En attendant les questions africaines, la 78e Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies à New York s’est ouverte sur la crise ukrainienne.
C’est dans un contexte international tendu que s’est ouverte hier la 78e Assemblée générale des Nations Unies à New York. Une guerre en Europe, une multitude de coups d’État en Afrique, un conflit asiatique dans le Haut-Karabakh (guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie). Si l’on ajoute les rivalités entre les États-Unis et la Chine, les Brics et le monde occidental, on obtient un sommet truffé de rivalités. Mais la star de ce début de l’Assemblée générale de l’ONU, ce fut le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Si son adversaire russe, Vladimir Poutine, ne peut plus se déplacer dans ce genre de rencontre, car étant sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale (CPI), le président ukrainien s’est présenté à la tribune de l’ONU. Une première depuis l’opération russe dans son pays. A New York, il a trouvé des oreilles toutes ouïes pour dénoncer à nouveau les atrocités de la guerre.
Dans un appel à la solidarité, le président ukrainien a déclaré que la Russie se livrait à un "génocide" en enlevant des enfants : "Ces enfants en Russie apprennent à haïr l'Ukraine et tous les liens avec leurs familles sont rompus. Il s'agit clairement d'un génocide."
Le président ukrainien accuse la Russie de génocide
Volodymyr Zelensky a également révélé que ‘’des discussions et des échanges importants ont eu lieu à Hiroshima, Copenhague et Jeddah sur la mise en œuvre d'un plan de paix. Et nous préparons un sommet mondial de la paix. Je vous invite tous - tous ceux qui ne tolèrent aucune agression - à préparer conjointement ce sommet’’.
Comme ses homologues, le président sénégalais participe à cette assemblée générale. La dernière à la tête du Sénégal. Si son discours est attendu, Macky Sall s’est déjà mis au travail en procédant, hier, au lancement de la campagne du Panel international de haut niveau sur les investissements dans le secteur de l’eau sur le thème “Combler le fossé - Investir dans l’eau”.
Ce fut l’occasion pour le président Sall de rappeler que ‘’sur 780 millions de personnes n’ayant pas encore accès à l’eau potable à travers le monde, 320 millions vivent sur le continent’’ africain. ‘’Même si ce chiffre cache des disparités selon les pays, il traduit un besoin urgent de mobiliser tous les moyens disponibles afin de combler le déficit, surtout que les projections montrent qu’au rythme actuel, l’Afrique n’atteindra pas à l’horizon 2030 les ODD liés à l’eau et à l’assainissement. Cela risque d’impacter négativement d’autres secteurs aussi vitaux que la santé, l’éducation et l’alimentation’’, assure-t-il.
Macky Sall espère ‘’mobiliser au moins 30 milliards de dollars par an d’ici 2030’’
Avec ce panel auquel ont participé les Pays-Bas, la Namibie et l’Union africaine, le président sénégalais a soutenu que ‘’la campagne que nous lançons ici est le point de départ d’une course contre la montre’’, dont ‘’l’objectif est de mobiliser au moins 30 milliards de dollars par an d’ici 2030, afin de combler le gap’’. Et pour atteindre cet objectif, Macky Sall estime que ‘’tous les leviers doivent être activés : ressources publiques internes, coopération bilatérale et multilatérale et partenariat public-privé. La prochaine étape, c’est la finalisation du Plan d’action pour l’investissement dans le secteur de l’eau en Afrique, afin de procéder à son lancement en marge de la Cop28 de Dubaï’’.
La 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU Nations Unies s’est ouverte sur le thème ‘’Restaurer la confiance et raviver la solidarité : accélérer l'action menée pour réaliser le Programme 2030 et ses objectifs de développement durable en faveur de la paix, de la prospérité, du progrès et de la durabilité pour tous’’.
Mais la question des crises africaines ne sera pas occultée. D’ailleurs, le passage du président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Nigérian Bola Tinubu, est fort attendu.
Car, l’intervention militaire annoncée de la CEDEAO au Niger, qui a connu le quatrième coup d’État dans la région, semble être au point mort. Parmi les auteurs de ces putschs, seul le Guinéen Mamady Doumbia a fait le déplacement à New York. Les autres militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger se sont fait représenter. Idem pour le dernier auteur d’un coup de force, le général Brice Oligui Nguem au Gabon.
Quant au président sénégalais, son agenda inclus une réception à la Maison-Blanche, sur invitation du président américain Joe Biden, un tête-à-tête avec António Guterres, SG de l'ONU, des audiences avec les Premières ministres du Danemark et de l'Italie, la secrétaire générale de la Francophonie ainsi qu’avec l’économiste Jeffrey Sachs. Sans oublier Thomas Bach, président du CIO et Gianni Infantino, président de la Fifa.