Les réformes engagées par les autorités et mentionnées dans le Programme de réformes prioritaires 2013-2017 de l'Enseignement supérieur et de la Recherche au Sénégal, portent à croire que l'Université publique sénégalaise est en voie, à grandes enjambées, d'être privatisée. Le document a indiqué dans les projections que le pourcentage des étudiants bénéficiaires d'une bourse ou d'une aide est estimé à 60% en 2022 pendant que celui des étudiants bénéficiaires des œuvres universitaires sera de 50% en 2022.
Les établissements privés auront la part belle avec une bagatelle de 33,9 milliards FCfa à l'horizon 2022 dégagée par l'Etat pour soutenir les dépenses de fonctionnement dans l'enseignement supérieur privé. C'est le Syndicat autonome de l'Enseignement supérieur (Saes) qui a tiré la sonnette d'alarme en estimant que la seule urgence du gouvernement est la privatisation graduelle de l'Enseignement supérieur. Les camarades de Seydi Ababacar Ndiaye, Secrétaire général du Saes, l'ont fait savoir hier, mardi 27 mai 2014, face à la presse dans le hall de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh).
«Sur les réformes prioritaires du Programme Décennal de l’Enseignement supérieur, à l’horizon 2022, ils seront 50% d’étudiants dans le public et les 50% autres dans le privé. Pis, ce sera seulement un quart des étudiants qui seront boursiers donc à la charge de l’Etat ».
En parlant ainsi, le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) a relevé que la seule urgence du gouvernement est la privatisation graduelle de l’Enseignement supérieur tout en diminuant des bourses après avoir imposé l’augmentation des droits d’inscription. Les camarades de Seydi Ababacar Ndiaye, Secrétaire général du Saes, sont partis du Programme des réformes prioritaires 2013-2017 de l’Enseignement supérieur et de la Recherche au Sénégal, pour soutenir cette thèse. Ils l’ont fait savoir hier, mardi 27 mai 2014, face à la presse au niveau du hall de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh).
Le document, mis à notre disposition, indique clairement que la politique de large accès à l’Enseignement supérieur sera accompagnée d’une limitation du nombre de bénéficiaires des bourses et aides ainsi que des œuvres universitaires. Selon les termes du document produit par les autorités, « l’Etat ne pourra plus continuer à attribuer une bourse ou une aide à tout étudiant accédant à l’Enseignement supérieur public. Et d’ajouter : « il ne pourra non plus assurer l’accès universel des étudiants au bénéfice des œuvres universitaires ». « Les dépenses en bourses et aides devront être maîtrisées en ramenant à 70% le pourcentage d’étudiants bénéficiaires en 2017 et 60% cinq années plus tard. L’accès des œuvres universitaires devra également diminuer progressivement pour atteindre 50% en 2022 », fait-on savoir dans le document.
En attendant d’inverser leur dangereuse tendance à la hausse, souligne le document, le pourcentage des étudiants bénéficiaires d’une bourse ou d’une aide est estimé à 60% en 2022 et celui des étudiants bénéficiaires des œuvres universitaires sera de 50% ».
Les autorités estime que ce déséquilibre entre les dépenses publiques sociales et celles allouées à la pédagogie a atteint un niveau tel que c’est tout le système d’enseignement supérieur public qui serait menacé d’effondrement si rien n’était fait les années à venir.
La part belle aux établissements privés
Si tout porte à croire que l’Université sénégalaise sera dans une future proche privatisée avec des conséquences majeures sur les familles modestes, il n’en demeure pas moins que l’Etablissement privé aura la part belle dans ces réformes. Le malheur des uns fait le bon des autres, dixit l’adage.
Pour résorber le gap des nouveaux bacheliers non orientés, l’Etat a décaissé un montant de 7 milliards en 2013 pour orienter et prendre en charge plus de 6 000 étudiants dans les établissements privés. A l’horizon 2022, ils seront 27 297 étudiants de l’enseignement supérieur privé à la charge de l’Etat en 2022. De ce fait, « le coût unitaire de fonctionnement d’un étudiant dans l’Enseignement privé à la charge de l’Etat est 1 240 093. Les dépenses de fonctionnement dans l’enseignement supérieur privé coûteront à l’Etat la bagatelle de 33,9 milliards FCfa », a relevé toujours le document.