Gare à la loi de l’emmerdement majeur ! Les Français prêtent à leur ancien président de la République, Jacques Chirac, le dicton selon lequel « les emmerdes, ça vole toujours en escadrille ! ». C’est cela qui risque d’arriver bientôt au leader du parti Pastef, Ousmane Sonko si Mame Mbaye Niang, ce n’est pas une probabilité, ne lève pas le pied en retirant sa plainte.
Attrait en Justice par Mame Mbaye Niang, actuel ministre du Tourisme, Ousmane Sonko avait dit à la police avoir commis un lapsus. Pourtant, une condamnation dans cette affaire pourrait tout aussi lui couter ses chances de pouvoir se présenter à la présidentielle de 2024.
Au cours de l’une de ses déclarations, le leader du parti Pastef avait révélé que Mame Mbaye Niang, à l’époque où il était au ministère de la Jeunesse, avait été mis en cause dans le détournement de 29 milliards au Prodac ce, par un rapport de l’Inspection générale d’Etat. A la suite de quoi, l’intéressé avait répliqué qu’aucun rapport de l’Ige ne l’avait jamais épinglé et qu’il allait attraire Ousmane Sonko en Justice pour diffamation. Ce qu’il n’a pas tardé à faire. Les deux devaient s’affronter hier en procès, mais pour des vices de formes le procès en diffamation est renvoyé au 16 mars prochain.
Entendu à la Division des investigations criminelles (Dic), Ousmane Sonko avait déclaré qu’il avait fait un lapsus, voulant plutôt parler de « rapport de l’Igf (Inspection générale des finances) ». Quand les enquêteurs lui ont demandé de montrer ledit rapport, M. Sonko leur a déclaré qu’il préférait garder ses preuves pour le Tribunal. Toutefois, au sortir des locaux de la police d’investigations, Ousmane Sonko s’était, selon des sources, empressé d’écrire à l’Igf pour demander que lui soit transmis le fameux rapport sur le Prodac.
Pour rappel, pour aussi une affaire de diffamation, Madiambal Diagne, qui avait porté des accusations contre le juge Téliko, qui avait été épinglé par un rapport de l’Union africaine, avait fait un lapsus en parlant de « l’Union européenne ». A la barre, M. Diagne avait exhibé ledit rapport et fait amende honorable pour son lapsus. Cela n’avait pas suffi à le tirer d’affaire et il avait été condamné en première instance. Si le même traitement est appliqué à Ousmane Sonko, d’autant plus qu’il n’aurait pas le document qui étaye son accusation, Ousmane Sonko risquerait alors un minimum de 6 mois de prison.
En réalité, ce qu’on craint le plus pour Ousmane Sonko, c’est en cas de condamnation même en première instance de son client, que cette dernière soit suivie d’autres, car d’autres planent sur la tête du leader de Pastef, en tête desquelles, celle de Mamour Diallo. Accusé dans l’affaire des 94 milliards, l’ancien directeur des Domaines et nouveau directeur de l’Onas a pu obtenir un arrêt définitif de la Cour suprême qui le blanchit de cette accusation de détournement.
Fort de cela, il compte se retourner bientôt contre son « ennemi » et lui servir une citation directe pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Sans oublier une autre personne citée comme faisant partie du « complot » contre l’ancien député du parti Pastef, dans l’affaire Adji Sarr, l’avocate Dior Diagne, qui compte aussi faire laver son honneur devant la Justice. Si toutes ces affaires se cumulaient et aboutissaient à sa condamnation, il est difficile d’imaginer que les peines cumulatives n’aboutissent pas à une situation d’inéligibilité pour le leader du parti Pastef. Et cela, sans que l’affaire Adji Sarr n’ait eu à être jugée encore !