Des experts en communication ont suggéré aux journalistes de tout mettre en oeuvre pour couvrir les prochaines élections municipales et départementales du 29 juin prochain, en mettant en avant leur impartialité et leur indépendance, en vue de sauvegarder leur crédibilité, base fondamentale de leur métier.
‘’On doit sentir l’impartialité et l’indépendance du journaliste dans son traitement de l’information. C’est le crédit qui fait le bon journaliste. Il faut être crédible, en vérifiant les faits, en attribuant ses sources. Si le journaliste perd sa crédibilité, il perd tout’’, a dit, samedi à Guédiawaye (banlieue de Dakar), Lamine Touré, ancien journaliste à Radio Sénégal (RTS).
M. Touré, actuellement formateur au Centre d’études des Sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), et plusieurs autres experts en communication échangeaient avec des journalistes lors d’un séminaire de renforcement de capacités.
La rencontre tenue à l’initiative de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) a regroupé près de 30 journaliste et techniciens basés à Pikine, Guédiawaye et Rufisque. L’atelier portait sur la couverture médiatique des prochaines élections locales.
‘’Dans la couverture d’une élection, devant la multitude de manifestations qui parfois se tiennent en même temps, le journaliste ne disposant pas le don d’ubiquité, doit choisir ce qu’il considère le plus important et le plus essentiel pour la population et travailler en gardant la conscience tranquille’’, a ajouté M. Touré.
‘’Le journaliste doit être objectif. Il doit être impartial. Dans une élection, par exemple, on ne peut pas être journaliste (en exercice) et être en même temps acteur politique impliqué dans cette élection. Si c’est le cas, il y a de la tricherie et le journaliste ne doit pas tricher’’, a pour sa part dit Momar Seyni Ndiaye, ancien journaliste au Quotidien national Le Soleil.
Selon lui en, période de campagne électorale, le journaliste doit adopter une stratégie pour bien couvrir l’échéance sans trop perdre de temps et d’argent pour les déplacements.
‘’Il faut avoir sa stratégie. Sans stratégie, on gaspille de l’argent et on perd trop de temps. Il faut réfléchir pour voir comment travailler avant, pendant et après une élection’’, a-t-il poursuivi.
Le président de la CJRS, El Hadji Thierno Dramé, a lui rappelé que l’enjeu de ces élections dans la banlieue de Dakar, l’une des zones du pays qui compte le plus d’électeurs, justifiant la tenue ce séminaire de formation.
‘’Nous avons choisi d’organiser ce séminaire en banlieue pour la première fois, parce que nous estimons que c’est zone assez spéciale en terme de présence médiatique et d’enjeu électoral. Dans ce contexte, le journaliste doit être bien outillé pour informer juste et vrai et surtout éviter d’être la voix des acteurs politiques’’, a-t-il dit.
‘’Durant nos échanges, il a été beaucoup question d’éthique et de déontologie. Je trouve que chaque journaliste doit avoir en bandoulière ces concepts. Cela nous permettra d’être conscients du travail qui nous attend lors de ces prochaines locales qui ont un enjeu majeur’’, a de son côté réagi, Cheikh Thiam, journaliste au quotidien Enquête.