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Enquête Plus N° 891 du 3/6/2014

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Ama Baldé (au lendemain de son combat):‘’J’ai envoyé une poule chez Malick Niang’’
Publié le mercredi 4 juin 2014   |  Enquête Plus


Lutte:
© aDakar.com par DF
Lutte: Ama Baldé fait chuter Malick Niang
Dakar, le 1 Juin 2014- Ama Baldé (Pikine) a battu Malick Niang (Yoff) lors d’un combat de lutte avec frappe, dimanche au stade Demba Diop de Dakar, lors du "Drapeau Malick Gackou".


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Les lendemains de victoire sont toujours euphoriques chez les lutteurs. A Pikine, quand Ama Baldé gagne, c’est pire. Difficile d’accéder à sa demeure. Absent à notre arrivée, le fils de Falaye Baldé a été assailli par ses fans à son retour. Dans un tohu-bohu qui a déteint sur la sérénité de l’entretien qui suit. Mais il a eu quand même le temps de dresser quelques perspectives.



Vainqueur de Malick Niang dimanche, quels sont vos sentiments au lendemain de cette victoire ?

Gagner, c’est toujours un grand plaisir. C’est une victoire comme les autres. Il faut toujours croire en soi. Et lorsque j’ai accepté ce combat, c’était bien pour battre Malick Niang, pas pour autre chose. On l’a réussi aujourd’hui grâce à mon travail. La préparation a été très difficile, c’est pourquoi je tiens à remercier tous les lutteurs qui m’ont aidé dans la préparation de ce combat. Il me sera très difficile de les citer, mais ils se reconnaîtront dans mes propos.

Pikine s’était fortement mobilisé pour vous soutenir. Comment avez-vous géré cette pression ?

Peut-être que cela va vous sembler bizarre, mais je n‘ai pas eu de pression dans ce combat ! La seule pression qui m’animait était l’attente de victoire des supporters. Tout Pikine s’est mobilisé comme un seul homme pour me pousser à la victoire. La défaite m’était interdite. Mais le reste, je l’ai géré sans problème. Tout ce que j’ai fait, c’est pour eux et pour mon père.

Malick Niang a dit beaucoup de choses sur vous avant le combat, notamment sur vos talents de danseur, votre ’’nullité’’. Qu’est-ce que cela vous a fait ?

Ces propos ne m’ont nullement touché. Je les ai mis sur le compte de la bataille psychologique et rien de plus. Il voulait me déstabiliser, mais c’était peine perdue. Moi, je suis un lion. Il est trop petit pour m’énerver. Dans ce combat, j’avais déjà décidé de marcher sur lui. Mais, je pense avoir mérité cette victoire.

Votre adversaire cherchait-il à vous humilier ?

Il ne me connaît pas, c’est tout ! Il ne me prenait pas pour un adversaire sérieux, il m’a sous-estimé. Mais c’est peut-être parce qu’il n’a pas suivi ma carrière. Il voulait aussi prouver son statut de favori. Ce qui est compréhensible car on est tous passé par là. Pourtant, je lui avais dit qu’un fils de lion resterait toujours un lion. C’était un combat de guerrier et on l’a prouvé dans l’arène. Moi, j’avais promis à mon père la victoire, je pense y être parvenu.

J’ai senti son absence, mais cela m’a aidé à me surpasser pour gagner. De son vivant, mon père m’a toujours dit que je pouvais battre Malick Niang. Et tout le monde sait que c’est grâce à lui que j’ai accepté ce combat. La préparation a été dure, mais je savais en âme et conscience que je pouvais le battre dans la bagarre. Car je l’ai travaillée dans ma préparation. Ce n’était pas gagné d’avance, mais Malick Niang ne pouvait pas me résister.

Après Malick Niang, à qui le tour ?

Il y en a beaucoup. Je peux vous citer des noms, mais je ne le ferai pas. Les gens savent quels sont mes potentiels adversaires.

Certains avancent le nom de Modou Lô ?

Non. Je n’ai pas encore atteint son niveau, mais je prie Dieu de l’affronter un jour. C’est un rêve. En attendant, il me faut faire le vide autour de moi avec les lutteurs de ma génération.

Qui sont-ils ?

Je pense très fort à Zoss, Ness, Gouy-Gui, Lac Rose, Garga Mbossé et Cie. Nous sommes de la même génération et on doit s’affronter. Je suis là pour tout le monde. Ce sont des duels importants à mes yeux. Je n’ai pas oublié Papa Sow, qui est également un adversaire potentiel.

Mystiquement, comment avez-vous trouvé Malick Niang ?

Il est comme tous les lutteurs de la place. Je ne crois pas au mystique. La preuve, c’est à un mois du combat que j’ai commencé les bains et tout. Tout ce que je voulais, je l’ai eu dans le travail. Le reste n’était que complémentaire.

Des rumeurs disent que vous avez infiltré le camp de Malick Niang.

Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’ai envoyé une poule chez lui. Mais je n’ai pas mis les pieds à Yoff. Je n’ai pas le temps à ça. Car j’avais d’autres chats à fouetter.

C’est quoi le bandage sur votre pouce droit ?

Je me suis blessé au doigt et au cou. Il m’a donné des coups qui m’ont touché. J’étais complètement KO à un moment du combat. J’ai riposté, car il me fallait la gagne et rien d’autre. Il ne pouvait pas me battre dans la lutte. Il a tout tenté, mais j’ai résisté. Il pensait m’avoir dans la bagarre, mais en vain... Avec votre permission, je voudrais présenter mes condoléances à la famille de mon supporter qui est décédé. C’était la première fois qu’il se rendait au stade pour suivre un combat. Malheureusement, on l’a tué. C’est un acte que je condamne fermement. On prie pour que Dieu l’accueille dans son Paradis.

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