La Fao organise, depuis hier, avec le soutien de La Commission européenne, un atelier de deux jours sur la fièvre aphteuse. Cette rencontre vise à améliorer le niveau de connaissance sur cette maladie hautement contagieuse chez le cheptel, à travers l'échantillonnage et le typage du virus au Mali, en Mauritanie et au Sénégal.
La fièvre aphteuse n’affecte certes pas les humains, mais elle est très contagieuse chez les bovins, les ovins et les porcins, et peut entraîner ainsi une forte chute de la production de lait et de viande. Pire, les interdictions commerciales imposées à la suite de flambées épidémiques perturbent gravement les économies agricoles des pays exportateurs. Du coup, le renforcement de la surveillance de cette maladie dans les pays endémiques, en fonction du niveau de risque à travers l’appui aux réseaux de surveillance épidémiologique et de laboratoires, peut constituer l’une des solutions pour éviter sa propagation. Cela, la Fao l’a compris. Dans ce cadre, elle organise, depuis hier, avec le soutien de la Commission européenne pour la lutte contre la fièvre aphteuse, un atelier de deux jours sur l’épidémio-surveillance de cette maladie et le renforcement de capacités des laboratoires. L’objectif étant d’améliorer le niveau de connaissance sur le virus responsable de cette maladie par le développement d’un programme visant à améliorer l’échantillonnage et le typage du virus dans les régions du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal. « De façon plus globale, nous voulons contribuer à la surveillance épidémiologique régionale de la fièvre aphteuse, soutenir le réseau de laboratoires à mieux connaître les risques liés à la fièvre aphteuse. Ces informations pourront être utiles aux autorités nationales pour le développement d’une stratégie nationale de contrôle de la fièvre aphteuse », a indiqué Malick Faye de la Fao. Dans le cadre du système d’élevage intensif du Sénégal, cet expert, ancien directeur de l’Elevage, a précisé que des mortalités spectaculaires, à l’exception des jeunes animaux, ne sont pas enregistrées. « C’est une maladie à craindre, surtout dans les systèmes intensifs naissants parce que, de plus en plus, dans nos pays, on s’oriente vers la modernisation de l’élevage, vers l’intensification. Aussi, on importe de plus en plus de races exotiques, on fait de plus en plus de croisements entre les races exotiques et les races locales alors que ces produits de croisement sont sensibles et exposés », a-t-il affirmé. D’où la pertinence de renforcer les mesures de contrôle, d’harmoniser et d’améliorer la communication entre les laboratoires de la région pour une meilleure compréhension de l’assistance technique nécessaire à partir de laboratoires européens de référence. Cette mise en œuvre d’une approche transfrontalière dans la lutte contre la fièvre aphteuse et l’amélioration de la mise en réseau entre les laboratoires et les services vétérinaires de la région sont appelés de tous leurs vœux par la Fao et la Commission européenne. Cette dernière conduit de nombreuses activités au sud du Sahara, en collaboration étroite avec l’Organisation mondiale de la santé animale (Oie). En cas d’alerte à la fièvre aphteuse, son dispositif de réponse rapide assiste les gouvernements nationaux par la mise en place d’interventions ciblées de courte durée, comme la fourniture de vaccins, de réactifs pour le diagnostic et l’expertise technique.