Juan Branco, par ailleurs avocat d’Ousmane Sonko, a tenu ce mardi après-midi une conférence de presse dans les lieux de son cabinet sis dans le 6e arrondissement de Paris. S’il n’a pas voulu entrer dans les détails de son voyage au Sénégal ou expliquer davantage les conditions de sa mise sous contrôle judiciaire, il a, en lieu et place, fait un plaidoyer sur le sort de tous les prisonniers du Sénégal en particulier ceux de la prison de Rebeuss où il a passé un court séjour qui semble l’avoir très affecté.
Juan Branco restera longtemps marqué par ce qu’il a vu et vécu à la prison de Rebeuss. Lors de son discours d’ouverture de la conférence, les yeux larmoyants, la voix par moment étreinte par l’émotion il s’inquiète des conditions de détention des prisonniers y compris celui des sept cents prisonniers politiques. Ils vivent, selon l’avocat franco-espagnol, dans des conditions presque inhumaines.
“Je sais que ces mots sont attendus et seront scrutés à Dakar en particulier autant par le pouvoir. Alors les choses, chancellerie occidentale. À un moment qui peut déterminer le destin. Alors je souhaiterais que ces premiers mots soient entendus directement par détenus de la prison de Rebeuss, nos frères, mes frères dans cet espace destiné à accueillir 600 personnes et qui sont 3000 dont 700 prisonniers politiques entassés dans des chambres de 70 m² à plus de 200 personnes. Interdits de dormir allongés, ils sont enfermés sans jugement depuis des mois. Parce qu’ils ont eu le tort de penser, de militer et de lutter” a-t-il démarré avec une tristesse perceptible dans sa voix.
Il poursuivra toujours visiblement secoué par les évènements qu’il vient de vivre au Sénégal; “je tiens à profiter de ce privilège extraordinaire qui est offert par votre présence et par la visibilité que vous nous avez offerte pour que leurs noms résonnent par-delà des murs de ces prisons qui les tiennent enfermés, pour que le monde entier sache qu’il ne s’agit pas simplement du destin d’un homme, Ousmane Sonko, porteur d’un espoir de tout un peuple placé en détention provisoire, enfermé à 6 mois d’une élection pour l’empêcher de se présenter. Mais également de 1700 individus, 1700 corps qui, dans l’ensemble des prisons du Sénégal, continuent de croupir sans accès à la justice, sans une once de visibilité. Vos mots, Mesdames Messieurs les journalistes arrivent à leurs oreilles. Ils sont scrutés, ils sont attendus. Ils leur permettent d’espérer ou à l’inverse de s’effondrer”.... suite de l'article sur Autre presse