En président hier le lancement de la communication et de revue des mesures d’amélioration du « Doing Business », le Premier ministre a souhaité que le Sénégal devienne une place incontournable « pour faire de bonnes affaires en toute célérité et en toute sécurité », dans le cadre d’un marché africain en pleine croissance. Elle estime qu’il faut « s’attaquer à la finalisation des réformes structurelles et sectorielles ».
Le Premier ministre a réitéré hier la nécessité de poursuivre les réformes entamées dans l’amélioration de l’environnement des affaires. Aminata Touré présidait la cérémonie officielle de lancement de la communication et de revue des mesures d’amélioration du « Doing Business ». Selon elle, il faut aussi s’attaquer à la finalisation des réformes structurelles et sectorielles pour réduire les coûts des facteurs de production, notamment le foncier, l’électricité, la fiscalité, le financement, l’eau et généraliser la dématérialisation à toutes les procédures liées à l’investissement et au commerce. Elle a renouvelé la disponibilité du gouvernement à poursuivre et à renforcer le partenariat pour faire du Sénégal une terre d’excellence pour des investissements rentables dans un marché africain en pleine croissance. Listant les réalisations faites durant le premier semestre de l’année, elle souhaite que le Sénégal devienne une place incontournable « pour faire de bonnes affaires en toute célérité et en toute sécurité ». Elle a particulièrement aimé les mesures concernant des « domaines qui étaient particulièrement résistants aux changements et qui plombaient notre classement dans le Doing Business, à savoir l’octroi du permis de construire, le transfert de propriété et la protection des investisseurs ». Insistant sur la nécessité de mettre l’accent sur la communication, « pour expliquer à chaque entrepreneur les facilités apportées par le gouvernement », elle soutient que le défi de relever la position du Sénégal dans les notations internationales est en passe d’être atteint avec succès à travers l’exécution à 95% du plan d’action prioritaire adopté le 11 novembre 2013.
Pour sa part, le ministre de la Promotion des investissements et des Partenariats, Diène Farba Sarr, a rappelé la validation, en décembre 2012, du Programme de réformes de l’environnement des affaires et de la compétitivité (Preac) pour hisser le Sénégal parmi les pays les plus attractifs d’Afrique à l’horizon 2015. Ce programme triennal 2013-2015 est articulé autour de deux phases à exécuter dans le court et le moyen terme. Le Preac, souligne-t-il, doit permettre un meilleur classement dans les notations internationales, mais aussi de lever toutes les contraintes structurelles afin de baisser les coûts des facteurs et de relancer l’appareil productif sénégalais par un investissement massif du secteur privé. Selon le ministre, à mi-chemin, une trentaine de mesures sur les 56 que compte le Preac, sont réalisées. Entre temps, le gouvernement a travaillé sur les 21 mesures de réformes faisant suite au dernier rapport du « Doing Business ». Aujourd’hui, sur ces 21 mesures, renseigne-t-il, seule la baisse de l’Is pour les Pme est différée du fait de son impact budgétaire. « Durant cette période, quatre lois, cinq décrets et sept arrêtés ministériels ont été adoptés suite aux différentes rencontres, séances de travail et réunions. C’est dire à quel point l’intensité des réformes et de l’engagement des administrations ont été importants, sans parler des activités permanentes de renforcement de capacité et de communication pour mieux gérer la conduite du changement », a soutenue Diène Farba Sarr.
31 sur les 56 mesures d’urgence achevées
Après la publication du rapport Doing Business 2014, le gouvernement a évalué sa contreperformance et adopté une feuille de route avec l’assistance de la Banque mondiale(Bm) pour consolider et améliorer le climat des affaires. C’est ainsi qu’une vingtaine de réformes et de mesures d’amélioration, liées aux indicateurs Doing Busines, ont été réalisées par le gouvernement entre avril 2013 et mai 2014. Aujourd’hui, fait remarquer le directeur général de l’Apix Mountaga Sy, sur les 56 mesures du Programme triennal de réformes de l’environnement des affaires et de la compétitivité (Preac), 31 sont totalement achevées dont 6 réformes structurelles déjà entamées dans le domaine du partenariat public privé, du foncier, de l’énergie, de l’hydraulique, de la formation professionnelle, de la législation du travail et du financement. Selon M. Sy, les réformes déjà effectives améliorent l’attractivité du Sénégal et l’objectif de se hisser au top 10 Afrique des pays attractifs aux investissements privés à l’horizon 2015 est en phase d’être atteint. Pour les 18 mois à venir, il s’agira de mener à bout les réformes structurelles pour inscrire définitivement le Sénégal au rang des pays manufacturiers en Afrique. Dans le Plan Sénégal émergent, le gouvernement mise sur la densification du tissu productif par l’instauration d’un climat des affaires propice aux investissements privés nationaux et étrangers afin de relancer l’économie. Le but est de porter le taux de croissance à 7 % dès 2017 avec une diversification de l’économie. Cet impératif requiert, selon M. Sy, un accroissement de la productivité des administrations, fortement liée à la qualité des prestations de ses agents et de l’environnement de travail. A cet effet, le gouvernement s’est inscrit dans une démarche continue d’amélioration du climat des affaires. Son action va au-delà des réformes administratives. Ainsi, souligne Daniel Sarr de Gaindé 2000, grâce aux réformes en vigueur, il est possible, en 2014 au Sénégal, à travers les procédures automatisées, de créer son entreprise, de déclarer et payer ses taxes, de faire sa demande de permis de construire, d’effectuer ses formalités d’import/export et de disposer des informations contenus dans le Rccm (état des suretés, informations sur l’entreprise), en toute sécurité avec la confidentialité requise et des délais garantis et compétitifs. Des réformes structurelles et sectorielles sont menées parallèlement aux mesures liées aux indicateurs Doing Business pour améliorer la qualité de service de l’administration et réduire les coûts des facteurs afin de faire jouer pleinement au secteur privé son rôle de moteur de création de richesses. Les mesures structurelles portent notamment sur la consolidation des acquis de réductions de délais de délivrances des actes administratifs, l’achèvement et la promotion du cadre légal et réglementaire du partenariat public privé, la finalisation de la réforme foncière. Le programme de réformes est aussi doté d’un plan de communication sur les réformes et d’accompagnement des administrations pour mieux gérer les changements induits et accroître le niveau d’effectivité des mesures afin de faire jouer pleinement au secteur privé son rôle de moteur de création de richesses et d’emplois.