Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur l’immense programme de financement décroché par le Sénégal auprès du Fonds monétaire international (FMI) alors que le mouvement des forces vives de la nation (F24) pose son premier acte aujourd’hui dans la lutte contre « le troisième mandat de Macky Sall ».
Le Soleil indique que le Fonds monétaire international (FMI) renouvelle « appui et confiance » au Sénégal en décidant de lui accorder un prêt de 1150 milliards de francs CFA pour une meilleure « gestion budgétaire » dans la prise en compte de la « transparence » et la « résilience climatique ».
« Ce financement qui entre dans le cadre d’un nouveau programme triennal sera dédié à la consolidation budgétaire, au renforcement des prérogatives de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et à la résilience socioéconomique et climatique », souligne le quotidien national qui rapporte que « le Sénégal, selon le FMI, est une économie résiliente, une dette soutenable ».
En conférence de presse hier à Dakar, le chef de la mission du FMI, Edward Gemayel, et le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, ont expliqué les « contours » du nouveau programme de financement de l’institution de Bretton Woods destiné au Sénégal.
« Même si la dette est soutenable, il est important de se mettre dans une tendance baissière afin de créer une marge de manœuvre au cas où de futurs chocs pourraient émerger. C’est l’importance d’une consolidation au niveau du budget. Cette consolidation consiste principalement à augmenter les recettes internes du gouvernement qui sont estimées actuellement à un peu plus de 18% du Produit intérieur brut (PIB), avec l’objectif d’atteindre les 20% du PIB hors hydrocarbures d’ici à 2025 », a recommandé M. Gemayel dans L’Observateur.
Prenant le parti de son pays, Mamadou Moustapha Ba a précisé que « le taux d’endettement du Sénégal qui est de 76% du PIB indiqué par le FMI concerne l’endettement global aussi bien de l’administration centrale que d’autres structures parapubliques. (…) Au moment actuel, l’endettement du secteur de l’administration centrale est de 68,2%. En 2024, cet endettement de l’administration centrale va passer à 65,8%. Voilà la tendance baissière de l’endettement du Sénégal de l’administration centrale à partir de 2024 ».
Dans ce contexte, Sud Quotidien note un « test grandeur nature » pour le mouvement des forces vives de la nation (F24) qui organise un « méga rassemblement » contre le « troisième mandat » de Macky Sall ce vendredi. Cette manifestation se tient « sur fond de crise à Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) », la première coalition de l’opposition qui regroupe principalement Ousmane Sonko et Khalifa Sall, deux leaders qui ont des idées opposées sur le dialogue politique convoqué par le chef de l’Etat à neuf mois de l’élection présidentielle.
« Jour de vérité pour la plateforme dite +des forces vives de la nation F24+. Près d’un mois après son lancement, le 16 avril dernier, ce nouveau cadre d’unité d’actions des forces vives de la nation qui regroupe plus de 112 partis politiques et organisations de la société civile engagés dans la lutte contre la troisième candidature du président Macky Sall va effectuer, aujourd’hui, sa première démonstration de force à la place de la Nation, à Dakar, à travers une grande mobilisation », précise le journal.
Pour Bés Bi, le F24 se met « à l’essai » avec cette manifestation contre le troisième mandat du président Sall qui va boucler ses douze années à la tête du pays en février 2024 alors que ses proches l’appellent à se présenter pour un deuxième quinquennat.
La manifestation « va aussi se révéler comme un tournant décisif pour la survie de la principale coalition de l’opposition » en raison du « combat sans merci » que se livrent les maires de Dakar et de Ziguinchor (sud), en l’occurrence le lieutenant de Khalifa Sall, Barthélémy Dias, et Ousmane Sonko, sur la question du dialogue qui continue d’alimenter plusieurs polémiques sur la sincérité de certains opposants. C’est donc un « piège » pour les deux camps alors que les organisateurs de la manifestation n’ont même « pas encore (reçu) de réponse du préfet », souligne le journal.
Le Quotidien est convaincu que le rassemblement du F24 d’aujourd’hui mettra en scène « le bal des faux frères », allusion aux formations politiques de Khalifa Sall (Taxawu) et d’Ousmane Sonko (Pastef) qui « vont laver leur linge sale en public ». « Le rassemblement du F24 aujourd’hui risque d’être un instant de règlements de comptes pour les deux locomotives de YAW. Entre Taxawu et Pastef, la fracture ne cesse de s’élargir à cause des échanges violents entre Barthélémy Dias et Sonko, qui sont en vérité les vrais artisans de la création de YAW. A la Place de l’Obélisque, des leaders et militants qui s’embrassaient jadis vont se regarder en chiens de faïence », prédit le journal.