Dakar (Sénégal) - Des experts de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), d'institutions financières et d'organisations paysannes, ont présenté mardi à Dakar le warrantage comme un facteur de résilience et de sécurité alimentaire pour les producteurs.
"Le warrantage est un outil extrêmement efficace pour la résilience des producteurs et peut leur permettre d'atteindre la sécurité alimentaire en ce sens qu'il met en place des mécanismes de financement et de lutte contre le bradage des récoltes", a dit Vincent Martin, représentant de la FAO au Sénégal.
S'exprimant au cours d'un panel organisé par sa structure et l'Initiative de prospective agricole et rurale (Ipar), M. Martin a souligné que le warrantage a fait ses preuves dans certains pays dont le Niger.
Le warrantage (ou warehouse receipt systems) est un crédit de quelques mois dont la garantie est un stock de produits non périssables et liquidables par la banque en cas de défaillance (le warrant). Le paysan peut ainsi accéder à un crédit lui permettant de faire face à ses obligations à la récolte et garder sa production pour les périodes de prix hauts.
"Compte tenu de son efficacité, ce système doit être vulgarisé et mis en œuvre au Sénégal. Il combattra des usuriers qui se nourrissent sur le dos des producteurs, avec des taux de remboursement insoutenables", a ajouté le directeur exécutif de l'Ipar, Cheikh Oumar Ba.
Pour Assane Faye, responsable de l'exploitation d'une institution de micro finance qui a commencé le warrantage en 2013, à un certain moment de la campagne agricole, les producteurs ont besoin de trésorerie pour faire face à certaines difficultés.
"Et n'ayant pas de liquidité, ils sont obligés de brader leurs récoltes. C'est pourquoi le warrantage permet de rendre disponible l'argent, aide à la production et lutte contre les taux usuriers. Le warrantage est une solution à la commercialisation des récoltes étant donné que le producteur lui même n'est pas un bon commercial", a-t-il dit.
Selon lui, ce système permet la disponibilité de la production, plus de professionnalisme et d'organisation dans les structures paysannes, lutte contre la spéculation sur les prix. "Pour ce faire, a-t-il soutenu, il faut rendre disponibles des lignes de crédit, le stock, des financements et des magasins sécurisés".
Sur les difficultés liées au warrantage, Assane Faye a souligné le problème du suivi des prix sur le marché, du respect des délais et du coût du transport des produits.
