ».