Les populations riveraines de la mer entre Rufisque et Bargny n'en reviennent toujours pas. Le temps d'une nuit, la furie de la mer et de ses vagues ont installé la désolation et la tristesse avec sont lot de destructions et de matériels perdus. Plusieurs pirogues ont été détruites, deux blessés et, heureusement aucune perte en vie humaine n'est à signaler.
Ce ne sont pas moins de 45 pirogues et leurs équipements d’une valeur estimée à deux cent millions de francs CFA qui ont été détruits par les vagues de l’océan dans la nuit de vendredi à samedi, à Bargny, si on croit Thiane Wade, coordonnateur du conseil local des pêches Rufisque, Bargny et Sindou. « Nous avons actuellement recensé 46 embarcations détruites par les vagues. Et il existe d’autres embarcations que nous n’avons pas encore vues. Nous n’estimons pas exactement les pertes que nous avons subies à l’heure actuelle, parce qu’en plus des pirogues les moteurs et les filets ont aussi été emportés», a-t-il indiqué.
A l'en croire, les populations n’ont rien vu venir et ont été par conséquent prises au dépourvu par les vagues dont les hauteurs dépassaient la quinzaine de mètres. Ce sont les hauts parleurs des mosquées qui ont sonné l’alerte à Bargny. « C’est hier vers 00 heure que nous avons été alertés par les haut-parleurs de la mosquée de la destruction de nos embarcations par la mer. Après avoir rangé les pirogues détruites, nous ignorions que la mer n’avait pas fini de causer des dégâts, puisque d’autres embarcations ont été par la suite détruites par les vagues », a t--il expliqué. Il a souligné que la crainte des acteurs de la pêche dans cette ville du département de Rufisque est que ‘‘les vagues, avec des prévisions qui ne rassurent pas, causent encore d’autres dommages’’.
A Bargny comme à Thiawlène, Mérina Keury Kao et Keury Souf, (dans une moindre mesure) dans la commune d’arrondissement de Rufisque-Est, les maisons ont été envahies par les eaux emportant tout sur leur passage. N’eussent été la promptitude de l’intervention des communes et des partenaires, les dégâts allaient être plus lourds, a expliqué le préfet du département. «Nous avons salué l’intervention des communes de Rufisque et Bargny, mais aussi des partenaires comme la Sococim qui ont permis d’évacuer les eaux des maisons. C’est pourquoi la situation est aujourd’hui maitrisée», a dit Alassane Sall. Le représentant de l’Etat a déploré deux blessés dont une personne avec une fracture au niveau du bras. Même son de cloche chez les populations. « Nous avons l’assistance des autorités. Les autorités municipales sont là. Elles ont déployé des engins avec lesquels, les eaux qui ont envahi les quartiers sont évacuées. La Sococim surtout a aussi déployé des moyens logistiques assez conséquents, pour faciliter l’évacuation des eaux. Le commandant du camp Moussa Dioume de Bargny nous a aussi apporté son soutien », a expliqué Thiané Wade.
A Rufisque la présence de la digue de protection récemment inaugurée a permis d’atténuer les effets de cette nouvelle furie de la mer qui cette fois ci a épargné les cimetières de Thiawlène qui avaient suscité l’émoi des populations avec les corps exhumés par les eaux. « Contrairement à 2007, cette fois ci aucun corps n’a été exhumé. La digue de protection a été d’une grande utilité. Sans la digue, les dommages auraient été plus importants, parce que beaucoup de tombes seraient à nouveau emportés par la mer », a soutenu le gardien, Feug Ndiaye. C’est d’ailleurs pourquoi, à Bargny, les populations du quartier Guedj demandent l’érection d’une digue de protection . « La situation du quartier Guedj fait que l’eau infiltre facilement ce quartier qui est une presqu’île. Nous demandons l’érection d’une digue de protection depuis les années 1960, nous demandons en vain l’érection d’une digue de protection à Bargny, parce que ce qui se passe actuellement est un phénomène récurent chez nous. Et cette année, nous sommes surpris par l’ampleur du phénomène », s’est exclamé M. Wade. Et d’ajouter : « nous attendons actuellement l’aide des autorités étatiques, en l’occurrence celles du ministère de la Pêche et de l’Intérieur, car il y a des possibilités que les vagues reviennent pour causer à nouveau des dégâts".