La plateforme AWARE vise à améliorer la préparation, la réponse, le plaidoyer et la recherche de financements lors des périodes de hauts risques climatiques.
Le Sénégal, comme beaucoup d’autres pays de la région, subit de plein fouet les effets du changement climatiques. Les problèmes d’inondations et de sécheresses… sont légion. Ces événements ont eu un impact significatif sur la population, l’agriculture et l’économie du pays.
Pour faire face à ces chocs climatiques qui deviennent de plus en plus fréquents, des mesures d’anticipation (AA) impliquant une approche proactive qui combine des systèmes d’alerte précoce, des mesures de préparation et des réponses rapides sont nécessaires.
C’est dans ce cadre qu’a été développée la plate AWARE « Alerte précoce, action précoce et financement précoce » pour soutenir une approche proactive pour atténuer l’impact des catastrophes, des crises et des événements liés au climat en prenant des mesures avant qu’ils ne se produisent.
Elle a été lancée ce mercredi 11 octobre à Dakar par l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la Météorologie (ANACIM), le Groupe consultatif international pour la recherche agricole (CGIAR, sigle anglais) et l’Institut international de gestion de l’eau (IWMI, sigle anglais).
« Nous pensons que c’est une grande opportunité pour le pays, car cette plateforme permettra de changer de façon radicale la manière de gérer le choc climatique au niveau du Sénégal », a indiqué Dr Issa Ouedraogo, chercheur à l’Alliance biodiversité internationale (CIAT, sigle anglais).
La plateforme AWARE démontrera l’interconnexion et l’amélioration de la responsabilisation entre les multiples parties prenantes dans le renforcement de l’alerte précoce, de la préparation et de la réponse rapide, qui sont essentielles pour sauver des vies et des moyens de subsistance, réduire les souffrances et minimiser les pertes économiques, lit-on dans un document remis à la presse.
« Cet outil va nous permettre de travailler en synergie pour pouvoir repérer une alerte, savoir ce qu’il faut faire et comment faire pour trouver un financement rapide », a expliqué le directeur de l’exploitation de la météorologie de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), Dr Ousmane Ndiaye.
Au cœur de la Plateforme AWARE, il y a le tableau de bord d’Alerte Précoce, un flux de données tirées de capteurs de télédétection et de sources d’information gouvernementales sur cinq types d’indicateurs : climat, marchés, santé, nutrition et déplacements de population (tableau 2).
La section sur le climat comprend aussi des indicateurs de prévisions météorologiques (précipitations, température, vitesse des vents, couverture nuageuse, pression atmosphérique) sur le court, moyen ou long-terme, et permet de suivre l’évolution des risques climatiques.
Si le tableau de bord d’Alerte Précoce indique que des seuils prédéfinis ont été franchis, cela déclenche un signal pour dire qu’une inondation, une sécheresse ou un glissement de terrain est possible. Par exemple, des prévisions précoces peuvent indiquer un fort risque de fortes pluies dans trois à quatre mois. Cela déclenche des interventions de « Préparation ». Si plus tard les prévisions confirment que ce danger va arriver dans quelques jours, les communautés concernées seront informées de passer au stade « Prêt », puis au stade « Actif ».
La plateforme a été développée dans le cadre de l’initiative CGIAR (Groupe consultatif international pour la recherche agricole) sur la Résilience Climatique (ClimBeR) pour transformer la capacité d’adaptation des systèmes foncier, eau et alimentaires.
Cette recherche est guidée par la demande sur le terrain, avec la vision de renforcer les capacités des politiques à répondre aux besoins locaux, avec les outils à disposition, et promouvoir une « Gouvernance de la Résilience » (G4R) efficace à différents niveaux et échelles.