Pour résister à l’érosion côtière, l’Ile de Gorée, classée patrimoine mondial, a besoin de 11 milliards de FCfa. Sinon, elle risque tout simplement de disparaître à cause de l’avancée de l’océan.
Avec une superficie de 17 hectares, l’Ile de Gorée, le site historique sénégalais le plus connu au monde, risque de disparaître à cause de la montée du niveau de la mer. Selon son maire, Me Augustin Senghor, Gorée est agressée par la mer. « Elle a besoin d’être protégée pour ne pas disparaître », a-t-il souligné, expliquant que l’Ile de Gorée s’est dégradée à cause de l’avancée de l’océan. Ces dernières années, beaucoup de maisons sont tombées en ruine.
« La mosquée de Gorée, un lieu de culte doublé d’un patrimoine historique, peut d’un jour à l’autre se retrouver au fond de la mer. Pour éviter ce cauchemar, nous interpellons les autorités, les partenaires, les amis de Gorée à nous aider à protéger l’île contre l’érosion marine et à arrêter la saignée», a lancé le maire Augustin Senghor. Il fait savoir au ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mor Ngom, que la houle qu’a connue l’île mémoire, le 31 mai dernier, a dépassé le stade de l’érosion marine.
Mor Ngom était, avant-hier, en visite à Gorée, accompagné de Rober Nixon, chef de l’équipe changement climatique et produits chimiques du Fonds mondial pour l’environnement. L’objectif était de constater de visu les dégâts causés par la houle.
Devant ses hôtes, Me Augustin Senghor a insisté sur les mesures de protection à mettre en place pour sauver Gorée. Il a révélé que des études concernant la protection de Gorée contre l’érosion marine ont été réalisées depuis une quinzaine d’années et les courriers envoyés aux différents régimes pour les alerter sur les dangers qui guettent Gorée.
Me Senghor a préconisé la mise en place d’un dispositif d’endiguement tout autour de l’île avec des digues assez hautes qui permettront de protéger la ville. Pour réaliser ces travaux, des études chiffrées projettent un budget de 11 milliards de FCfa. Elles ont été faites en 1998 et réactualisées deux fois sous les deux mandats du président Wade, a rappelé Me Senghor. Il a ajouté que ce montant était en 1998 de 5 milliards de FCfa. « Aujourd’hui, il est estimé à 11 milliards. Nous constatons que plus on attend, plus les dégâts s’aggravent et les coûts montent à cause du contexte économique changeant », a dit le maire de Gorée qui a appelé la communauté internationale, les grands Etats et l’Unesco à venir en aide à Gorée, car son patrimoine naturel est menacé.
Me Senghor a informé que le Qatar était prêt à débourser les 11 milliards de FCfa. « En novembre 2012, la représentante de la princesse du Qatar nous a dit que son pays, à travers la fondation du Qatar, est prêt à mettre 10 millions de dollars pour la protection de Gorée et la réhabilitation de certains bâtiments classés patrimoine mondial », a-t-il signalé, soulignant « qu’avec l’Etat, nous pouvons relancer ces contacts pour pouvoir finaliser et trouver des solutions à l’avancée de la mer avant que le pire n’arrive ».
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mor Ngom, s’est désolé de cette situation. En attendant de trouver des ressources financières, il a préconisé la construction d’un mur pour protéger l’île et les localités menacées par l’érosion côtière.
Quant à Robert Nixon, il a promis que le Fonds mondial pour l’environnement fera quelque chose pour aider le Sénégal à lutter contre l’érosion côtière.
