Les 41 employés des Industries chimiques du Sénégal, licenciés sans droit et condamnés par le tribunal de Thiès à payer des dommages et intérêts à l’entreprise, sont sortis hier de leur réserve. De l’avis de Makhtar Badji, travailleur licencié, depuis novembre 2010, date à laquelle l’épée de Damoclès est tombée sur leur tête, pour avoir décrié les conditions de travail inhumaines, à la limite de l’esclavage au sein de l’entreprise, les syndicats qui auraient dû défendre leurs intérêts se sont abstenus de le faire pour des raisons inconnues.
‘’Tout se passe comme si les nouveaux actionnaires des ICS et leurs acolytes sénégalais ont fait de ce licenciement un exemple, pour faire taire les gens. Les ICS ont pris pour motif de licenciement l’abandon de poste constaté par huissier de justice. Cependant, en plus de soulever beaucoup de questions, le même constat d’huissier confronté au code du travail démontre le caractère injuste et abusif du licenciement des 41 agents.’’
Makhtar Badji renseigne que l’huissier a ''constaté la présence d’une centaine de travailleurs rassemblés devant les bureaux administratifs''. ''D’abord, s’il y en avait une centaine, pourquoi seuls 41 agents ont-ils été limogés ?'', s’interroge-t-il. ‘’Ensuite, poursuit-il, l’huissier nous dit que les employés étaient massés devant les bureaux administratifs. Ce qui veut dire qu’ils se trouvaient au sein de l’entreprise. Or, en se massant devant les bureaux administratifs, les employés exerçaient ainsi un droit consacré par le code du travail. Et quand on exerce un droit consacré par le code du travail, on n’abandonne pas son poste. L’article L.5. dudit code est clair à ce propos.’’
Aujourd'hui, les 41 ex-employés des Ics pensent que leur licenciement est de nature à accentuer le chômage, la pauvreté et à installer la misère au sein des familles. ‘’C’est abusif, illégal et injuste. Il est contraire à la Loi, contraire à la morale, contraire aux intérêts du Sénégal et contraire aux objectifs sociaux de l’État. C’est pourquoi, nous profitons du Conseil des ministres décentralisé à Thiès pour interpeller les autorités étatiques’’, disent-ils.