La houle survenue vendredi soir à Bargny a laissé deux blessés et divers dégâts matériels, a indiqué dimanche le préfet du département de Rufisque, El Hassane Sall, soulignant le retour au calme dans cette zone de pêche.
‘’En plus des dégâts à Bargny, il y a eu deux blessés’’, a-t-il déclaré à la presse à Rufisque. ‘’Tout est, actuellement, rentré dans l’ordre’’, selon l’autorité administrative.
Au total 46 pirogues et leurs équipements d’une valeur estimée à 200 millions de francs CFA ont été détruits par les vagues de l’océan dans la nuit de vendredi à samedi à Bargny, selon Thiane Wade, coordonnateur du Conseil local des pêches Rufisque-Bargny-Sindou.
‘’C’est hier vers zéro heure que nous avons été alertés, par les haut-parleurs de la mosquée, de la destruction de nos embarcations par la mer’’, a-t-il expliqué.
S’adressant à la presse locale, samedi, M. Wade a indiqué le recensement de 46 embarcations détruites par les vagues.
‘’Après avoir rangé les pirogues détruites, nous ignorions que la mer n’avait pas fini de causer des dégâts, puisque d’autres embarcations ont été par la suite détruites par les vagues’’, a-t-il souligné.
‘’Il existe d’autres que nous n’avons pas encore vues. Nous estimons les pertes que nous avons subies à l’heure actuelle, parce qu’en plus des pirogues les moteurs et les filets ont aussi été emportés’’, a-t-il dit.
M. Wade a rappelé la crainte des acteurs de la pêche dans cette ville du département de Rufisque. ‘’Nous redoutons que les vagues, avec des prévisions qui ne rassurent pas, ne causent encore d’autres dommages.’’
Les eaux ont aussi envahi des maisons du quartier de Bargny-sur-Mer. Au nom aussi des populations de ces quartiers, Thiane Wade a salué toutefois de l’appui des autorités locales dont le soutien a selon lui contribué l’évacuation des eaux.
‘’Nous avons l’assistance des autorités. Les autorités municipales sont là et ont déployé des engins avec lesquels, les eaux qui ont envahi les quartiers sont évacuées. La Sococim (cimenterie locale) a aussi déployé des moyens, pour faciliter l’évacuation des eaux. Le commandant du camp Moussa Dioume de Bargny nous a aussi apporté son soutien’’, a-t-il dit.
Cependant, a-t-il signalé, les populations victimes de la houle dangereuse sollicitent attendent encore le soutien des autorités étatiques, en l’occurrence, celles des ministères en charge de la Pêche et de l’Intérieur (protection civile).
‘’Il nous est difficile d’estimer à l’heure actuelle les dégâts, car il y a des possibilités que les vagues reviennent pour causer à nouveau des dégâts’’, a averti le coordonnateur du Conseil local des pêches Rufisque-Bargny-Sindou.
‘’Au quartier Guedj, l’eau gagne facilement ce site qui est une presqu’île. Depuis les années 1960, nous demandons en vain l’érection d’une digue de protection à Bargny. Ce qui se passe, actuellement, est un phénomène récurent chez nous, mais cette année, nous sommes surpris par son ampleur’’, a-t-il ajouté.
La ville de Rufisque n’a pas été épargnée non plus par les vagues qui ont envahi notamment les quartiers de Thiawlène, de Mérina, de Keury Kao, entre autres. Toutefois, les cimetières ont été épargnés, cette fois-ci. ‘’A la différence de 2007, aucun corps n’a été exhumé’’, selon le gardien, Feug Ndiaye.
‘’La digue de protection a été d’une grande utilité. Sans la digue, les dommages auraient été plus importants, beaucoup de tombes seraient à nouveau emportés par la mer’’, a-t-il soutenu, parlant l’infrastructure aménagée par le gouvernement du Sénégal, grâce à la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
M. Ndiaye a plaidé auprès des autorités d’Etat pour l’octroi de parcelles aménagées aux populations menacées par l’avancée de la mer. ‘’Beaucoup de maisons des quartiers de Thiawlène et de Mérina sont envahies par les eaux de mer.’’
‘’Il est difficile à ces populations d’acheter des terrains à cause des difficultés de la vie. Outre Thiawlène, nous demandons à ce que la digue de protection soit prolongée, pour protéger tous les quartiers menacés par l’érosion côtière.’’