Initialement programmé les 21 et 22 mai dernier, le conseil des ministres délocalisé de Thiès aura lieu finalement jeudi 5 juin sous la présidence du chef de l’Etat. Le président Macky Sall est attendu mercredi dans la capitale du rail. Cette réunion du conseil des ministres sera précédée par un conseil interministériel sur les perspectives de développement de la région que présidera le Premier ministre, Mme Aminata Touré.
Le président de la République, Macky Sall est attendu mercredi après-midi dans la capitale du rail, à Thiès, où il présidera le conseil des ministres délocalisé. Il sera précédé par le Premier ministre, Aminata Touré.
Déjà, la réunion préparatoire convoquée récemment par le gouverneur de la région, Mouhameth Fall, avait balisé le terrain à ce grand rendez-vous de la République avec ses concitoyens qui, sans nul doute, va marquer une étape décisive dans la vie de la région. « Cette réunion déterminera la structuration à donner à son programme prioritaire de développement économique et social pour les 4 à 5 années à venir », a indiqué le gouverneur Mouhameth Fall. Pour l’occasion, les projets en cours d’exécution et ceux qui ont été recensés, ont été évalués, selon le gouverneur de la région, « à plus de 1.400 milliards de FCfa dont les 850 à 900 milliards de FCfa étaient acquis mais qu’il reste 400 milliards de FCfa qui devraient servir à financer les sur priorités de la région déclinées en termes d’assainissement, de voirie, de santé, d’éducation, d’accès à l’eau, l’énergie, entre autres secteurs qui impactent sur le vécu quotidien des populations de la région en général ».
Autres préoccupations qui ne manqueront pas d’être évoquées, lors de ce conseil interministériel, les chantiers de Thiès dont 17 projets n’avaient pas connu de finition mais qui figurent dans la matrice d’actions prioritaires de la région. On peut noter, à ce niveau, que certains de ces chantiers ont connu un redémarrage avec un taux d’avancement très encourageant pour satisfaire les populations thiessoises qui ont beaucoup souffert de la brouille qui avait opposé l’ancien président Me Abdoulaye Wade et son ancien Premier ministre, Idrissa Seck, maire de Thiès.
Avec l’avènement du président Macky Sall, un espoir est permis de voir tous ces chantiers achevés. Le directeur de l’Agence régionale de développement (Ard), Chérif Diagne, n’avait cependant pas manqué d’aborder certaines disparités dans le diagnostic partagé, avec consensus, qui a abouti à un important paquet d’actions prioritaires lié aux grandes orientations arrêtées pour répondre positivement aux attentes des populations thiessoises.
Les attentes des populations : La relance du tissu industriel et la réhabilitation du chemin de fer
Les attentes des populations de la région de Thiès sont nombreuses et variées. Ainsi, le conseil interministériel sur les actions prioritaires de la région sera suivi du conseil des ministres respectivement après demain mercredi et jeudi. Il permettra, sans doute, de redonner de l’espoir à cette région d’un riche potentiel industriel qui la positionne en 2e place après Dakar mais qu’il convient de relancer.
En raison de sa proximité avec Dakar, la Ville de Thiès amorce une croissance démographique forte et rapide. Thiès, ville de 300.000 habitants, offre aujourd’hui une bonne qualité de vie grâce à son attractivité qui fait que bon nombre de gens souhaite y résider et aller travailler à Dakar situé à 70km. Ceci, grâce au train qui relie ces deux villes quotidiennement mais aussi par la route qui devrait bientôt être renforcée par le projet d’autoroute à péage et dont la première phase, Dakar-Diamniadio, a été déjà ouverte au trafic. Pour autant, la ville de Thiès peine à disposer d’importantes réserves foncières compte tenu des restrictions de ses limites administratives. Car, le territoire est ceinturé par la communauté rurale de Fandène, avec une petite ouverture sur celle de Keur Mousseu ; la forêt classée de Thiès étant à cheval entre les trois collectivités locales.
Sur le plan industriel, il faut noter que même si certaines industries avaient fermé, les différents secteurs identifiés actuellement sont les mines, les phosphates, le zircon, les produits halieutiques, le secteur horticole et arboricole, l’agriculture, l’élevage et l’artisanat. Ces secteurs mobilisent autant de populations autour des activités pourvoyeuses de fortes demandes. Aujourd’hui, il suffit de donner un coup de souffle à ces entreprises pour qu’elles gagnent des places de choix dans la stratégie de croissance accélérée.
Réouverture de la Nsts, une bonne nouvelle
Lors de la Fête du Travail du 1er mai 2014, le chef de l’Etat, Macky Sall, a annoncé la réouverture de la société Nouvelle société textile du Sénégal (Nsts). Une nouvelle qui a d’ailleurs déjà été accueillie avec le plus grand bonheur par les Thiessois.
Un espoir qui devrait faire renaître à Thiès la splendeur car, la fermeture de cet important complexe industriel de la ville qui employait plus de 400 personnes a été une dure épreuve pour les travailleurs et leurs familles. Le Pdg de la société, Ibrahima Macodou Fall que nous avons joint par téléphone a confirmé la reprise des activités de son groupe à Thiès où déjà, depuis plusieurs semaines, les travaux d’entretien et de peinture des locaux des deux usines implantées à l’entrée de la ville, suscitaient beaucoup de commentaires et de discussions au sein de la population. Il a indiqué que la relance de l’industrie textile au Sénégal découle, avant tout, d’une nouvelle vision économique du président Macky Sall et d’une forte volonté politique permettant de lever les obstacles qui avaient conduit le groupe a cessé toutes ses activités et gelé ses investissements au Sénégal. Des investissements que Ibrahima Macodou Fall envisage, avec son groupe, de reprendre au Sénégal et d’investir, à nouveau, près de 3 milliards de FCfa sur le site de Thiès qui devrait accueillir 400 travailleurs.
« Nous pensons que ce conseil des ministres devrait être une belle occasion pour le président Macky Sall afin d’annoncer aux Thiessois la bonne nouvelle de la réouverture de ce fleuron industriel de la ville. Elle va redonner de l’espoir à tous les travailleurs en chômage technique, et surtout aux jeunes thiessois espérant trouver un emploi dans une ville qui ne dispose pas d’entreprises susceptibles de leur offrir un travail en dehors de Transrail, elle-même en difficultés.
Pour autant, les préoccupations et lamentations des Thiessois avertis sonnent comme des urgences. Le Mouvement « Sunu Rail », « Initiative pour la remise du train sur les rails », l’Alliance pour la Renaissance de Thiès « Areth » et le Mouvement Synergie pour le Sénégal, « Pencum Ndawu rewmi », ont étalé, sur la table, leurs doléances en invitant l’ensemble des acteurs soucieux du meilleur devenir de la capitale du rail à se mobiliser pour faire comprendre à l’opinion publique que Thiès n’a aucun intérêt à être victime des combats personnels de politique politicienne.
Avec ce conseil des ministres décentralisé, les Thiessois de souche et de cœur, les communautés cheminotes, les travailleurs des Ics, les acteurs du secteur informel structuré (Pme-Pmi) et sans oublier ceux de l’industrie textile, attendent du chef de l’Etat et son gouvernement l’application de mesures et des actions concrètes en réponse à tous ces maux qui ternissent l’image de Thiès et gênent son décollage économique. « Nous pensons que le gouvernement devra s’employer à la relance dynamique des activités ferroviaires grâce aux travaux de réhabilitation des réseaux, des gares en ruines et à la reprise des trafics, à la solution définitive des contentieux concernant les cheminots suite aux différents plans sociaux négociés, l’achèvement des travaux de Thiès et de l’aéroport de Diass, à la pleine reprise de l’activité de production aux Industries chimiques du Sénégal et enfin, la remise en service de la Nsts », a souligné, Babacar Ndiaye coordonnateur du mouvement « Sunu Rail ».
