Encore un autre drame sur nos routes. Hier, le réveil a été brutal ! On n’a pas encore fini de pleurer la disparition de 16 personnes suite au chavirement d’une pirogue à Ouakam, qu’on annonce un violent accident sur la route de Louga dont le bilan est estimé à 24 décès et une cinquantaine de blessés. Un vrai drame humanitaire !
Par Dieynaba KANE – Le Sénégal est en deuil. Après Saint-Louis, Thiawlène et Ouakam où des vies ont été englouties ces dernières semaines, la route a encore fait des victimes. Et c’est violent… Un accident à quelques kilomètres de la ville de Louga a fait hier 24 morts et près d’une cinquantaine de blessés. Selon les premières informations, le bus en provenance de Dioudé Diabé, village situé dans l’île à Morphil, s’est renversé vers les coups de 7 heures. Le gouvernement, à travers le ministère de la Santé, a, dans une note, fait le bilan provisoire du drame. Ainsi, il est fait état de 76 victimes, les 54 ont été admises au Service des urgences. Toujours dans le document, le ministère de la Santé renseigne que sur les 24 décès, «les 22 ont été enregistrés sur le site de l’accident, un à l’admission au Sau et un autre à Saint-Louis». Il a été constaté également «3 cas graves évacués sur Saint-Louis, 6 personnes évacuées sur Saint-Louis pour body-scanner, 30 blessés hospitalisés au niveau de l’Hôpital régional de Louga dont 4 graves admis au niveau du bloc opératoire, et 15 blessés légers admis au niveau du centre de santé». S’agissant de la gestion des corps, les services dudit ministère font savoir que sur 24 corps, 13 ont été identifiés pour le moment et le processus d’identification suit son cours. Cet accident rappelle celui de Sakal, qui avait fait de nombreuses victimes.
Dans l’après-midi d’hier, une délégation gouvernementale, avec Antoine Diome le ministre de l’Intérieur, Samba Ndiobène Kâ, ministre du Développement communautaire, Mansour Faye, ministre des Transports terrestres, s’est rendue sur place. Les autorités se sont rendues à l’Hôpital régional de Louga pour s’enquérir du bilan humain et de la prise en charge des blessés. Le ministre de l’Intérieur, après avoir présenté ses condoléances aux familles des victimes, a déploré le surnombre de passagers à bord du car. «Sur la carte grise, il est indiqué que le nombre maximum de passagers est de 60, mais il y avait 76 personnes dans le véhicule», a fustigé M. Antoine Diome.
Le ministre de l’Intérieur déplore le surnombre de passagers
L’autre fait marquant, souligne-t-il, «c’est le transport des enfants». Et le ministre d’expliquer : «Il y a des normes pour transporter des enfants. Sur ce site, on a déploré 4 enfants. On a de vieilles habitudes comme celle de mettre des enfants sur soi, ce n’est pas acceptable.» M. Diome a par ailleurs promis que la problématique du surnombre va être prise «en charge avec les acteurs du secteur».
Comme pour répondre aux interrogations sur l’efficacité des mesures prises par le gouvernement lors du Conseil interministériel sur la sécurité routière, le 10 janvier 2023, Antoine Diome a tenu à rassurer. «Les 23 mesures prises sont en train d’être appliquées. Entre hier et aujourd’hui, la gendarmerie a procédé au contrôle de 791 véhicules. Seize ont été immobilisés pour différentes infractions comme le défaut de lumière ou le surnombre de passagers», a-t-il déclaré.
Pour rappel, le 8 janvier dernier, une collision entre deux bus avait causé la mort d’environ 40 personnes à Sikilo, dans la région de Kaffrine. Face à cette situation, le gouvernement avait annoncé dans la foulée de nouvelles mesures dont l’interdiction des voyages nocturnes des bus et l’utilisation de pneus d’occasion. Des mesures qui ne semblent pas encore donner les résultats escomptés.