Les alertes sur les difficultés dans le monde paysan sont de plus en plus précises. Selon l'Union pour le renouveau démocratique, l'eau et les pâturages font gravement défaut, ce qui risque même d'impacter sur les élections locales, alors que Macky Sall a ''oublié'' sa promesse pour le Ranch de Dolly, c'était il y a sept mois.
L’Union pour le renouveau démocratique (URD) s’émeut des ‘’souffrances actuelles’’ que vit le ‘’monde rural’’. Dans un communiqué parvenu à EnQuête, sa Direction politique exécutive (DPE) signale que ‘’certaines zones rurales n’ont pas encore reçu un grain de semence’’. Pendant ce temps, ’la période de soudure s’intensifie pour humains et bétail’’ alors que ‘’la faim tiraille les uns et les autres (…) en zone sylvopastorale’’.
Ailleurs, ''l’eau, denrée rare, se fait désirer ; certains forages commencent à tomber en panne'', alerte l'URD. Conséquence : ''l’essentiel des pasteurs des régions de Saint-Louis et Matam – des personnes devant participer aux prochaines élections locales - se sont déplacés vers le sud, jusqu’au Ranch de Dolly'' à la recherche du liquide précieux. Et pour la ‘’banlieue de Dakar’’, Djibo Kâ et ses camarades constatent que ‘’les problèmes restent similaires’’ pour ce qui est de ‘’la nourriture et le problème de l’eau’’.
''Catastrophe écologique et environnementale''
Face à tant de menaces, l'URD demande aux autorités de faire ‘’bouger les choses, par-delà les promesses’’ qui sont ‘’essentiellement circonscrites en zone ouest du pays, en zone du littoral’’. Ce ‘’processus de développement fondé sur le principe de deux poids deux mesures’’ qui, selon la DPE, doit cesser, ‘’laisse penser que le milieu rural sénégalais ne fait pas partie du pays’’.
D’ailleurs, l'ancien ministre d’État et ses partisans rappellent au Président Macky Sall sa promesse faite aux éleveurs pastoraux en novembre 2013 dernier d'attribuer le Ranch de Dolly à l’élevage et de débloquer 2,4 milliards de francs CFA pour sa clôture et sa sécurisation. Promesse qui ‘’n’a toujours pas été tenue’’ et qui a pour ‘’conséquence (…) la curée’’ dans cette zone.
En effet, relate la note de l'URD, ‘’les populations riveraines, non pastorales, se livrent actuellement à une exploitation acharnée, voire forcenée, de toutes les ressources végétales du Ranch'', créant ainsi les conditions d'une ''catastrophe écologique et environnementale inexorable’’, préviennent les ‘’rénovateurs’’.
Concernant l'Université de Dakar, Djibo Kâ et Cie constatent que ‘’fondamentalement, rien n’a bougé’’, d'où ''quasiment l’impasse'' qui perdure. Cette crise universitaire ‘’est malheureusement valable pour l’ensemble de la sphère de l’enseignement supérieur, pour ne pas dire pour tout notre système éducatif.’’ C'est pourquoi ils estiment ''grand temps que le pays ouvre les yeux sur cette question qui ne cesse de gangrener notre système éducatif''.