L’artiste comédien Ibrahima Ngom, alias Sanokho, promoteur de la Course d’ânes de Thiès dénommée ‘’Mbamodrome’’, a salué samedi la ‘’grande évolution’’ notée dans l’organisation de ce rendez-vous annuel, lors de la 17-ème édition à l’Hippodrome Ndiaw Macodou Diop, avec 100 ânes sur la ligne de départ.
Venus de villages situés dans les faubourgs de Thiès, comme Ngoumsane, Keur Thième Souaré, Keur Abdou Cissé, Silmang, ainsi que de Tassette, de Diobass, mais aussi du quartier Diakhao, et même de la région de Diourbel, les jockeys ont pris part avec enthousiasme à cette compétition très prisée surtout par les enfants.
Les mairies de la ville et de la commune de Thiès Est étaient représentées à cette rencontre qui se tient habituellement le 3 avril de chaque année, soit à la veille du défilé civilo-militaire. Cette année, elle a été décalée en raison de sa coïncidence avec le Ramadan.
Ibrahima Ngom a indiqué à l’APS, avoir constaté cette année une ‘’grande évolution’’, notamment dans la difficile tâche du classement suivant l’ordre d’arrivée des ânes en lice, grâce à l’appui du jury des courses hippiques, un autre sport très populaire à Thiès. La compétition se déroule en cinq courses de 20 ânes chacune.
Initié depuis 2004 à l’occasion de la première célébration décentralisée de la fête de l’indépendance dans la cité du rail, cet évènement qui se veut à la fois sportif et culturel, se perpétue près de 20 ans après, avec une popularité toujours grandissante.
La particularité de cette compétition réside surtout dans l’hilarité générale que déclenche chaque course, avec les pirouettes de certains animaux faisant tomber leurs jockeys, ou de ceux-là qui font demi-tour avant d’avoir terminé leur trajet. Le tout dans imbroglio total.
L’idée est née lors d’une réunion préparatoire de cette fête nationale, qui s’était tenue à la gouvernance de Thiès, sous la houlette du gouverneur d’alors, qui avait demandé à chaque artiste de proposer un spectacle à organiser dans un quartier. ‘’J’avais décidé d’organiser une course d’ânes, dans le village environnant de Keur Simbara, pour faire vivre la fête aux enfants des localités’’, se souvient Sanokho, qui tire son surnom d’un défunt humoriste célèbre des années 1990.
Après cette première édition, l’évènement s’est déplacé dans la ville, d’abord, puis devant le musée de Thiès, pour ensuite se tenir à l’Hippodrome Ndiaw Macodou Diop, où elle se tient depuis plusieurs années.
En l’absence de budget, les organisateurs comptent sur des sponsors et des bonnes volontés, pour récompenser les participants, qui ont droit chacun à 2.000 francs de frais de transport.
A l’arrivée, Seydou, un adolescent de Silmang, classé premier, a reçu un montant de 50.000 FCFA, ainsi qu’un trophée et d’autres articles dont un téléphone. Les autres jockeys sur le podium ont aussi été récompensés.
Gaoussou Berthé, un animateur à la radio communautaire Best FM, sise au quartier Carrière, qui se présente comme un amateur de cette course, suggère qu’elle soit inscrite à l’agenda culturel de la ville, avec l’appui de la municipalité. Il évoque la présence de personnes venues d’autres villes du pays et de touristes étrangers, pour voir le spectacle.
Le promoteur du ‘’Mbamodrome’’ souhaite l’année prochaine une meilleure couverture sécuritaire et en secouristes, en raison de la foule que draine l’évènement.
Le promoteur de l’évènement envisage de son côté de décentraliser l’activité par des courses secondaires dans d’autres localités du pays, tout en réservant les ‘’grands prix’’ à la ville de Thiès.