Abdoulaye Tall, l’un des avocats d’Ousmane Sonko, a partagé ses remarques sur cette situation lors d’une interview avec Jeune Afrique.
« Le jugement a été partagé, mais la décision n’a pas encore été formalisée au niveau du greffe », a-t-il précisé, indiquant que le processus de formalisation pourrait être complété en 24 heures. Cependant, il ajoute avec prudence, « La disponibilité et l’exécution sont deux choses. L’exécution se fait sur instruction du ministre de la Justice et, in fine, de la présidence [donc de Macky Sall]. C’est à eux de décider, mais nous les attendons de pied ferme.»
L’emprisonnement de Sonko, pourrait avoir des implications majeures sur la scène politique nationale. Cette décision judiciaire et ses répercussions pourraient devenir un moment déterminant dans la politique sénégalaise, influençant les futurs rapports de force au sein du pays.
Pour rappel, suite à la proclamation de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko le 1er juin, une série de manifestations a éclaté à travers le Sénégal. Ces manifestations, marquées par une tension palpable, ont malheureusement dégénéré en affrontements violents. Selon les sources, le bilan humain de ces échauffourées s’établit entre 16 et 30 morts.
C’est à la veille de la célébration de la Tabaski que le document a finalement été divulgué. Poursuivi pour viols mais condamné le 1er juin dernier à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor était jusqu’à présent chez lui, à Dakar, sous la garde des forces de sécurité.
Immédiatement après le verdict, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, avait assuré qu’Ousmane Sonko pouvait être arrêté « à tout moment ». « Il faut d’abord que la décision soit disponible, avait-il précisé quinze jours plus tard, alors qu’Ousmane Sonko n’avait toujours pas été arrêté. Une fois que la décision lui est notifiée, lui-même se constitue prisonnier, ou le parquet va le cueillir. »