Le débat politique manque de correction au Sénégal, du fait principalement de certains acteurs ayant recours à la violence verbale dans l'espoir de figurer en bonne place dans les journaux, a soutenu, mardi à Dakar, l'universitaire Amsatou Sow Sidibé, leader du mouvement politico-citoyen ''Car Leneen''.
''Le débat politique n'est pas correct au Sénégal'', a tranché Mme Sidibé, actuellement ministre-conseiller à la présidence de la République, lors d'un symposium sur la violence politique.
"Ce sont des injures, des actes de diffamation, ce sont des menaces, c'est parfois des violences physiques (qui résument le débat politique sénégalais). C'est ce que nous observons malheureusement", a déploré Amsatou Sow Sidibé, professeur agrégé titulaire de la chaire de droit privé de l'université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
"Ce sont les faibles qui s'adonnent à la violence. Le débat d'idées, avec des propositions concrètes qui intéressent les populations, c'est cela qui intéresse les Sénégalais et les Sénégalaises", a fait valoir cette candidate malheureuse à la dernière présidentielle de février-mars 2012.
Selon Mme Sidibé, "les populations ne veulent que la paix". Il s'y ajoute que les "violences physiques, verbales, psychologiques déstabilisent la société", a indiqué la juriste. En conséquence, la violence compte pour "des stratégies politiques inspirées de Machiavel qui perturbent la société", a-t-elle argumenté.
"Souvent, pour figurer dans les pages de garde des journaux, certains hommes politiques préfèrent les insultes. Les populations doivent être éduquées dans le bon sens", a-t-elle insisté, ajoutant : "Un leader politique, lorsqu'il s'adonne à la politique, ne sait pas qu'il impacte négativement sur les populations".