La Société d'aménagement des zones et côtes touristiques du Sénégal (SAPCO) promet "une gestion durable et concertée" des nouvelles stations balnéaires de Pointe Sarène, Mbodiène et Joal-Finio, pour éviter une reproduction du modèle de Saly.
"Nous voulons dans ces nouveaux sites, une gestion durable et concertée, qui va impliquer tout le monde pour que le tourisme soit profitable aux populations locales", a déclaré le DG de la SAPCO, mardi, au terme d'une visite à Pointe-Sarène et à Saly-Portudal.
Ce déplacement de Paul Faye intervient quelques jours après une sortie des hôteliers engageant la responsabilité de la SAPCO dans la situation selon eux peu reluisante de la station balnéaire de Saly. "Il faut éviter les péchés de la station balnéaire de Saly-Portudal", a-t-il dit à ses interlocuteurs.
Site par excellence du balnéaire au Sénégal, la destination de Saly Portudal se trouve actuellement sous la menace de l'érosion côtière, un problème parmi d'autres qui y font craindre un essoufflement de l'activité touristique.
Cette station balnéaire qui compte une vingtaine d'hôtels voit ses côtes rognées au fil des ans par la mer qui entoure la zone sur une bonne partie de sa surface. Cette situation inquiète les acteurs du tourisme et autres activités annexes, étant entendu que sans plage, le tourisme balnéaire ne serait pas viable.
A cette difficulté, il faut ajouter les conséquences de la parahôtellerie, consistant essentiellement en de nombreuses auberges et appartements meublés qui détournent la clientèle des hôteliers, soumis à des taxes et qui n'ont de cesse de dénoncer une concurrence déloyale.
Aussi, le directeur de la SAPCO a-t-il annoncé la reprise des travaux destinés à arrêter l'avancée de la mer, prévus pour six mois. "Il faut savoir que l'érosion est un phénomène mondial dû à un problème d'aménagement. Il n'y a pas eu de plans harmonisés pour lutter contre ce phénomène", a-t-il fait valoir.
"Il faut aussi dire que les hôteliers ont aussi été responsables de ce phénomène parce qu'ils n'ont pas respecté les plans d'aménagement. Nous constatons que c'est extrêmement difficile que les outils de travail des hôteliers ne soient pas fonctionnels à cause de l'avancée de la mer", a-t-il relevé.
Paul Faye a également fait état de la volonté de la SAPCO de travailler à la restauration du patrimoine forestier de la station de Saly-Portudal. Dans cette perspective, a-t-il fait savoir, un groupe sud-africain a été contacté pour l'érection d'un jardin botanique dans le périmètre forestier de Saly-Portudal.
M. Faye a préconisé la mise en place d'un cadre de concertation qui regroupera la SAPCO, les hôteliers et les acteurs, dans le but de travailler à l'apaisement du climat au niveau de ce secteur de l'économie nationale.
"Saly a été aménagée dans un contexte particulier où il y a eu une coexistence entre le villageois, les hôteliers et les acteurs qui gravitent autour du tourisme, sans pour autant qu'il y ait une approche harmonisée, chacun faisant comme bon lui semble", a-t-il observé.
"Dans les nouveaux sites, a ajouté le DG de la SAPCO, nous essayons de gérer les choses ensemble (gens du village, investisseurs et autres acteurs). C'est ainsi qu'on pourra éviter les péchés de Saly. Puisqu'à Pointe-Sarène on va laisser aux villageois leur aire de pâturage, de pêche, de jeu, etc."
"Nous voulons apporter à Pointe-Sarène le développement économique" en travaillant à faire des populations locales de "véritables acteurs de l'économie", a-t-il déclaré.
"Nous voulons dans ces nouveaux sites, une gestion durable et concertée, qui va impliquer tout le monde pour que le tourisme soit profitable aux populations locales", a fait valoir le DG de la SAPCO, qui s’est engagé pour la requalification de Saly et l'embellissement de la principale route menant à cette station.