onsidéré comme un îlot de stabilité dans une sous-région ouest-africaine minée par l'insécurité, et loin de l'épicentre du terrorisme sahélien, le Sénégal a fait évoluer sa position. Ces dernières années, la menace terroriste est prise très au sérieux par les autorités, même si le pays a jusque-là été épargné par les attaques djihadistes. Plusieurs études dont celle de l'Institut d'études de sécurité (ISS), réalisée conjointement avec le Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) parue l'an dernier, alertait particulièrement sur les « vulnérabilités » dans les régions de Tambacounda et de Kédougou, à la frontière avec le Mali. Situation enclavée, manque d'infrastructures, trafics, ou encore incidents sporadiques entre communautés opérant dans les activités aurifères dans la région de Kédougou… soit autant de facteurs dont pourraient profiter les groupes extrémistes en provenance du Mali.
Un autre rapport de l'ONU, publié en février 2021, souligne que « des éléments du GSIM, soutenus par des influenceurs islamistes radicaux, se sont implantés au Sénégal », notamment sur l'axe Bamako-Dakar et dans l'est du pays.