Le Syndicat des assureurs conseils africains (CASA) a rappelé, lors d’un petit-déjeuner de presse, que le taux horaire de la main-d’œuvre garagiste à verser aux assurés automobiles en cas de sinistre est actuellement de 1.750 francs CFA, un tarif fixé à ce montant depuis 1982.
Ses membres ont réclamé une hausse de ce taux horaire, lors de cette rencontre, en présence de Mamadou Dème, le directeur des assurances, au ministère de l’Economie et des Finances.
"Il convient de revoir ce taux. Nous sommes tout à fait en phase avec les compagnies d’assurances et les courtiers en assurances, pour que le tarif normal soit respecté", a dit M. Dème.
Les compagnies d’assurances opérant au Sénégal ont décidé depuis 2006 de fixer le taux à 4.000 francs CFA au moins, selon la secrétaire générale du SACA, Raqui Wane Kane.
"Ce taux de 4.000 francs CFA n’est appliqué qu’aux assurés dommage et non à la masse la plus importante des assurés" automobiles, a-t-elle précisé.
"Trente-deux ans après, malgré l’inflation et la dévaluation du franc CFA (…) il n’y a eu aucun changement, aucune indexation, aucune mise à jour, à l’exception de la mesure fixant le taux horaire à 4.000 francs pour les clients dommage", a souligné Mme Kane.
Meissa Fall, le président du SACA, a tenu à "dénoncer une situation (…) absolument anormale", en parlant du maintien à 1.750 francs du taux horaire de la main-d’œuvre garagiste.
"Depuis 1982, le taux horaire n’a pas été révisé, ce qui entraîne une prise en charge à peine de 20% des frais exposés. L’immobilisation des véhicules n’est presque plus indemnisée. Ce n’est pas normal", a insisté M. Fall.
Les assureurs conseils ont également mis en garde contre l'octroi d'un grand nombre d'agréments à des candidats à l'exercice de la profession de courtage en assurances.
"Il faut que l’autorité (la Direction des assurances) exerce la responsabilité de savoir si le marché est prêt à absorber toutes les entrées (NDLR : les agréments octroyés). Beaucoup d’entrées peuvent entraîner un désordre dans le marché", a prévenu Meissa Fall.
"La première difficulté qu’ils (les assureurs conseils) ont évoqué est relative à la distribution des assurances, notamment le nombre assez élevé de cabinets de courtage et de bureaux décentralisés. (…) Il ne faut pas qu’ils oublient que la législation est régionale", a réagi Mamadou Dème.
Il fait allusion à la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), dont le Sénégal est l’un des pays membres.
"Nous sommes là pour veiller à l’application de la réglementation. Sur ce plan, ce que nous faisons, c’est vérifier si toutes les conditions sont réunies, avant d’octroyer des agréments à ceux qui les demandent, les contrôler ensuite pour nous assurer qu’ils opèrent conformément à la réglementation", a fait valoir M. Dème.
Selon lui, en 2012, la Direction des assurances avait recensé, sur l’étendue du territoire, 323 bureaux d’assurances, dont 59 bureaux de courtage.