134ème édition de l’appel de Seydina Limamoulaye : Les sites layènes retenus dans le plan de modernisation des cités religieuses #aDakar

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134ème édition de l’appel de Seydina Limamoulaye : Les sites layènes retenus dans le plan de modernisation des cités religieuses

Publié le lundi 2 juin 2014 | Le Soleil

© aDakar.com par DF
Les grandes figures de la confrérie Layène font l`objet d`une exposition
Dakar, le 1 Juin 2014- Une exposition parmi les manifestations marquant la 134e édition de l`Appel de Limamou Laye revisite la vie et l`œuvre de dignitaires layènes, du khalife actuel au fondateur de cette confrérie musulmane sénégalaise dont des archives de correspondances mettent en exergue les persécutions de la part du colonisateur.

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Comme toutes les familles religieuses du pays, les Layènes, à travers les villes de Ngor, Yoff Diamalaye, Cambéréne, Malika, Yeumbeul, etc. continueront de bénéficier des investissements publics dans différents domaines. C’est ce qu’a fait savoir, samedi, Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l’Intérieur, à l’occasion de la cérémonie officielle qui a mis fin à la commémoration de l’anniversaire du 134e Appel de Seydina Limamou Laye à Yoff Diamalaye.

« Le président de la République vous réaffirme son engagement à soutenir les familles religieuses du Sénégal qui seront traitées avec le même respect, la même dignité et la même considération », a déclaré Abdoulaye Daouda Diallo. Dans cette dynamique, poursuit le ministre, Ngor, Yoff, Diamalaye, Cambéréne, Malika et Yeumbeul continueront de bénéficier des investissements publics dans le domaine de l’assainissement, des infrastructures, de l’énergie électrique, de la santé, de la sécurité, etc. Il était à la tête d’une forte délégation composée de Mme Aminata Tall, présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), du ministre d’Etat, Mbaye Ndiaye, du ministre de l’Energie, Maimouna Ndoye Seck, du ministre conseiller Amsatou Sow Sidibé, du Secrétaire général du gouvernement, Seydou Guèye, du directeur du Coud, Abdoulaye Diouf Sarr, du maire de Dakar, Khalifa Sall, du gouverneur et du préfet de Dakar. « Je voudrais d’abord rendre grâce à Allah, le Tout-puissant, qui nous a permis de prendre part à cette cérémonie marquant le 134e anniversaire de l’Appel de Seydina Limamou Al Mahdi. Je voudrais, à nouveau, vous présenter les condoléances de la République à l’occasion du rappel à Dieu de notre maman, Sokhna Lali Laye. Le chef de l’Etat, en venant partager cette douleur avec vous, dès qu’il a été informé de cette triste nouvelle, a montré qu’au-delà de l’affection qu’il a pour la communauté layène, qu’il était un fils de la famille », a estimé Abdoulaye Daouda Diallo.

Flambeau haut porté
Selon lui, l’Appel lancé en 1883 par Seydina Limamou Laye en direction des hommes et des « djinns » dans une période de colonisation française est inscrite en lettre d’or dans l’agenda des manifestations religieuses au Sénégal. Il ajoute que Seydina Issa Rohou Laye, fils de Seydina Limamou Laye, a porté haut ce flambeau de défense de l’Islam et du rayonnement de la confrérie layène. Et son éminence Elhadji Abdoulaye Thiaw Laye en est le digne continuateur. « Je voudrais saluer en lui un des plus illustres bâtisseurs de la paix, de la liberté et de la démocratie dans le monde. En effet, cet ancien combattant de la Deuxième guerre mondiale s’est battu au péril de sa vie contre la barbarie, l’ignorance et la dictature », a-t-il soutenu. Toujours dans cette lancée, Abdoulaye Daouda Diallo a salué la contribution de la famille layène dans la consolidation de l’unité nationale car, dit-il, les disciples layènes ont fini de reléguer au second plan leur appartenance ethnique où raciale pour ne mettre en avant que leur fraternité en Islam.
Par ailleurs, relève le « premier policier du pays », la commémoration du l’anniversaire du 134e Appel se déroule dans un contexte particulier marqué par une situation alarmante au Mali, au Nigeria et en République centrafricaine. « Le chef de l’Etat m’a chargé de vous demander de continuer à prier pour que la paix règne dans le pays et dans la sous-région et pour une paix définitive en Casamance.

Prières pour la paix
Des prières sont aussi sollicitées, à l’approche de la saison hivernale, pour que celle-ci soit pluvieuse et sans inondation, avec des récoltes abondantes et bénéfiques pour notre pays. Nous sollicitons également votre prière et votre acte dans la réalisation du Plan Sénégal émergent (Pse) qui devrait se traduire par le bien-être des populations sénégalaises », a conclu le ministre de l’Intérieur. De son côté, le fils du Khalife et président du Comité d’organisation de l’Appel, Seydina Issa Laye, reconnaît que toutes les demandes formulées pour le bon déroulement de l’édition cette année ont été satisfaites. Il a vivement remercié le président Macky Sall et son gouvernement pour la considération qu’ils ont donné aux Layènes. « C’est la première fois, depuis le Président Senghor en passant par Diouf et Wade, que l’Appel de Seydina Limamou Laye a été évoqué en Conseil des ministres. Et c’est le président Macky Sall qui l’a fait. Nous lui en remercions », a dit le fils du Khalife.

AU « YOOR YOROU DIAMALAYE » : « Ceux qui sont compétents et dignes de confiance sont très souvent dans l’ombre », selon l’imam Makhtar Laye
Les lampions se sont éteints sur la 134e édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye. Au cours du « Yoor Yorou Diamalaye » qui s’est déroulé samedi dernier, l’imam Mouhamadou Makhtar Laye a déploré le fait que des gens compétents et dont l’éthique et la morale ne font l’objet d’aucun doute soient à l’écart.
Sur l’esplanade du mausolée de Seydina Limamou Laye, une foule immense, à perte de vue, vêtue de blanc et assise à même le sol. Dans une belle chorégraphie des mains, les panégyriques à l’endroit du Mahdi s’enchaînent. Bien que le lieu semble avoir atteint sa capacité maximum, les disciples continuaient d’affluer. Femmes, hommes, enfants, tous tiennent à être témoin du dernier acte de cette 134e édition de l’Appel fait aux hommes et aux djinns (génies) par le Mahdi pour un retour vers le Seigneur. La ferveur était religieuse. Les chanteurs layènes ont tenu en haleine pendant des heures les fidèles venus d’horizons divers. D’ailleurs, il y a eu beaucoup de jeunes qui sont tombés en transe parce que gagnés par l’émotion ainsi que par la portée et le sens du message du Mahdi. Difficile d’avoir un nombre précis de fidèles victimes de cela. Par endroit, les va et vient des éléments des sapeurs-pompiers et de la Croix-Rouge au secours des fidèles en transe perturbent le bon déroulement de la cérémonie religieuse.
En fait, c’est en 1883, déjà orphelin de père, que Seydina Limamou Lahi (Psl) perd sa mère et s’enferme trois jours sans boire ni manger. Au terme de ces trois jours, il dit être l’envoyé de Dieu. Il conjura ses concitoyens et tous les hommes, et même des djinns, de répondre à l’Appel de Dieu. Ainsi, durant 26 ans, le saint maître invita ses disciples à vouer à Allah un culte pur et sincère, à ne placer leur espoir qu’en Dieu et à pratiquer soigneusement les rites islamiques. Avant sa disparition en 1909, à l’âgé de 66 ans, il laissa un livre, connu sous le nom de « Sermons », qu’il demanda à ses serviteurs de transmettre.
Hier, à l’occasion de la célébration de la 134e édition de l’Appel de Seydina Limamou Lahi, les pèlerins avaient pris d’assaut très tôt le matin la place publique de Yoff pour participer au « Yoor Yorou de Diamalaye » qui commémore l’heure de l’Appel du Mahdi.
Se référant aux « Sermons » de Seydina Limamou Lahi, l’imam Mouhamadou Makhtar Laye Ibn Mame Babacar Lahi a rappelé des indications énumérées par le Mahdi et qui laissent penser à l’approche du Jour du jugement dernier. Il a cité, entre autres facteurs, les nombreux conflits à travers le monde, le mensonge, les crimes, le gaspillage, etc. Dans ses « Sermons », a rappelé l’imam, le Mahdi avait prédit que si ces phénomènes font légion à travers le monde, sachez que nous sommes à l’approche de la fin des temps. « Beaucoup de gens se trompent de bonne foi parce qu’ils ont été leurrés par d’autres malintentionnés », a-t-il regretté. Pour l’imam Makhtar Laye, le délit d’enrichissement illicite qui agite le landernau politico-judiciaire de notre pays est relatif, d’une part, au fait de confier des postes de responsabilité à des gens dont l’éthique et la morale restent douteuses, et d’autre part, par des choix purement politiques. « Une personne peut avoir beaucoup de diplômes dans beaucoup de domaines, mais on ne doit rien lui confier si elle est d’éthique et de moralité douteuses », a-t-il insisté. Malheureusement, a déploré l’imam, « les gens compétents et dignes de confiance et dont l’éthique et la morale ne font l’objet d’aucun doute sont très souvent dans l’ombre ».
Abordant le thème de la 134e édition, à savoir la zakat, l’imam a indiqué que l’aumône légale ne vise qu’à protéger le bienfaiteur contre le mauvais sort et les mauvaises langues et le mener vers un avenir meilleur. Cependant, a-t-il constaté, « le but de l’aumône légale a été détourné pour d’autres raisons purement mystiques ». « Aujourd’hui, il est fréquent de voir des gens qui s’acquittent de l’aumône dans le but de nuire à autrui », a regretté l’imam de la mosquée de Yoff qui invite les fidèles au retour aux enseignements du Mahdi. Pour sa part, Mamadou Lamine Laye est revenu sur les origines et le sens de l’Appel.

Mamadou Lamine Laye, porte-parole du Khalife des layènes : « Personne n’a le droit de saccager les biens publics »
Selon le frère et porte-parole du Khalife des Layènes, Mamadou Lamine Laye, les citoyens doivent éviter de mettre à sac les biens publics quoi qu’il puisse en être. Toutefois, il a invité l’Etat à écouter les citoyens et d’éviter les frustrations.
Mamadou Lamine Laye, frère et porte-parole du Khalife des Layènes, a exhorté, à l’occasion de cette cérémonie officielle, l’Etat et les citoyens, de veiller à ce que la paix règne dans le pays. Il a invité les citoyens à savoir raison garder et éviter de déverser leur colère sur les biens publics comme il est souvent le cas. « Même si l’Etat n’a pas fait son devoir, personne n’a le droit de saccager les biens publics. Je ne peux pas comprendre qu’une personne qui a fait des études et de qui on s’attend à ce qu’il soit demain ministre où président de la République détruise les biens publics ou se comporte comme un vandale », s’indigne-t-il. Toutefois, il a invité l’Etat à éviter qu’il y ait des frustrations. « Si les frustrations deviennent une habitude, elles finissent par angoisser, pousser à la contrainte et ensuite aux tensions. L’Etat doit faire des efforts dans ce sens », a-t-il dit. Il a aussi conseillé au président de la République de bien s’entourer et d’écouter les citoyens, car, avance-t-il, « l’art de bien gouverner, c’est l’art de bien s’entourer ». Dans cette même dynamique, il a demandé aux ministres de tout faire pour respecter les engagements qu’ils prennent afin d’éviter les frustrations.
Par ailleurs, il a appelé à ce qu’il y ait une opposition républicaine. « Les débats télévisés sont nombreux et n’ont aucune importance. Les chamailleries et les insanités qu’ils se lancent mutuellement ne sont pas du genre à embellir l’image du pays où on retrouve des personnes de valeur. Certains hommes politiques ont deçu les populations parce que certains propos ne doivent pas sortir de la bouche d’une personne qui veut devenir un dirigeant responsable », a déploré Mamadou Lamine Laye, au nom du Khalife. Il a tout de même regretté le fait que le pays soit plongé dans une situation de campagne électorale permanente. « Quand on élit un dirigeant pour un mandat bien déterminé, on doit le laisser travailler jusqu’à l’arrivée de nouvelles échéances pour le sanctionner s’il le faut. Nous voulons d’un Etat responsable, d’une opposition républicaine et des citoyens qui aiment leur patrie », a souhaité le religieux.

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