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Le Soleil N° 13207 du 4/6/2014

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Conseil des ministres délocalisé à Thiès : Mbour veut un programme spécial
Publié le mercredi 4 juin 2014   |  Le Soleil


Macky
© Agence de Presse Africaine par EAG
Macky Sall pose la première pierre du pôle urbain de Diamniadio
Diamniadio, le 24 Mai 2014- Le président Macky Sall a procédé, le samedi 24 Mai 2014, au lancement des travaux du pôle urbain de Diamniadio.


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C’est à compter de ce mercredi, que le président Macky Sall et l’ensemble de son gouvernement séjourneront, pendant trois jours, dans la capitale du rail. Le prétexte du conseil des ministres délocalisé fera alors de Thiès la capitale du Sénégal durant cette période.
Macky Sall présidera, demain, cette réunion hebdomadaire du conseil des ministres qui sera précédée de celle du conseil interministériel sous la présidence du Premier ministre, Aminata Touré. Il arrive cet après-midi à Thiès où il séjournera jusqu’au samedi. D’ores et déjà, ses partisans ont sonné la mobilisation pour lui réservé un accueil triomphalement chaleureux et coloré. Les différents responsables locaux de son parti et leurs alliés, les ministres originaires du département, députés, directeurs généraux, présidents de conseil d’administration et autres se sont retrouvés avant-hier pour affiner les stratégies à mettre en œuvre pour réussir ce pari avec tout naturellement le soutien du parti présidentiel, Apr. Les responsables des trois départements Thiès, Mbour, Tivaouane ont tous été impliqués, selon nos sources.
Le directeur général de la Sénélec, Pape Dieng, s’est aussi signalé en appuyant l’organisation. Sans doute, cette visite de travail du chef de l’Etat à Thiès, sera saisie par les politiques qui veulent en faire une démonstration de force. Le Dg de la Maison de l’outil, Maodo Malick Mbaye, leader du mouvement « Geum Sa Bop » compte en profiter pour non seulement réserver au président un accueil chaleureux mais aussi entamer déjà sa campagne pour les locales à travers la banderole qu’il a confectionné et sur laquelle on peut lire : « Thiès, orphelin de maire, accueille Macky Sall avec espoir ».
Pour autant, les politiques ne seront pas les seuls à honorer le président Macky Sall à Thiès. « Car, par les mesures généreuses et salutaires qu’il a préconisées à l’occasion de la Fête de Travail, de relancer le secteur textile, le président Sall va nettement améliorer l’existence des populations thiessoises », a indiqué Cheikh Bacar Diagne, opérateur économique par ailleurs président de la fondation pour la Paix et la Solidarité dans le monde. Il a salué cet engagement du président de la République qui a bien compris les enjeux socio-économiques qui ont encadré sa décision et cela a touché le cœur de tous les Thiessois.
Par ailleurs, il faut également se féliciter des instructions données par le chef de l’Etat de satisfaire les questions aussi importantes que la régularisation de l'acompte social d'un montant de 400 millions de FCfa que l'Etat devait verser aux agents de la défunte société nationale des chemins de fer. D'ailleurs, les bénéficiaires ont, avec une totale satisfaction, commencé à percevoir, depuis hier.
Ainsi, l’ensemble des acteurs soucieux du meilleur devenir de la capitale du rail sont invités à se mobiliser pour faire comprendre à l’opinion publique que, Thiès n’a aucun intérêt à être victime des combats qui ont des soubassements politiques à caractère personnel et qui ont occasionné la rupture entre Thiès et l’Etat du Sénégal depuis que la question des chantiers de Thiès a été soulevée, du temps du pouvoir libéral. Il est alors temps de remettre la ville de Thiès et sa région sur les rails en soutenant le président Macky Sall qui est sur cette voie.
D’autant que ce territoire est riche avant tout de sa forte identité historique, politique et culturelle. Mais aussi, c’est une agglomération exposée aux convulsions de sa propre crise de croissance et aux dérives urbaines générées par l’étalement non encore maîtrisée de la conurbation dakaroise.

Mouhamadou SAGNE

Mbour veut son « programme spécial » pour aller vers l’émergence
Malgré ses nombreuses potentialités, Mbour ne connait pas encore l’essor digne de son rang. Le souhait des Mbourois est que leur département devienne au plus vite le poumon économique de la région de Thiès. Et ils espèrent que le Conseil des ministres de demain, à Thiès, va décider des orientations très profitables dans les secteurs du tourisme, de la pêche, de l’agriculture, de l’artisanat, mais aussi des infrastructures de manière générale.
Le conseil des ministres délocalisé de Thiès polarise toutes les attentions à Mbour. La capitale de la Petite côté souhaite avoir un programme spécial pour son émergence. C’est pourquoi les attentes de ses habitants sont nombreuses pour relooker leur localité. De futurs investissements sont attendus pour modifier radicalement le territoire. Les uns et les autres pensent qu’il est temps que ce département ait une véritable alternative pour dynamiser son économie et contribuer à améliorer leurs conditions d’existence. De l’avis de nombreux Mbourois, ce conseil des ministres permettra de capitaliser des acquis qui faciliteront le décollage économique. Qu’il s’agisse de la pêche, du tourisme, de l’artisanat, de l’agriculture, de l’éducation, de l’assainissement, les aspirations et les priorités de développement sont grandes. Tidiane Mané, 2ème adjoint au maire de Mbour, a magnifié l’idée de tenir ce conseil des ministres à Thiès. « C’est une bonne chose pour la région », a-t-il indiqué, en précisant que le département doit être doté d’un programme spécial avec des projets d’infrastructures structurants qui donneront un nouveau souffle et plus de compétitivité au département. « Il y a quelques années, l’idée de faire de Mbour une région a été agitée. Cela signifie que les populations ont besoin d’un autre type développement ». Selon lui, ce n’est pas l’érection de Mbour en région qui va régler la question, mais en augmentant les infrastructures dans le département.
« Mbour est compris dans la zone stratégique avec Thiès et Rufisque. Si l’Etat comprend l’importance de Mbour dans cette zone, c’est qu’il y a un avenir certain, un avenir qu’il faut bâtir avec des idées généreuses ». Selon M. Mané, le conseil municipal a plusieurs projets comme l’extension du réseau électrique, la construction de routes et d’un marché moderne aux poissons. Mbour a également besoin d’un plan d’assainissement. Tous ces projets, à son avis, répondent aux demandes des populations. M. Mané a invité le conseil des ministres à prendre en charge ces questions.

Construction de grands hôtels
Pour l’ancien député, Tafsir Thioye, il faut un programme spécial qui prenne en compte le volet infrastructurel. Les infrastructures routières sont, à son avis, insuffisantes. « Il faut beaucoup plus de routes pour moderniser Mbour qui mérite un programme spécial prennant en compte le volet infrastructurel », a-t-il souligné. Pour ce qui est du tourisme, M. Thioye a plaidé pour la construction d’hôtels de grand standing dans la commune qui manque cruellement d’infrastructures d’accueil. Selon lui, la promotion de la destination constitue un enjeu, qui mérite une approche volontariste. « L’Etat doit injecter 5 milliards de FCfa, par an, pendant trois ans, pour faire face à la concurrence », a-t-il dit. Il invite le gouvernement à moderniser les sites touristiques et à accélérer la mise en œuvre de la 2e station balnéaire dans les zones de Pointe Sarène, Mbodiène et Joal-Finion. Pour M. Thioye, l’agriculture doit aussi mériter une attention particulière. « Les fermes comme celle de Djilakh à Sindia méritent d’être démultipliée dans tout le département. L’alimentation des hôtels ne doit plus provenir des autres localités. Cette démultiplication à Fissel ou Nguéniène va permettre de créer des emplois et amener l’agriculture à jouer son vrai rôle ». En outre, M. Thioye a souligné la nécessité de réaliser des zones économiques spéciales. A son avis, l’Etat doit même aller au-delà en créant d’autres plateformes dans la perspective d’avoir un tissu de Pme capables d’être compétitives, dynamiques et porteuses de croissance pour l’économie nationale.
Les problèmes d’inondation, notamment à Mbour, Joal, Thiadiaye, Sandiara, méritent également d’être pris en compte. Pour cet ancien parlementaire, le président Macky Sall doit savoir que Mbour, avec de gros investissements, peut constituer un pôle sur lequel doit compter le pays afin de relancer son économie et de participer, de manière substantielle, à l’accroissement du Pib. Dans les autres secteurs comme l’artisanat et le transport, les attentes sont aussi nombreuses. Et les acteurs attendent des solutions pour relancer leur secteur respectif.

Samba Oumar FALL

Un renforcement de l’offre scolaire
Mbour grandit à une vitesse éclaire et l’offre scolaire ne suit pas. Aujourd’hui, les effectifs sont pléthoriques dans pratiquement beaucoup d’établissements. Cette situation fait que la commune voire le département, est confrontée à des besoins croissants de constructions scolaires et à un grave manque de ressources. Selon Khalifa Mbaye, inspecteur de l’Education et de la Formation, le personnel fait défaut à l’Ief de Mbour 2 qui note un manque criant d’enseignants. « Les enseignants ne restent pas longtemps dans les circonscriptions rurales. Les gradés non plus ; ce qui dénote un déficit d’enseignants malgré un effectif de 971 enseignants », a noté l’inspecteur, déplorant l’existence d’abris provisoires. Ce mal nécessaire ne contribue pas à la qualité des enseignements tout comme les classes multigrades, conséquence du déficit d’enseignants. Les besoins en infrastructures scolaires sont donc devenus un véritable enjeu capital. Pour Tidiane Mané, un ancien inspecteur de l’éducation nationale, « il faut réduire les abris provisoires au maximum et augmenter l’accueil en construisant d’autres écoles pour répondre aux besoins pressants générés par la croissance démographique des quartiers ». Pour cet expert chargé des questions de l’éducation, Mbour va s’agrandir parce que les populations vont continuer à s’installer et les enfants auront droit à l’éducation. L’Etat est fortement attendu pour apporter des solutions à ces problèmes en construisant des écoles élémentaires en pensant à la capacité d’accueil des collèges. Ces infrastructures auront, à son avis, un fort impact sur la réduction du taux de surpopulation dans les classes et l’amélioration de la qualité et du rendement du système éducatif dans les différents quartiers.
Par ailleurs, a ajouté M. Mané, le Conseil des ministres répondrait à une attente des populations s’il retenait de construire une université à Mbour.
« Le président de la République va saisir l’occasion de ce conseil pour développer davantage l’enseignement supérieur. Ce n’est pas seulement Mbour qui en a besoin, mais le Sénégal, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique en général », a-t-il indiqué.


S. O. F.

La construction d’un marché aux poissons, une priorité
A Mbour, le secteur de la pêche n’est pas moribond. Il reste dynamique et joue un véritable rôle de locomotive dans le développement socio-économique du département. Selon les acteurs, ce secteur mérite une attention toute particulière de la part de l’Etat qui est très attendu pour le doter d’infrastructures dignes de ce nom. Selon Adama Sall, président de Fénagie-Pêche, ce Conseil des ministres de Thiès est l’occasion rêvée pour régler cette équation.
« Le quai de pêche de Mbour fait partie des premiers quais de débarquement au Sénégal. C’est un quai de référence qui a besoin d’être doté en infrastructures pour être aux exigences de l’Union européenne », a fait savoir M. Sall. Selon lui, Mbour qui connait une croissance démographique exponentielle, a besoin d’un marché qui sera un espace structuré de distribution décongestionnant ainsi le port de pêche qui sera exclusivement réservé au débarquement des captures. « Ce marché est devenu aujourd’hui une nécessité. Les consommateurs pourront y avoir du poisson respectant les normes sanitaires et les standards de qualité », a-t-il indiqué. Cette infrastructure de commercialisation fera, selon lui, de Mbour, une plate-forme structurée de distribution de poisson, dans le respect des normes de qualité. En plus de ce marché, qui permettra la réorganisation de la commercialisation des produits de la mer, les pêcheurs attendent de l’Etat des infrastructures routières pour accompagner le développement de leur secteur. « Le budget de la municipalité ne peut pas supporter tous ces besoins, seul l’Etat peut venir en appoint pour accompagner la ville pour ces besoins appropriés », a fait savoir Adama Sall. Il a soutenu qu’avec l’arrivée des projets tels que l’Aibd et l’autoroute à péage, toute l’Afrique et une grande partie de l’Europe viendront se ravitailler à Mbour. Les infrastructures méritent, à son avis, d’être renforcées pour booster les exportations.

S. O. FALL

Tourisme à Mbour : Les acteurs attendent la « solution miracle » du président Macky Sall
Baisse de la fréquentation, absence de promotion, cherté de la destination, érosion côtière, la suppression d’emplois… Les maux qui gangrènent le tourisme à Saly-Portudal sont nombreux. La station balnéaire qui est en train de baigner dans les affres de la déprime économique ne veut pas mourir. Et les professionnels du secteur attendent une « solution miracle » du chef de l’Etat, Macky Sall, pour sortir du profond coma.

A Saly-Portudal, première destination touristique du pays, le secteur connait une spirale infernale. Il est dans un état convalescent. Et chez les professionnels, l’heure n’est plus à l’optimisme. Le secteur touristique a tout simplement bu la tasse à Saly. Jusqu’à la lie. L’arrivée de touristes aurait régressé. « Abandonnée à son sort » depuis quelques années, la moitié de la capacité hôtelière est en souffrance. La destination Saly pour ne pas dire Sénégal est en net repli et connaît année après année, une mort lente et douloureuse. « Le tourisme est en déclin, nous avons l’impression, malgré nos cris d’alarme et les promesses des autorités que nous faisons du surplace », a renseigné Pathé Dia. Selon lui, les professionnels, depuis 2000, ne font pas partie des gens qui peuvent dire qu’ils ont noté des avancées dans leur secteur. Au contraire, a-t-il soutenu, le tourisme régresse. Et cette régression est, à son avis, due à plusieurs facteurs comme la lancinante question de l’érosion côtière. Il s’y ajoute la contrainte des visas qui constitue un frein du développement du tourisme balnéaire, la cherté de la destination Sénégal n’est pas concurrentielle sur le marché européen, l’absence de promotion qui se révèle plus qu’insuffisant, pour espérer avoir un quelconque impact sur les marchés émetteurs traditionnels et émergents, la chute des fréquentations, le problème des infrastructures, la sécurité, etc. De même, le climat d’incompréhension totale avec la tutelle fait que le tourisme est devenu, à leur avis, le maillon faible de l’économie du Sénégal. « Le tourisme, tel qu’il est conçu, ne nous permet pas d’avoir des perspectives », soutient M. Dia qui regrette que « des pays comme la Gambie et le Cap-Vert que nous avions dépassé depuis dix ans sur le plan touristique soient en train de damer le pion au Sénégal ». Boubacar Sabaly, président du syndicat régional d’initiatives et du tourisme de la région de Thiès, a abondé dans le même sens. « Le secteur qui est un des principaux pourvoyeurs d’emplois n’est pas en mesure de garantir les emplois qui faisaient hier et qui devraient faire demain toute la richesse de Saly », a-t-il dit en précisant que si la pêche et l’économie se sont développées à Mbour c’est en partie grâce au tourisme. Mais aujourd’hui, déplore-t-il, la chute de la fréquentation de l’ordre de 34 %, avec un millier d’emplois déjà supprimés, la situation devient inquiétante.

Une politique plus dynamique
Les acteurs sont unanimes que le secteur marche à pas de caméléon. Pour le secrétaire général national du secteur de l’hôtellerie, de la restauration, des cafés et bars du Sénégal, le tourisme est un secteur malade qui mérite des soins intensifs. Mamadou Diouf est d’avis que des diagnostics ont été faits et les gens savent où se trouve le mal. « Aujourd’hui, nous avons une position qui gravite au tour du tourisme qui consiste à dire que nous attendons que des jalons soient posés et qui puissent nous donner confiance pour booster le secteur », soutient-il. Selon lui, il faut des mesures pour face aux problèmes que sont l’érosion côtière, le visa biométrique. « Nous avons des hôtels qui sont à six mois sans salaire et plus pour d’autres. Il y a problème et on doit faire face et trouver des solutions, car le tourisme est transversal, donc si le secteur souffre, il va affecter d’autres corps de métier comme la pêche, le transport, l’artisanat, le maraîchage », a noté le syndicaliste. A son avis, la politique qu’il faut mener, c’est une politique de concertation qui permette de toucher du doigt les problèmes et essayer de trouver des solutions menées par l’ensemble des acteurs que sont le gouvernement, les professionnels et les travailleurs pour une mise en œuvre de mécanismes pour sauver le secteur qui est en train de sombrer. Pour Mamadou Diouf, le dialogue social a balisé le chemin qui puisse permettre de trouver des solutions à l’ensemble des problèmes rencontrés à Mbour et dans le pays.
Aujourd’hui, les professionnels vivent d’espoir. Un espoir de voir émerger à l’issue de ce conseil des ministres un véritable plan de sauvetage en faveur du secteur. Selon Ibrahima Sarr et ses camarades, des solutions existent pour inverser la tendance et redonner à la station de Saly ses lettres de noblesse. Mais cela ne pourra se faire sans la mise sur pied d’une stratégie claire et définie de promotion de la destination. Ils invitent l’Etat à une politique beaucoup plus dynamique et volontaire pour faire face. Ils ont lancé un appel de détresse qu’elle qualifie de « sursaut indispensable » pour sauver le secteur. Et ils attendent de ce conseil des ministres beaucoup de décisions qui puissent booster le tourisme et en faire le deuxième levier de croissance pour notre économie nationale.

La station ne veut pas mourir
Année après année, ce secteur crucial pour l’économie locale et nationale vit une convalescence sans égal, avec une activité en berne. Par rapport au plan d’occupation de base de Saly où il n’était prévu que 12 hôtels, la station s’est aujourd’hui retrouvée à plus de 20 hôtels. A cette surcharge sont venus s’ajouter d’innombrables constructions de commerce et un laisser-aller total qui mènent vers une mort programmée de l’activité touristique dans la station balnéaire. Les acteurs notent une absence d’accompagnement qui mène la station vers une impasse sans nom. Selon Ibrahima Sarr, la station ne devrait pas disparaitre pour une raison d’éthique.
« C’est la première station de l’Afrique de l’Ouest. C’était la première expérience du Sénégal en matière de station touristique. C’est vraiment dommage que cette station se trouve dans pareille situation », a fait savoir le président du Comité de station. « Depuis 14 ans, on n’a pas senti l’appui des pouvoirs publics sur la station de Saly. Nous pensons que, de par son importance, de ses infrastructures, de son pouvoir économique et l’impact social qu’elle crée, elle devrait mériter un bien meilleur sort », indique-t-il.
Au début, note-t-il, il y avait une volonté affichée pour faire développer le tourisme, avec un accompagnement en termes d’infrastructures et de maintenance. Mais, depuis 14 ans, regrette-t-il, il n’y aucun suivi. Ibrahima Sarr et ses collègues disent ne pas comprendre que l’Etat continue d’ignorer la station et ouvre de nouvelles stations à Pointe Sarène, Mbodiène, Joal-Finion alors que ces différentes zones ont le même littoral. « C’est ce qu’on refuse de faire à Saly, c’est ce qui se passe à Pointe Sarène », a-t-il relevé.

La grande équation de l’érosion
Aujourd’hui, l’érosion côtière reste un cauchemar pour les professionnels du tourisme. La mer monte, rogne les plages, et ces derniers n’ont pas les moyens pour organiser la résistance face aux éléments. Au fil des années, le rempart est devenu fardeau. Selon Ibrahima Sarr, seuls des brise-lames peuvent sauver la situation, mais ce travail, les acteurs n’ont pas les moyens de l’engager. « Il faut que l’Etat nous aide à finaliser le projet pour savoir une idée de ce que ça va produire. Aujourd’hui, les brises lames restent la seule expérience possible, car c’est ce qui se fait dans le monde entier », a noté M. Sarr. « Au total, il faut neuf brise-lames, mais pour l’instant, aucun n’est prêt. Les travaux avaient débuté, avant d’être à l’arrêt déplore-t-il, les gouvernements se sont succédé, mais c’est la continuité, qui soi-disant est prise en charge par les autorités, mais depuis plus de six mois, aucune avancée notée », déplore-t-il. Selon M. Sarr, les épis sont possibles, mais ne peuvent rien contre les déferlantes. De plus, il y a les effets collatéraux qui peuvent être désastreux pour le village. Mais en attendant que cette plaie soit pansée, la mer boulimique poursuit son œuvre et continue de dévorer les plages. Beaucoup d’entre elles se trouvent menacées de disparition.

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