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Magal de Touba férié: chronique d’une décision historique (Par Moubarack Lô)
Publié le lundi 4 septembre 2023  |  aDakar.com
Célébration
© aDakar.com par SB
Célébration de la 124e édition du Magal de Touba
Touba, le 28 octobre 2018 - La 124e édition du Grand Magal de Touba a eu lieu, le 28 octobre, dans la ville sainte. Le Magal célèbre le départ en exil du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba.
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Depuis 2012, le jour du Magal de Touba est célébré par le Sénégal comme un jour férié, chômé et payé. Cette décision, symbolique et historique à la fois, a d’abord été prise par le Chef de l’Etat, à travers un décret, avant qu’une loi, votée à l’Assemblée nationale, en 2013, ne vienne ancrer définitivement le Magal dans le calendrier officiel des jours fériés.

Tout commença en 2011, dans le sillage du Magal célébré en janvier de cette année-là. C’est lors d’un Panel pré-Magal, organisé le 8 janvier 2011, à l’amphithéâtre de l’ESP au niveau de l’UCAD à Dakar, par le Comité d’Organisation, sous la coordination de Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké et de Serigne Abdou Lahat Mbacké Gainde Fatma, que la question fut d’abord agitée dans mon exposé portant sur les conclusions préliminaires de l’étude sur les impacts économiques et sociaux du Magal de Touba. Auparavant, plusieurs figures intellectuelles, comme le Professeur Iba Der Thiam, l’avaient également proposé, sans succès. Serigne Mansour Sy Ibn Abdoul Aziz soutint la même demande, au Cices, lors de la Conférence pré-Magal organisée en ce lieu.

Tout s’accéléra lors de la visite effectuée par le Président Abdoulaye Wade, en janvier 2011, dans la Ville sainte de Touba. Je me trouvais ce jour-là à Touba pour effectuer, avec mon équipe, les enquêtes statistiques sur le Magal, en visitant notamment les ménages de l’agglomération de Touba pour les questionner sur leurs dépenses liées à la célébration du Magal. Je rencontrai, par hasard, Bassirou Niane, membre du Comité d’organisation, qui me proposa d’aller avec lui à la Résidence Khadimou Rassoul pour tenter de voir le Président Wade et de lui parler de l’idée de faire du Magal un jour férié. Il me mit en rapport avec Madické Niang, au moment où toute la délégation officielle prenait le repas de midi dans la Résidence. Celui-ci suggéra qu’on parlât d’abord au Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye qui décida, derechef, qu’on aille, Madické Niang et moi, avec lui, rencontrer le Président Wade.

Ce dernier me demanda de lui exposer les raisons qui devaient justifier une éventuelle décision de faire du jour du Magal un jour férié. Je lui indiquai que le Magal était un puissant moteur de l’économie, en ce sens qu’il contribuait à relancer plusieurs activités industrielles, agricoles et de services, et qu’il drainait plusieurs millions de personnes à Touba. Ce discours le convainquit et il promit d’en parler à la Presse à son arrivée à Dakar. Je lui suggérai de faire l’annonce dans la Résidence Khadimou Rassoul-même, pour lui conférer un aspect symbolique et historique. Il accepta ma proposition et fit rassembler la Presse pour indiquer sa décision de faire, dorénavant, du Magal un jour férié.

Le Président Macky Sall, figure de l’Opposition, à l’époque, prit également, en marge de sa visite, en janvier 2012, à Touba, l’engagement de faire du Magal un jour férié, s’il était élu.

C’est le 12 janvier 2012 que le Magal devint, pour la première fois, à travers un décret du Président Abdoulaye Wade, un jour férié, chômé et payé. Cette même décision fut confirmée l’année suivante par le Président Macky Sall qui demanda ensuite au Gouvernement de travailler sur un projet de loi inscrivant le Magal dans le calendrier des jours fériés. C’est ainsi que l’Assemblée nationale vota, le 30 novembre 2013, à l’unanimité, la Loi n° 10-2013 complétant et modifiant certaines dispositions de la loi no 74-52 du 04 novembre 1974 relative à la fête nationale et aux fêtes légales, modifiée, en insérant le Magal de Touba parmi les jours fériés. Cette Loi fut promulguée quelques jours plus tard. Cet acte vint "légaliser ce qui était légitime" pour reprendre les mots de Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gainde Fatma.
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