A notre avis, il n’appartient pas au médecin de poser un acte létal. C’est contre le serment d’Hippocrate et les autres engagements du médecin qui ont suivi comme celui-ci :
« EN QUALITÉ DE MEMBRE DE LA PROFESSION MÉDICALE
JE PRENDS L’ENGAGEMENT SOLENNEL de consacrer ma vie au service de l’humanité ;
JE CONSIDÉRERAI la santé et le bien-être de mon patient comme ma priorité ;
JE RESPECTERAI l’autonomie et la dignité de mon patient ;
JE VEILLERAI au respect absolu de la vie humaine »
La déclaration de Genève également intitulée (Serment du médecin, 2017)
Si le médecin est autorisé à aider le patient à se donner la mort, alors, il n’est plus dans le soin ni dans le respect de la vie et gare aux dérives…Il semble que la France est sur le chemin de légaliser cette aide à mourir dans laquelle le médecin va avoir un rôle actif même si c’est à la demande du patient. C’est en effet, cela qui ressort des recommandations issues de la convention citoyenne sur la fin de vie qui vient d’achever ses consultations dans ce pays. Il est vrai que cette pratique est légale depuis quelques années dans des pays comme la Suisse et la Belgique.
Nous pensons qu’aucune loi ne devrait imposer cette aide active à mourir au médecin qui doit rester dans le soin et rien que le soin. Alléger la souffrance autant que faire se peut sans jamais aller au-delà, c’est-à-dire, poser un acte létal, peu importent les mots utilisés pour désigner ce geste.
Du point de vue du droit islamique, il est permis au malade de refuser des soins ou de demander leur arrêt de façon expresse s’il est conscient et dit ne plus les supporter ou que ses parents en décident s’il est inconscient. Il peut demander un arrêt des soins tout en sachant que c’est la mort qui pourrait s’en suivre. On aurait souhaité que le monde entier adopte cette option qui permet d’une part d’éviter l’acharnement thérapeutique et d’autre part l’aide à mourir de la part du médecin.
Du peu que nous savons en droit islamique, autoriser le médecin à aider le patient à mourir serait assimilable à un homicide volontaire. Une alternative est de renforcer les moyens en matière de recherche pour l’amélioration continue des soins palliatifs et de la formation du personnel médical en charge de la question de fin de vie. Il faudrait même se poser la question scientifique, philosophique et religieuse de la fin de vie pour ne pas la confondre avec grande souffrance ou maladie incurable en l’état actuel de la médecine.
Pour finir, nos pays pourraient s’inspirer de ce genre de consultation sur les problèmes d’éthique et de médecine qui fait participer les médecins, les éthiciens (on peut se demander combien on en a au Sénégal), les religieux et autres qualifiés aux fins d’une réglementation appropriée. Les enjeux sociétaux de la question des soins et de la fin de vie en valent la peine et relèvent même de l’urgence.
Qu’Allah nous accorde de faire des lois qu’Il agrée.
Qu’Allah nous accorde une belle fin dans l’islam. Aamiin.