Ousmane Diagne, ex-procureur général a été relevé de ses fonctions, lors du Conseil supérieur de la magistrature. Il est remplacé par Ibrahima Bakhoum, sanctionné par l’Igaj en 2006, dans une affaire de corruption.
Promu il y a à peine un an au poste de procureur général près la Cour d’appel, le magistrat fait encore une fois les frais de son indépendance et de son refus catégorique de se soumettre à l’Exécutif.
En effet, il résulte de plusieurs sources concordantes de Enquête, que le ci-devant procureur général a été sanctionné à cause de certains actes posés notamment dans le dossier Sweet Beauté. Selon nos informations, le garde des Sceaux a surtout été courroucé par la saisine de la Division des investigations criminelles (Dic) suite à la plainte déposée par Ousmane Sonko contre Maîtres Sow et Diouf.
Interpellé par la tutelle, le désormais ancien chef du parquet de Dakar l’a tout bonnement envoyé balader. Les représailles n’ont pas tardé. Lors du Conseil supérieur de la magistrature tenu hier, il a été relevé et renvoyé à la Cour suprême comme premier avocat général. Une juridiction qu’il connaît déjà assez bien, puisqu’il y avait déjà séjourné de 2013 jusqu’au mois de novembre 2021.
À propos des derniers actes posés par M. Diagne, il faut noter, outre la plainte contre les avocats, celle déposée par le même plaignant contre l’ancien procureur de la République Serigne Bassirou Guèye. Autant de dossiers qui ont emporté ‘’l’indélicat” parquetier, remplacé par Ibrahima Bakhoum, précédemment avocat général près la même cour.
Ibrahima Bakhoum épinglé pour corruption
Pour ceux qui ne le savent pas, Ibrahima Bakhoum a été, en 2006, épinglé par l’Inspection générale de l’administration de la justice (Igaj), dans une sale affaire de corruption. Il a été frappé d’une interdiction d’exercer les fonctions de procureur de la République, de procureur de la République adjoint, de premier substitut, de juge d’instruction et de président de juridiction pour cinq ans.
Dans une réaction spectaculaire, il avait saisi la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la non-transparence, pour protester contre cette sanction. Dans ce dossier Momar War Seck qui est resté dans les annales de la magistrature, une personne poursuivie pour escroquerie portant sur des millions a eu l’outrecuidance, avec l’aide d’une magistrate, de proposer à plusieurs magistrats devant intervenir dans le dossier des espèces sonnantes et trébuchantes. L’Igaj avait frappé dur au cœur de l’institution.