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Le Soleil N° 13209 du 6/6/2014

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Changements climatiques : Appel à une prise de conscience collective
Publié le vendredi 6 juin 2014   |  Le Soleil




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Les populations de Diogué sont très inquiètes de l’avancée de la mer qui menace de faire disparaître leur village. Dans cette île de la communauté rurale de Kafountine (Bignona), l’espace vital se rétrécit d’année en année à cause de l’érosion côtière. Les villageois demandent à l’Etat de leur ériger un mur de protection pour freiner le phénomène.
A Diogué, les populations disent que si aucune action concrète n’est faite, leur localité risque de disparaître dans un avenir proche. Ils y croient dur comme fer. Et ils nous l’ont fait savoir mardi dernier, lors de notre séjour chez-elles pour les besoins d’un forum qui y a été organisé dans le cadre la préparation de la journée mondiale de l’environnement. C’est à cette occasion que nous avons appris des habitants que Diogué fait partie des îles du Petit Kassa, avec Bakassouck, Akhère, Hitou et Niomoune. Selon toujours nos interlocuteurs, Diogué est situé dans la communauté rurale de Kafountine (arrondissement de Kataba 1). Il fut un ancien comptoir colonial et comptait quelque 1 561 habitants en 2008.
Actuellement, les Diola Karone y constituent la majorité de la population, suivis des Mandingues, Ouolofs, Peulhs et Mancagnes. Il y a aussi des Ghanéens, ainsi que des Bissau-guinéens, Gambiens et Guinéens de Conakry.
Ensemble, ils sont en train de tout perdre à cause de l’avancée de la mer sur leur village . Première manifestation de cette érosion, le recul des berges. Il s’y est ajouté l’élargissement du canal de Diogué. Toutes choses qui ont eu comme impacts la dégradation de certains édifices ou infrastructures. C’est ainsi que l’école élémentaire publique, dont un pan du mur de clôture s’était effondré à cause de l’avancée de la mer, a été délocalisée du quartier de Diogué-Yamatogne vers celui de Diogué-Khoudiamboune. Il y a eu aussi le rétrécissement des aires de production et l’effondrement d’habitats, rendant vulnérables certaines populations dont beaucoup ont fini par se déplacer vers des zones plus rassurantes.
A notre passage dans leur village mardi dernier, les insulaires de Diogué se sont beaucoup apitoyés sur leur sort, évoquant, entre autres, la perte de la biodiversité chez eux. Ils se sont aussi alarmés sur l’éloignement et les risques de disparition de certaines espèces fauniques et floristiques. En fait, dans cette île, les écosystèmes sont dans un état de dégradation avancée. La salinisation des terres de culture (rizières) y est également très accentuée. Tout comme la perte des zones de culture, de la faune et de la flore.
Mais, il nous a été permis de constater que les habitants de Diogué ne sont pas restés les bras croisés face à tous ces problèmes liés à l’érosion côtière dans leur localité. Ils ont développé un certain nombre de stratégies d’adaptation. En effet, ils ont fait beaucoup de sensibilisation pour conscientiser sur le phénomène de l’érosion côtière afin de le freiner.
Ils ont aussi reboisé la mangrove, fait des plantations de filaos et d’eucalyptus sur les dunes. Ils ont également mis en place une digue anti-sel pour protéger leurs périmètres rizicoles qui jouxtent la mangrove. Les techniciens de la Division régionale de l’environnement et des établissements classés de Ziguinchor dirigé par Khadim Niasse, ont souhaité voir les populations locales procéder à l’enrochement du canal de leur île et mettre en place des brise-lames pour mieux lutter contre l’érosion côtière.

Des projets en cours pour freiner l’érosion côtière
Selon le chef de la Division régionale de l’environnement et des établissements classés de Ziguinchor, Khadim Niasse, l’Etat est en train de mettre en œuvre un certain nombre de projets pour freiner l’érosion côtière à Diogué. Il a affirmé que, dans le cadre du plan de gestion intégrée de la zone côtière de Diogué qui a été initié par l’Etat à travers le ministère de l’Environnement, trois projets ont déjà trouvé des financements auprès de l’Union européenne. Il s’agit de la pépinière de Diogué qui devrait permettre de reboiser quelque 250 hectares à Diogué, Carabane et dans les autres îles. L’Ong Justice-Développement a été choisie pour assurer la mise en œuvre de ladite pépinière. Il y a aussi le projet de reboisement de la mangrove pour stabiliser la côte et ralentir l’avancée de la mer de manière globale. Il s’y ajoute le projet de mise en réseau des îles pour pouvoir prendre en charge leurs préoccupations. Par ailleurs, le patron de la Division régionale de l’environnement et des établissements classés a fait savoir que les autres projets retenus dans le plan de gestion intégrée de la zone côtière de Diogué sont en attente de financements. Entre autres, il a parlé du projet de gestion des déchets qui polluent la plage. A l’en croire, le but visé est de pouvoir transformer lesdits déchets en aliment pour les poissons. M. Niasse s’exprimait mardi dernier lors d’un forum qui préparait la journée mondiale de l’environnement dans la région de Ziguinchor. Celle-ci a été célébrée hier à Diogué.

Moussa SADIO


Plaidoyer pour un changement de comportements à Gorée
L’île de Gorée, pour la région de Dakar, a abrité hier les activités commémoratives de la Journée mondiale de l’environnement. Une journée marquée par un fort plaidoyer en direction des populations pour la préservation de l’environnement en une période où les changements climatiques ont fini de susciter à travers le monde des phénomènes comme la montée du niveau des eaux de mer, le réchauffement de la terre, les inondations et autres catastrophes naturelles.
« Elevez vos voix pour lutter contre l’élévation du niveau de la mer ». Le thème nous ramène directement aux récents phénomènes qui se sont produits la semaine dernière sur le littoral de Dakar et sur la Petite-Côte. Gorée, Rufisque et Bargny. Ces localités, ont payé un lourd tribut à la montée des eaux de mer. Un phénomène récurrent observé annuellement à l’approche de l’hivernage et lors des fortes pluies. Pour avoir subi la furie des vagues à divers endroits de l’île, notamment à la mosquée, à l’école Mariama Ba, au palais du gouverneur, au presbytère, tout comme à la maison des esclaves, l’activité régionale tenue dans l’île à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement avait tout son sens. L’exposition faite sur le phénomène des changements climatiques, la visite des zones affectées par l’érosion marine, l’animation de la troupe « assiko » de l’île, tout comme la sensibilisation faite par la troupe « Kocc Barma » de Rufisque sur la dégradation de l’environnement, ont servi de menu pour plonger les invités de la gouvernance de Dakar, la municipalité de Gorée et les populations de l’île dans la problématique actuelle.
L’adjoint au gouverneur de Dakar en charge du développement, Ismaila Ndiaye, a plaidé pour la protection de l’héritage que constitue l’environnement. « L’environnement est notre support de vie et nous nous devons d’assurer cet héritage aux générations futures ». Pour ce dernier, « le thème de la journée invite à la réflexion pour un mode de production et de consommation durables afin d’atténuer les changements climatiques ». Evoquant les récents évènements qui se sont produits sur le littoral marin, il en a appelé à la sensibilisation pour s’adapter à ce phénomène mondial. L’édile de Gorée, Me Augustin Senghor, a profité de la tribune qui lui était offerte pour lancer un appel à l’aide afin de juguler les dégâts occasionnés par la montée des eaux, avant de se lancer dans un programme plus global qui consiste à conforter par des digues le littoral de l’île. S’adressant aux populations, il a demandé aux insulaires de ne pas être en reste dans la dynamique de recherche de solutions. « Il faut tout faire pour changer nos comportements, car les solutions durables sont dans nos actes de tous les jours », dira-t-il en substance.
Outre la plantation d’arbres dans l’enceinte de la mairie de Gorée, plusieurs présents ont été offerts aux trois meilleurs élèves de l’île, aux femmes et à l’institution municipale.

Babacar Bachir SANE

KOLDA : Le chef de la Division régionale de l’environnement appelle à une prise de conscience collective
La journée mondiale de l’environnement a été, célébrée à Kolda jeudi, à l’instar des autres régions. L’occasion pour le chef de la Division régionale de l’environnement d’appeler à une prise de conscience collective des populations.
Le niveau global de la mer augmente à un rythme croissant et devrait être encore plus important au cours de ce siècle. La révélation a été faite jeudi, à Kolda, par Mame Faty Niang, chef de la Division régionale de l’environnement, qui se base sur les conclusions d’un groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat. Elle s’exprimait à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement qui a été célébrée ce 5 juin à Kolda. Cette situation est difficilement vécue, selon elle, par les populations des pays en voie de développement comme le nôtre où la pauvreté limite les moyens d’actions pour faire face aux multiples effets néfastes du changement climatique. « Au Sénégal, comme vous le savez, l’importance économique et sociale des zones côtières font que la problématique de l’avancée de la mer et de l’érosion côtière doivent être prises en charge pour éviter de compromettre le développement de celles-ci. Cette journée offre une opportunité d’attirer l’attention de toute la communauté internationale, nationale et locale sur l’urgence d’apporter une réponse globale d’adaptation et/ou d’atténuation aux changements climatiques », déclare-t-elle. Elle invite les populations du Fouladou à prendre conscience de leur responsabilité environnementale pour devenir des véritables acteurs du développement durable afin de permettre aux générations futures d’avoir accès à un partage équitable des ressources.
L’adjoint au gouverneur de la région de Kolda chargé du développement, Daouda Diop, abonde dans le même sens. « C’est dans les zones côtières que l’élévation du niveau de la mer est plus saisissante. Cependant, il y a lieu de souligner que le problème ne concerne pas que les côtes.
En effet, le thème choisi cette année pour la célébration de cette journée mondiale de l’environnement s’inscrit dans le cadre global des changements climatiques qui touchent toutes les régions de la planète », déclare-t-il.

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