Tahibou Ndiaye, l'ancien directeur du Cadastre, a bénéficié d'une liberté provisoire. Mais il restera toutefois sous contrôle judiciaire. Les juges de la commission d'instruction de la Cours de répression de l'enrichissement illicite (CREI) en ont décidé ainsi hier mardi 3 juin 2014.
Le mandat de dépôt de Tahibou Ndiaye, a été levé hier, mardi 3 juin 2014. L’ancien directeur du Cadastre peut recouvrer la liberté (provisoire) tout en restant sous contrôle judiciaire, les juges de la commission de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) l’ayant décidé ainsi.
«Les juges de la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), après voir bouclé le dossier de Tahibou Ndiaye ont ordonné, hier, la levée du mandat de dépôt de cet ancien Directeur du Cadastre. Ils l’ont placé sous contrôle judiciaire», informe le Service de la communication. La source de préciser également que «les biens de Tahibou Ndiaye restent toujours placés sous administration judiciaire». Mieux, ajoute-t-elle, «M. Ndiaye sera jugé ultérieurement».
L’ancien directeur du Cadastre a été interpellé puis mis en demeure de justifier une fortune évaluée à 7 milliards de F Cfa. Avant sa mise en demeure, Tahibou Ndiaye a été convoqué plusieurs fois par la section de recherche de la gendarmerie nationale pour prouver l'origine licite de ses biens. Il sera finalement placé sous mandat de dépôt le 3 décembre 2013 pour enrichissement illicite. En son temps, ses avocats ont qualifié cette arrestation de «kidnapping».
Aussi a-t-il fait face à la Commission d'instruction de la Cour de répression de l'enrichissement illicite le 2 mai dernier pour des éclairages sur ses biens. Durant 8 tours d'horloge, de 11 à 19 heures, Tahibou Ndiaye a contesté tous les faits qui lui sont reprochés dans la première mise en demeure qui lui a été servie par le Procureur spécial, Alioune Ndao. L'idée d'une deuxième mise en demeure étant alors écartée, l'ancien patron du Cadastre a soutenu avoir gagné licitement tous les biens inscrits en son nom.
Devant les magistrats de la CREI, il a expliqué que les indemnités qu'il percevait avec son rang de directeur du Cadastre et le nombre d'années qu'il a passées dans la Fonction publique pouvaient lui permettre d'obtenir tous ces avoirs.
Et, dans un entretien avec le journal Le Quotidien, l’ancien directeur du Cadastre, «sans mesure» soulignait: «Il ne me reste rien du tout. Ces gens voulaient m’humilier». (…) «J’avais le couteau à la gorge», a-t-il confié affirmant que «ce dossier aurait dû être classé sans suite».