Le taux de diabétiques dans la région de Saint-Louis est un problème croissant qui nécessite une attention immédiate. C'est dans ce cadre que l'ONG Humanité et Inclusion (HI) déroulera dans la région Nord la phase 2 du projet "Ensemble contre le diabète à Saint-Louis". Une dizaine de collectivités territoriales des départements de Dagana et de Saint-Louis sont concernées par le projet pour diverses activités durant la période 2023-2026.
Le diabète est une maladie chronique qui touche de plus en plus de personnes dans la région du Nord, appauvrissant les familles et mettant une pression énorme sur les services de santé. Cependant, beaucoup reste à faire pour lutter contre cette maladie dans la région de Saint-Louis. Raison pour laquelle l'Association des diabétiques de Saint-Louis continue de travailler pour sensibiliser la population, mobiliser les patients et améliorer la prise en charge de la maladie. Le diabète de type 2 est prévalent dans la région de Saint-Louis, principalement en raison de l'obésité, du manque d'activité physique et de l'adoption d'un régime alimentaire malsain d'une grande partie des populations. Des facteurs de risque sont souvent exacerbés par des conditions de vie précaires et une pauvreté généralisée.
Pour le président régional des Malades diabétiques de Saint-Louis, la situation est préoccupante et le taux de prévalence de la région est assez révélateur. "Au moment où le taux national affiche 3,4 %, celui de la région de Saint-Louis pointe à 15,95 %. D'où l'urgence d'intervenir pour freiner la grande marge de progression de la maladie du diabète dans la région et essayer d'arrêter les complications qui peuvent en découler.
C'est pourquoi nous accueillons à bras ouverts la seconde phase du projet ‘Ensemble contre le diabète à Saint-Louis’ pour pouvoir mener à bien nos différentes activités de sensibilisation et d'information dans les départements ciblés de Saint-Louis et de Dagana", a déclaré le président Mamadou Diop. Avant de rappeler que les conséquences du diabète sont graves et peuvent entraîner des complications à long terme, telles que les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, les problèmes rénaux et la cécité, les amputations.
"Il existe un manque de connaissances sur le diabète, ce qui retarde souvent le diagnostic et le traitement de la maladie. Avec l'accompagnement des partenaires, nous tenterons de toucher le maximum de personnes à la base pour transmettre des connaissances sur le diabète afin d'éviter les complications. Déjà, durant la première phase, nous avons été assez capacités pour parler aux populations et montrer également aux malades qu'on peut vivre avec le diabète sans complications. Un atout que le patient doit capitaliser pour pouvoir mener ses activités socioéconomiques sans problème et en bonne forme", a ajouté M. Diop.
La nécessaire sensibilisation de la population
Mais pour remédier à cette situation alarmante, a-t-il poursuivi, il est nécessaire de mettre en place des mesures visant à promouvoir un mode de vie sain, à sensibiliser la population sur les dangers du diabète et à améliorer l'accès aux soins de santé.
Il est également important de mobiliser des ressources financières et des partenariats afin de soutenir les efforts de lutte contre le diabète dans la région de Saint-Louis. Une approche multifactorielle comprenant à la fois des actions de prévention et de prise en charge est essentielle pour réduire l'impact du diabète sur la santé de la population.
Pour le chef de programme à l'ONG Humanité et Inclusion, Ahmed Gadiaga, le projet "Ensemble contre le diabète à Saint-Louis", l'organisation s'efforce d'améliorer la prise en charge des personnes atteintes de cette maladie chronique dans la région Nord. "Dans la phase 1 du projet bouclé en 2022, nous avons joué un rôle primordial dans le renforcement des capacités des prestataires de santé de la région. Des formations et des ateliers ont été organisés pour les mettre à niveau aux dernières avancées dans le domaine du diabète et de les former aux meilleures pratiques de prise en charge des patients. Grâce à ces formations, les professionnels de santé sont en mesure de dépister plus précocement les cas de diabète et de fournir un accompagnement adéquat aux patients. Dans la phase 2, la communication sera accentuée sur le changement de comportement et le renforcement de capacités des relais communautaires", a déclaré Ahmed Gadiaga.
Mais grâce aux efforts constants des autorités sanitaires nationales, des partenaires dont Humanité et Inclusion (HI), le World Diabetes Foundation (WDF) et l'UFR Santé de l'UGB, la lutte contre le diabète dans la région saint-louisienne a connu de réelles avancées. La sensibilisation accrue, le renforcement des capacités des professionnels de santé, les programmes de dépistage et les activités de réadaptation ont permis d'améliorer la prise en charge des personnes atteintes de diabète, de réduire les complications et d'améliorer leur qualité de vie.