Dakar (Sénégal) - Cette étude vise à estimer la prévalence du VIH et les facteurs socio-comportementaux influençant le risque d'infection à ce virus chez les populations à mobilité réduite, annonce un communiqué parvenu vendredi à APA.
Au Sénégal, la tradition de surveillance pour tous les types de population allant de la population générale aux groupes vulnérables a permis au pays de maintenir une prévalence faible de 0,5 % du VIH, même si des disparités sont observées dans certains groupes cibles.
Pour pérenniser la pratique et la rendre plus efficace, le Conseil National de Lutte contre le Sida (CNLS) et l’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formation (Iressef) vont mener une étude pour le volet biologique. L’autre étude portant sur le volet comportemental sera menée en collaboration avec le cabinet Soterco.
De façon plus large, l’étude devrait permettre de décrire les comportements à risque mais aussi de déterminer la prévalence nationale du VIH, de la syphilis et les hépatites B et C chez ces personnes handicapées.
Les équipes composées de biologistes, d'enquêteurs comportementaux et de sociologues ont quitté ce jeudi 9 février l’Iressef Diamniadio pour rallier toutes les régions du Sénégal.
Leur travail consiste à administrer un questionnaire aux enquêtés sur leur comportement, l’état de leur vulnérabilité, mais aussi leur connaissance sur le VIH, les IST et la Tuberculose. S’ensuivra un volet biologique qui va offrir gratuitement aux enquêtés qui le désirent le dépistage du VIH, de la Syphilis, des Hépatites B, C de même qu’une consultation médicale gratuite.
L’équipe biologique est composée d’un biologiste médical responsable de l’équipe, d’un préleveur, d’un technicien chargé de tester les échantillons sur sites et d’un médecin qui après sa consultation va rendre les résultats sur sites aux enquêtés. Cette équipe est sélectionnée par l’Iressef sous la supervision de l’équipe de virologie.
Deux autres équipes sont sélectionnées par le cabinet Soterco. L’une d’elles est composée de quatre enquêteurs et une autre de sociologues.
Tous les membres de ces équipes ont participé à la formation qui s’est déroulée au CNLS du 30 janvier au 3 février avec une journée de pré-test dans la banlieue dakaroise. Ces équipes vont travailler sur le terrain en parfaite collaboration pour la bonne réalisation de l’enquête.
Pour cette année, 1420 personnes handicapées (PH) vont être sélectionnées quel que soit le type de handicap mais en tenant compte de la tranche d’âge de 15 et 69 ans.
Les données de qualité attendues de cette étude vont permettre au CNLS de prendre des décisions très importantes pour une meilleure prise en charge de personnes vivant avec le VIH et plus particulièrement chez les personnes vivant avec un Handicap.
Dans le cadre de la lutte contre le VIH/Sida, le Sénégal a eu à capitaliser plusieurs années d’expérience en matière d’enquête. C’est ainsi que le pays a pu réaliser la surveillance sentinelle chez la femme enceinte depuis 1989, les 3 EDS ou Enquête démographique de sante +VIH en 2005-2010-2015, les 4 ENSC ou Enquête nationale de surveillance combinée en 2006-2010-2015-2019, et enfin la deuxième Enquête nationale de surveillance combinée chez personnes à mobilité réduite.