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Saint-Louis - Pénurie d’eau potable: Les populations râlent, la Sones tempère
Publié le lundi 26 juin 2023  |  Enquête Plus
Magal
© aDakar.com par SB
Magal Touba 2019 entre festins et pénurie d`eau
Touba, le 17 octobre 2019 - Le Magal de Touba 2019 est célébré ce 17 octobre. Dans la ville sainte, les scènes de festins sont nombreuses. Le manque d`eau est également encore au rendez-vous.
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La ville de Saint-Louis est confrontée à une grave pénurie d'eau potable depuis plusieurs mois. Dans la vieille cité, aucun quartier n'est épargné du calvaire. Les populations sont obligées de faire avec les coupures d’eau régulières et qui durent souvent plusieurs jours consécutifs. Pour dénoncer les coupures d'eau potable dans les robinets de la ville, les habitants du populeux quartier de Pikine ont organisé, jeudi, une manifestation pacifique à travers les grandes artères du faubourg de Sor. Toutefois, les services de la Sones et de la Sen’Eau promettent des solutions d'urgence pour combler le gap et atténuer la souffrance des populations.


Depuis plusieurs mois, les habitants de la ville de Saint-Louis sont confrontés à des coupures d'eau potable fréquentes et prolongées, souvent sans préavis. Cette situation a des conséquences graves sur la vie quotidienne des populations, qui sont obligées de parcourir de longues distances pour s'approvisionner en eau potable ou de recourir à des camions-citernes pour obtenir quelques bidons d'eau.

Face à cette situation insoutenable, les riverains du quartier de Pikine Gouye-Gui ont battu le macadam pour exprimer leur mécontentement et demander des solutions concrètes aux autorités compétentes. La manifestation a rassemblé plusieurs centaines de personnes, de tout âge, des deux sexes, qui ont défilé dans les rues du quartier en scandant des slogans « Eau pour tous, tout de suite ! », « Pas d'eau, pas de vie !", "Pas d'eau, la santé menacée", entre autres. Pendant des heures, sous le chaud soleil, les manifestants ont tapé sur des bassines, seaux et bidons vides en tirant à boulets rouges sur les services nationaux de production et de distribution d'eau potable.

Brassard rouge bien noué autour de l'avant-bras, dégoulinant de sueur, une manifestante crie son ras-le-bol. "La pénurie d'eau affecte notre santé et notre hygiène. Nous ne pouvons pas nous laver correctement ni faire la vaisselle. C'est très difficile. Les populations sont vraiment fatiguées. L'eau est essentielle à la vie, nous ne pouvons pas vivre sans ce liquide précieux. Nous sommes dans une situation très précaire. Donc, qu'on nous fournisse suffisamment d'eau, c'est tout ce que nous exigeons", a martelé Yaye Lissa Gaye.

Venu apporter son soutien et sa solidarité aux populations de Pikine, le leader du mouvement citoyen Pikine actions pour la citoyenneté (Pac), Pape Faye a déversé sa bile sur la Sen’Eau et la Sones. "Les pouvoirs publics doivent prendre des mesures pour résoudre ce problème de manière durable, afin que la population puisse bénéficier d'un accès régulier à l'eau potable. La Sones, en tant que société du patrimoine, doit revoir sa copie. Elle promet toujours de résorber le gap sans jamais y parvenir. Malgré les robinets qui sont à sec en permanence, les factures de la Sen’Eau restent toujours trop chères. Ce qui prouve que le bien-être des populations ne les préoccupe pas. Tout ce qui les intéresse, c'est le bénéfice réalisé sur le dos des gorgorlous sénégalais", a râlé M. Faye.

La Sones promet de livrer les travaux en août prochain

Les habitants de Pikine ne sont pas les seuls à souffrir de ce manque d'eau potable dans la ville de Saint-Louis. De nombreux autres quartiers sont touchés par ces coupures d'eau, qui sont souvent liées à un déficit de production et de distribution dans le réseau d'eau potable. Les populations exigent des réponses immédiates et des actions concrètes pour garantir un accès à l'eau potable pour tous. Pour les organisateurs de la manifestation, ce rassemblement est un signal fort envoyé aux autorités. "Nous sommes prêts à nous remobiliser encore pour défendre nos droits fondamentaux à l'eau potable et à une vie digne. Il est temps que les autorités prennent la mesure de cette situation grave et trouvent des solutions efficaces pour garantir l'accès à l'eau potable pour tous les habitants de la ville", a déclaré le vice-président du Conseil de quartier de Pikine 2.

Une invite des populations qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. C'est dans ce cadre que les responsables de la Sones, en compagnie d'organisations de consommateurs, de délégués de quartiers, de badjene goxx et de la société civile ont effectué des visites guidées sur les différents chantiers de Saint-Louis et de Ndiock Sall, dans la région de Louga.

Pour le responsable des travaux de la Sones, Abdou Diouf, les raisons de cette crise sont multiples. "Tout d'abord, l'augmentation de la population de la ville a entraîné une augmentation de la demande en eau potable. Les infrastructures existantes ne sont plus suffisantes pour subvenir aux besoins des Saint-Louisiens. Mais des travaux d'urgence sont en phase de finition à Saint-Louis et à Ndiock Sall pour soulager le calvaire des populations", a expliqué M. Diouf.

Revenant sur la situation dramatique des usagers du populeux quartier de Pikine, le directeur des travaux de la Sones signale que celle-ci sera bientôt un vieux souvenir.

"Les travaux engagés à Ndiock Sall ont permis de forer deux forages pour renforcer la production journalière vers la ville de Saint-Louis et les localités traversées par le projet. Ainsi, dès son achèvement vers la fin du mois d'août, près de 8 000 m3 seront injectés dans le réseau via le château d'eau de Leybar pour uniquement alimenter le quartier de Pikine. Cette quantité d'eau sera largement suffisante pour résorber le gap journalier des populations de cette zone. Sur un linéaire de 50 km, l'entreprise qui a en charge le raccordement et la pose des tuyaux est à moins de 6 km du château d'eau", a détaillé Abdou Diouf. Avant de signaler que les travaux de la seconde unité de pompage de Bango sont réalisés à plus de 95 % et le château d'eau de Sanar est très en avance dans sa réalisation.

"Cette unité aura une capacité de pompage de 15 000 m3/jour. Les deux unités combinées produisent plus de 32 000 m3/jour. Une production qui couvrira entièrement les besoins des populations de la vieille cité en eau potable. Par souci de transparence, nous avons invité les représentants des populations pour qu'ils constatent de visu l'état d'avancement des travaux. Donc, nous demandons aux usagers un peu de patience pour régler durablement ce problème de fourniture d'eau. En attendant, avec la collaboration de nos collègues de la Sen’Eau, nous allons densifier la rotation des camions-citernes dans les quartiers, pour approvisionner les populations ", a invité M. Diouf.
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