Le premier président de la première chambre correctionnelle de la Cour d'appel de Dakar, le magistrat Amady Diouf, a renvoyé au 8 mai prochain le procès de Mame Mbaye Niang contre Ousmane Sonko pour diffamation.
Jugé et reconnu coupable de diffamation en première instance le 30 mars dernier, Ousmane Sonko, Président de Pastef et candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2024, avait écopé d'une peine de 2 mois avec sursis et des dommages et intérêts de 200 millions FCFA à verser à la partie civile.
La portée de la décision du juge de la Chambre correctionnelle était également politique dans ce sens qu'elle ne contrariait pas les ambitions présidentielles d'Ousmane Sonko. Le président de Pastef, en étant condamné à moins de 3 mois avec sursis et sans amende, restait éligible en vertu des dispositions du Code électoral.
En première instance, le juge n'a pas retenu les charges d'injures publiques et de faux et usage de faux qu'avait ajouté le procureur de la République dans le dossier. Par ailleurs, le juge n'a pas suivi le parquet dans son réquisitoire qui sollicitait une peine de 2 ans de prison.
Insatisfait de cette décision du tribunal, le parquet s'est empressé de faire appel du jugement. Il sera suivi aussi par Mame Mbaye Niang qui avait pourtant, préalablement, fait état de sa satisfaction.
Le procès en appel est alors programmé à ce lundi 17 avril 2023, moins de 20 jours avant le verdict de première instance. Une célérité qui n'a pas manqué de soulever des interrogations dans la mesure où Ousmane Sonko dispose d'un délai d'un mois à compter de la notification de la décision pour interjeter appel.
Ce lundi, à l'ouverture de l'audience qui a acté le renvoi, Ousmane Sonko était absent. Le juge de la Cour d'appel n'a pas donné de motivations à la décision de renvoi.