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Début du dialogue national : Macky 100 concessions
Publié le vendredi 2 juin 2023  |  Le Quotidien
Ouverture
© Présidence par PMD
Ouverture du dialogue national au Palais de la République
Dakar, le 31 mai 2023 - Le chef de l`État Macky Sall a présidé, ce mercredi 31 mai 2023, à l`ouverture du dialogue national.
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Tous les sujets peuvent être débattus lors du dialogue, mais le Président Macky Sall ne compte pas rester zen face aux tentatives de déstabilisation du pays et de ses institutions. Le chef de l’Etat s’est dit ouvert à la discussion sur son mandat, sujet qu’il avait jusque-là interdit d’évoquer. Mais il ne veut pas non plus faire l’objet de pression, assurant que l’Etat ne va pas «démissionner devant sa mission régalienne de protéger la Nation».

Par Malick GAYE – A peine le dialogue lancé, les opposants qui ont décidé d’y répondre favorablement peuvent avoir le sourire. Alors que les commissions ne sont pas encore constituées, Macky Sall a fait une annonce de taille. «Je félicite ceux qui croient aux vertus du dialogue. On ne va pas vous décevoir. Je vous ai dit de poser la question du mandat. Par contre, ce que je ne peux pas tolérer, c’est qu’on veuille déstabiliser le pays. Si vous voulez demander le mandat, je peux vous le donner dans la discipline. Mais on ne peut pas m’imposer par la force de ne pas être candidat. Et ceux qui le disent, ce sont eux qui disaient que si le référendum passe, le Président va faire deux man-dats. Tout le monde le sait et tout le monde sait lire le Droit. Je suis d’accord pour qu’on en débatte dans le cadre du dialogue, parce que c’est pour l’avenir de ce pays. Allons au dialogue dans cet esprit pour faire avancer notre démocratie», a déclaré Macky Sall.

Pour montrer sa sincérité, le président de la République a demandé aux participants de faire leurs propositions d’ici samedi afin d’obtenir les Termes de référence (Tdr) le plus rapidement possible. Le chef de la majorité veut gagner du temps, pour que le pays puisse respecter la directive de la Cedeao qui interdit toute modification du Code électoral 6 mois avant les élections. «Chaque parti doit proposer des représentants tout en sachant que si le nombre devient pléthorique, on ne pourra pas travailler. Qu’on aille aux commissions de façon rationnelle pour avoir des résultats bénéfiques pour le Peuple», a invité Macky Sall. Qui espère boucler le dialogue dans le mois de juin. «C’est le dialogue qui fait l’exception sénégalaise. Cela montre qu’on a nos propres ressorts pour gérer nos crises. C’est la fierté du Sénégal. Personne ne doit détruire cela. Je félicite les leaders politiques qui ont eu le courage de ne pas suivre la clameur. Il faut pouvoir faire ce qu’on estime utile pour son pays, quels que soient les échos. C’est cela le courage politique.» Une manière pour le Président d’apporter la réplique à ceux qui ont voulu initier un contre-dialogue, en se réunissant ailleurs, au même moment. La rencontre en question, prévue aux Parcelles Assainies, n’a finalement pu se tenir, par décision du Préfet.

Macky Sall est largement revenu sur les événements qui ont lieu actuellement dans le pays, notamment occasionnés par les remous autour du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, ses ennuis judiciaires et les déclarations incendiaires qu’il fait. Ces évènements occasionnent parfois des pertes en vies humaines. De manière ferme, le chef de l’Etat a déclaré : «Certains acteurs ont choisi de détruire la République. C’est leur choix. Face à un tel choix, mon devoir est de protéger la République. Nous ne pouvons pas accepter dans ce pays, des menaces au quotidien faites contre des juges. Ils sont appelés au téléphone. Ils sont menacés de mort, leurs domiciles sont recherchés pour y mettre le feu. Des maisons sont sélectionnées pour y mettre le feu. C’est sûr qu’après ce dialogue, selon les points de vue développés, vous verrez que certains seront tentés de mettre le feu chez un tel ou un tel. Ce n’est pas acceptable. Et ça ne le sera pas.» Macky Sall a apprécié la volonté du parti Pastef de le traduire devant la Cour pénale internationale. «Le Sénégal fait l’objet de critiques à l’international. C’est une campagne orchestrée contre la République, contre le président de la République. Pour le Président, ce n’est pas grave. Je sais me battre et me défendre», a-t-il affirmé.

Avant d’ajouter : «Si nous voulons avancer, avançons dans la vérité et dans le respect de la loi.» Et il a trouvé le moyen et l’occasion d’exonérer les Forces de défense et de sécurité de certaines accusations dont elles font l’objet : «Au moment où nous parlions cet après-midi, un homme a été appréhendé. Il a tiré sur un jeune manifestant. C’est un civil. Ce n’est pas un policier ni un gendarme. Ceux qui tirent et qui tuent, vous le savez bien, ce ne sont pas nos Forces de défense et de sécurité. Elles sont les forces les plus républicaines en Afrique, connues et reconnues par les Nations unies. Quel est l’interêt pour la police et la gendarmerie de tirer sur les manifestants civils ? Elles n’ont aucun intérêt à le faire et elles ne le feront pas. Les enquêtes vont reveler que ceux qui tirent avec des armes ont les mêmes calibres que ceux qui sont arrêtés. Après, qu’on dise que le Sénégal, c’est le chaos car il y a tant de morts. Vous pensez que sur cette base, on peut amener l’Etat à démis-sionner devant sa responsabilité régalienne d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens ? Le dialogue, la démocratie et la paix commencent par le respect de la loi. Si on ne respecte pas la loi, on court vers notre perte. Il faut faire confiance à l’Etat de Droit, à la Justice et aux Forces de défense et de sécurité. Il faut qu’on arrête de brûler les biens d’autrui. C’est un problème sans issue. Comment croire que vous pouvez détruire les biens d’autrui et être tranquille ? Il faut qu’on protège le Sénégal.»

Le chef de l’Etat a indiqué qu’il sait faire preuve de longanimité : «Si je n’ignorais pas certaines situations, ça aurait pu être pire. On me traite de tous les noms d’oiseaux chaque jour. Moi aussi j’ai des droits car je suis un citoyen.» Face aux critiques, il a pu garder son sang-froid, ce qui contraste avec l’attitude de certains de ses adversaires, notamment Ousmane Sonko, que le chef de l’Etat s’est refusé à citer une seule fois. Parlant toutefois de sa situation, Macky Sall a affirmé : «On n’arrête que ceux qui ne respectent pas la loi. Ne me demandez pas de croiser les bras face aux velléités de déstabili-sation de notre pays. Ce n’est pas possible. Force doit rester à la loi.» La fermeté dont font montre les Forces de défense et de sécurité conforte l’opinion que cette nouvelle logique est appliquée à la lettre à tous les niveaux.
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