Me Juan Branco, sous le coup d’une expulsion du territoire sénégalais, s’est illustré »ces derniers temps par des attaques contre l’Etat du Sénégal, contre ses institutions », a dit lundi, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
»Il a été noté l’arrestation de Me Juan Branco qui s’est illustré ces derniers temps par des attaques contre l’Etat du Sénégal, contre ses institutions. Il a essayé d’expérimenter la théorie de la révolution et de l’insurrection au Sénégal en appelant les gens à casser », a notamment déclaré Ismaïla Madior Fall lors d’une conférence de presse.
L’avocat franco-espagnol Juan Branco, emprisonné à Dakar au cours de ce week-end, a été libéré lundi.
Le conseil d’Ousmane Sonko a été arrêté samedi en Mauritanie et envoyé à la prison de Rebeuss, dans la capitale sénégalaise.
Il a été mis sous contrôle judiciaire, avec un ordre d’expulsion vers la France.
Visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice sénégalaise, l’avocat franco-espagnol séjournait à Dakar au moins depuis dimanche 30 juillet.
Ce jour-là, il est intervenu à une conférence de presse des avocats d’Ousmane Sonko, près du centre-ville de Dakar, avant d’être emmené par ses ‘’gardes du corps’’.
Arrêté en Mauritanie, samedi, près de la frontière avec le Sénégal, il a été auditionné par la Division des investigations criminelles, un démembrement de la police sénégalaise.
Me Branco a ensuite été inculpé d’appel à l’insurrection, de diffusion de fausses nouvelles, d’actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles graves.
Le mandat d’arrêt le concernant avait été émis après qu’il a annoncé avoir déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale, à La Haye, contre Macky Sall et d’autres personnalités sénégalaises.
Il a effectué ces démarches à la suite des violences survenues au Sénégal après la condamnation de son client à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’, en juin dernier.
Le ministre de la Justice a indiqué que »sur la base de ces infractions, un mandat d’arrêt international a été délivré par un juge d’instruction à son encontre pour les faits d’insurrection, d’actes de nature à troubler la sécurité publique et parfois même des appels à l’insurrection pour renverser l’ordre constitutionnel ».
Malgré ces charges qui pèsent sur lui, l’avocat franco-espagnol est entré sur le territorial sénégalais de façon ‘’irrégulière’’ et voulait en ressortir de la même manière, a relevé Ismaïla Mador Fall.
»Du fait du succès de la coopération policière internationale, il a été appréhendé en Mauritanie et remis aux autorités policières du Sénégal. Il a été conduit à la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss. Il a été présenté à un juge d’instruction », a-t-il expliqué.
Avec son arrestation, le juge d’instruction a exécuté le mandat d’arrêt international délivré contre Me Juan Branco, selon le Garde des Sceaux.
‘’Une fois qu’on l’arrête, le mandat d’arrêt a rempli sa fonction (…). Le juge l’a inculpé et lui a accordé la liberté provisoire’’, a-t-il dit.
Le ministre de la Justice a rappelé que l’avocat pouvait rester dans les liens de la détention pour les besoins de l’information judiciaire et que cela pouvait même dépasser 6 mois. Mais le juge d’instruction »a souverainement décidé de l’inculper et de lui accorder la liberté provisoire ».
Il a assuré que le ministère public ne s’est pas opposé à cette décision du juge parce que l’avocat »n’est pas ressortissant sénégalais; il n’a pas la nationalité sénégalaise; il a sa famille; il a sa profession ».
M. Fall a indiqué que dans le cadre des accords de coopération judiciaire entre la France et le Sénégal, Me Juan Branco pourrait être condamné et incarcéré dans son pays.
‘’Nous pouvons à tout moment coopérer avec la France lorsqu’il y a un besoin d’administration de la justice; il n’y avait pas donc de raison de le garder dans les liens de la détention mais il reste sous contrôle judiciaire c’est à dire que la procédure de l’information judiciaire continue », a-t-il fait valoir.
Ismaïla Madior Fall a annoncé que l’avocat sénégalais Me Babacar Ndiaye, soupçonné d’avoir aidé M. Branco durant son séjour au Sénéga, a lui aussi bénéficié d’une liberté provisoire et placé sous contrôle judicaire.
Il en est de même pour son acolyte Me Babacar Ndiaye arrêté pour ‘’une éventuelle complicité’’ avec l’avocat franco-espagnol. ‘’Il bénéficie d’une liberté provisoire et il est sous contrôle judiciaire’’, a renseigné le professeur Fall.