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Ouverture des assises des médias: Discours du Secrétaire général du Synpics
Publié le jeudi 24 aout 2023  |  aDakar.com
Xe
© aDakar.com par DF
Xe Congrès du Syndicat national des professionnels de l`information et de la Communication du Sénégal (Synpics)
Dakar, le 26 janvier 2019 - Le Syndicat national des professionnels de l`information et de la Communication du Sénégal (Synpics) a tenu, ce samedi, son Xe Congrès à l`occasion duquel un nouveau secrétaire général national a été élu. Photo: Ahmadou Bamba Kassé, Secrétaire général du Syndicat national des professionnels de l`information et de la Communication du Sénégal (Synpics)
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Monsieur le Ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique,

Messieurs les représentants des familles religieuses et des organisations internationales,

Mesdames Messieurs, membres du comité scientifique des assises des médias,

Messieurs les membres des organisations qui composent la CAP,

Chers confrères patrons d’entreprises de presse, chers travailleurs des médias, journalistes et techniciens,

Il me plait, au nom du SYNPICS, de me réjouir qu’enfin, après moult péripéties, le projet des assises nationales des médias du Sénégal voit le jour, ici à Dakar, dans la maison de la presse baptisé au nom de Feu Babacar Touré, cet éminent confrere et doyen dont nous saluons la mémoire.

Je suis certain qu’il est fier, de là-haut, en compagnie de nos chers confrères qui nous ont précédés dans l’au-delà, de voir ses jeunes frères et sœurs s’atteler, à travers un exercice volontaire, inclusif, pro-actif, à panser les plaies qui gangrènent le secteur des médias, clé de voute de la démocratie, sous nos tropiques. Oui ! les médias sont, à défaut d’être la clef, l’une des clés de voûte de tout système démocratique.

Il en est ainsi parce qu’ils sont ce moyen, sorte de liant, qui accole les différents segments de nos sociétés. Ils sont ce moyen de s’informer et d’informer, d’écouter et de dire, d’entendre et de comprendre. Les médias sont ce moyen par lequel, dans toute société démocratique, les gouvernants sont mis devant leurs faits de gestion, les politiques s’expriment et les citoyens veillent. Sous nos tropiques, souvent lorsqu’on parle de démocratie, on pense de façon réduite à élection et compétition. Or, la démocratie, et surtout son pendant les médias (le suffrage universel est presque né en concordance avec les masses médias), constituent ce système qui pose l’égalité de tous les citoyens, l’acceptation par ceux-ci d’un mode de représentation à travers l’expression des suffrages, mais également la démocratie c’est le droit qu’ont les citoyens d’avoir des informations LIBRES, NEUTRES, portant sur l’INTERET GENERAL, à même de leur permettre d’appréhender la gestion de leur espace commun.
Comment sont les médias sénégalais ? jouent-ils leur rôle dans la pérennisation de la démocratie ? Les acteurs des médias Sénégalais, entreprises, travailleurs, régulateurs, auto-régulateurs font-ils toujours le JOB ?
Ces questions qui sont au début et qui seront certainement à la fin de ces assises, à travers leur six thématiques, nombre non exhaustif, taraudent nos esprits à tous.
Les nombreuses agressions dont les médias sont victimes, certaines étant générées par leur propres acteurs, les crises séquentielles auxquelles nous assistons tous, les brimades, arrestations, emprisonnements, la précarité des jeunes reporters et des jeunes travailleurs des médias, le stress des fins du mois que vivent les patrons de presse honnêtes (eh oui il y en a comme il existe hélas des entrepreneurs véreux à la recherche de gains faciles), l’incertitude sociale dans laquelle baignent les journalistes et techniciens, la précarité organisée, tout ce cocktail pestilentiel mérite qu’on s’arrête, qu’on se regarde les yeux dans les yeux, qu’on pointe du doigt les manquements ou les obsolescences de notre cadre, qu’on imagine des solutions pérennes et structurelles pour que les médias au Sénégal redeviennent ce qu’ils ne devraient jamais cesser d’être si chacun faisait sa part de mission, en toute honnêteté et responsabilité.

Lorsqu’on en arrive à ce que les discussions portent sur la véracité ou non d’informations publiées, que l’on cherche maintenant à savoir qui a intérêt à publier telle information ou telle autre, lorsque les journalistes et certains acteurs se transforment en distributeurs d’opinions plutôt qu’en producteurs d’information, lorsque les médias privés tirent la langue, que le système de la publicité fait plus la part belle aux agences qu’aux diffuseurs, lorsque la presse écrite n’est distribuée que dans la capitale, qu’il est loisible de soupçonner de la corruption dans le duo Une des journaux et revues de presse, on n’est plus à l’air de l’information mais dans un tourbillon d’intérêt ou chacun essaie de tirer son épingle du jeu.
Au moment où nous parlons certains parmi nos confrères font face à la maladie et à l’impossibilité de disposer de soins médicaux. Lâchés par leur employeur dont certains n’ont simplement pas les moyens de faire face à leurs obligations. Au moment où nous parlons d’aucuns, organisent ou s’organisent dans le Tong-Tong quotidien des transports et autres perdiems, au moment où nous parlons la quête du Traffic, du nombre de clicks ou de nombre de vues, fait que beaucoup foulent aux pieds les règles les plus élémentaires et surtout la règle la plus fondamentale : la responsabilité.
Mesdames et messieurs,
Au nom de la liberté d’expression, soyons attentifs aux critiques, suggestions, contributions, soyons même attentifs aux donneurs de leçons, dont certains arrivés dans ce métier généreux, poursuivant des desseins autres que sacerdotaux, ne manqueront pas de tourner en dérision cet exercice. Ecoutons et choisissons avec objectivité et réalisme ce qu’il faudra entendre pour qu’au final, ces assises soient un succès. Sachons que même si tout ne sera pas parfait, une étape vers l’idéal de la perfection est franchie aujourd’hui. Je vous remercie pour votre aimable attention.
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