Près de 800 personnes, principalement des Afghans, ont obtenu l’asile après le démantèlement d’un camp de migrants au nord de Paris dans la matinée du vendredi 16 décembre, a annoncé la région Île-de-France.
771 hommes ont été mis à l’abri dans l’opération, qui « a débuté à 7 heures du matin et s’est déroulée dans de bonnes conditions », a annoncé à l’AFP le chef de cabinet d’Île-de-France Christophe Noël du Payrat. » Boucle d’enfer « Il s’agit du troisième abri en moins de deux mois à être situé dans le même camp, sous un tronçon du métro parisien, après les abris mis en place les 27 octobre et 17 novembre. Les deux fois, les camps ont commencé à se reconstruire après des jours passés à s’abriter dans ce qui était une « boucle d’enfer » pour MMA. Pour cet abri, l’Etat a exproprié différents types d’hébergements en région et arrondissements parisiens, dont « des stades de sport et des équipements hôteliers ».
Face à la vague de froid, les migrants du camp ont demandé refuge à plusieurs reprises ces derniers jours. Ils ont brièvement barré l’avenue de la Chapelle mercredi soir avant d’être dispersés par la police. Le département a justifié un troisième mouvement en lançant le Programme Grand Froid, qui a ouvert 1 088 emplacements spécialement construits en Ile-de-France.
Elise Descotte de l’association Utopia 56 a indiqué à l’AFP que 75 personnes ont été dispersées sans soins. « Ils avaient des rendez-vous ailleurs, ont quitté le camp et ont fini par quitter la zone d’intervention », a-t-elle expliqué.
« Cet abri que nous réclamons est un soulagement », a réagi à l’AFP Ian Brossat, adjoint au maire de Paris chargé du logement, de l’hébergement d’urgence et de la protection des réfugiés. Néanmoins, Ian Brossat a déploré « l’espace vacant (réservé) national » au centre de réfugiés ukrainien au nord-est de la capitale, dont ses associations Médecins du Monde (MdM) et Utopia 56 avaient demandé l’expropriation, qui pourrait accueillir une augmentation moyenne d’un centaine de personnes.
Vendredi matin, MdM et Utopia 56 ont demandé lors d’une audition au Conseil d’Etat que l’Etat soit obligé d’ouvrir le centre aux sans-abris d’autres nationalités. « Il y a urgence à sortir de cette absurdité et développer des solutions pérennes », a ajouté Ian Brossart. « Parce que la même cause produit le même effet sans elle ». Il s’agit de la 19e opération de 2022 en Île-de-France, bénéficiant à plus de 6 000 personnes.