Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Ismaïla Madior a d'abord nié toute précipitation dans la conduite des procédures judiciaires concernant les opposants au régime du président Macky Sall.
Ismaïla Madior Fall a fait cette précision en évoquant précisément le procès Ousmane Sonko contre Adji Sarr pour viol et menaces de morts.
"Il n’y a aucune précipitation dans le traitement d’affaires judiciaires concernant les opposants. L’affaire opposant le sieur Ousmane Sonko à la demoiselle Adji Sarr a débuté en février 2021 pour être jugée en mai 2023", a déclaré le garde des Sceaux lors d'une conférence de presse du gouvernement présidée par le Premier ministre, chef du Gouvernement, Amadou Bâ, à la Primature.
Autour de la table, outre le Premier ministre, il y avait le ministre de l'Intérieur, Antoine Félix Diome, le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba et le ministre du Commerce, de la Consommation et des PME, Abdou Karim Fofana, par ailleurs porte-parole du gouvernement.
Le ministre de la Justice a par aussi démenti une quelconque volonté d'écarter des opposants à la présidentielle comme le soupçonnent beaucoup d'acteurs politiques mais aussi des observateurs politiques.
"Naturellement à chaque fois qu’un acteur politique est concerné par une affaire pendante devant la justice, l’on a tendance à dire qu’il y a une certaine volonté d’écarter un opposant surtout pour une élection présidentielle. On le voit bien en France comme aux Etats-Unis avec l’ancien président Trump", a déclaré Ismaïla Madior Fall en conférence de presse.
Interrogé sur la condamnation d'Ousmane Sonko à 2 ans de prison pour le délit de corruption de la jeunesse alors qu'il était initialement poursuivi pour viols répétés et menaces de mort, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall assure que le délit en question était bien dans l'ordonnance qui renvoie Ousmane Sonko devant la chambre criminelle.
"Ce chef d’accusation était bien saisi dans l’ordonnance du juge d’instruction dans son renvoi devant la chambre criminelle", a indiqué Ismaïla Madior Fall.
"Il n’y a jamais eu d’acquittement pour viol. Il y a eu disqualification des faits de viols en corruption de la jeunesse qui est bien prévue par le code pénal", a ajouté le ministre de la Justice.
Le garde des Sceaux saluera d'ailleurs le courage de la justice qui a fait son travail en dépit des "intimidations sur les juges courageux qui ont dit ce qu’ils pensent être le droit".
Une réponse qui a immédiatement été commentée sur les réseaux et démentie par des journalistes ou encore des partisans d'Ousmane Sonko qui, publiant des extrait de ladite ordonnance qui mentionnait uniquement les faits de menaces de mort et viols répétés comme charges retenus contre Ousmane Sonko dans le cadre de la procédure devant la chambre criminelle.