Le dispositif sécuritaire dressé par les autorités autour du domicile à Dakar de l’opposant
sénégalais Ousmane Sonko, candidat à l’élection présidentielle de 2024, a été levé, a constaté
lundi une journaliste de l’AFP.
"Le dispositif a été levé", a confirmé à l’AFP Ousseynou Ly, porte-parole du parti Pastef, qui a
précisé que l’opposant, condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une afaire de
moeurs, n’avait pas été arrêté.
M. Sonko était bloqué par les forces de sécurité chez lui dans la capitale, "séquestré" selon
lui, depuis le 28 mai.
M. Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une afaire de mœurs,
un verdict qui le rend inéligible en l’état, selon ses avocats et des juristes. Sa condamnation a
engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16
morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.
Le leader de Pastef a ensuite prédit dans un entretien un "chaos indescriptible" s’il est
empêché d’être candidat à la prochaine élection présidentielle.
Le ministre de l’Intérieur Antoine Diome avait justifié les "restrictions" imposées à M. Sonko
par les appels lancés par ce dernier à la "résistance".
"Quelqu’un qui se lève pour dire qu’il va faire une caravane (un cortège), qu’il va faire des
rassemblements sans déclaration (préalable)... on constate des décès, est-ce qu’on va le
laisser faire le tour du Sénégal, faire des rassemblements et compter les morts derrière ? On
ne peut pas", avait-il déclaré.
L’opposant, investi candidat par son parti, a par ailleurs été le 8 mai condamné à six mois de
prison avec sursis lors d’un procès en appel pour difamation, une peine largement perçue
comme le rendant inéligible pour la présidentielle. Mais il n’a pas encore épuisé ses recours
devant la Cour suprême.